« L’Éternel dit: Parce que les filles de Sion sont orgueilleuses, et qu’elles marchent le cou tendu et les regards effrontés, parce qu’elles vont à petits pas, et qu’elles font résonner les boucles de leurs pieds, Le Seigneur rendra chauve le sommet de la tête des filles de Sion, L’Éternel découvrira leur nudité. En ce jour, le Seigneur ôtera les boucles qui servent d’ornement à leurs pieds, et les filets et les croissants; les pendants d’oreilles, les bracelets et les voiles; les diadèmes, les chaînettes des pieds et les ceintures, les boîtes de senteur et les amulettes; les bagues et les anneaux du nez; les vêtements précieux et les larges tuniques, les manteaux et les gibecières; les miroirs et les chemises fines, les turbans et les surtout légers. » Esaie 3.16-23
La situation sociale du peuple était particulièrement défavorable. Poussés par l’appât du gain, les hommes ajoutaient maison à maison, champ à champ?”. la justice était faussée, le pauvre extorqué. Dieu s’écriait au sujet de ces procédés iniques: “La dépouille du pauvre est dans vos maisons! De quel droit foulez-vous mon peuple, et écrasez-vous la face des pauvres.” les magistrats eux-mêmes, qui auraient dû protéger les êtres sans défense, restaient insensibles aux cris des pauvres, des malheureux, des veuves et des orphelins.{PR 233.3}
Avec l’oppression et la richesse étaient apparus l’orgueil, le désir de paraître, l’ivrognerie et la luxure. au temps d’Ésaïe, l’idolâtrie elle-même ne provoquait plus d’étonnement. l’iniquité régnait avec tant d’intensité parmi toutes les classes de la population que les rares fidèles étaient souvent tentés de se laisser aller au découragement et au désespoir. Il semblait que le dessein de Dieu à l’égard d’Israël était sur le point d’échouer, et que la nation rebelle subirait un sort semblable à celui de Sodome et de Gomorrhe. {PR 233.4}
On ne s’étonne donc pas qu’en présence d’une telle situation Ésaïe se soit dérobé à l’appel qui lui était adressé, sous le règne de Josias, de donner un message d’avertissement et de reproche au royaume de Juda. Il n’ignorait pas qu’il se heurterait à une résistance opiniâtre. Aussi tandis qu’il se rendait compte de son incapacité en face de la situation, qu’il pensait à l’endurcissement et à l’incrédulité du peuple pour lequel il était appelé à travailler, il lui semblait que son œuvre serait vouée à l’échec. Devait-il, dans son désespoir, renoncer à sa mission, et abandonner Juda à son idolâtrie? Les dieux de Ninive devaient-ils régner sur la terre et défier le Dieu du ciel? {PR 234.1}
Telles étaient les pensées qui assaillaient l’esprit d’Ésaïe, alors qu’il se tenait sous le portique du temple. Mais soudain, il sembla que la porte s’ouvrait et que le voile intérieur se soulevait. Alors le prophète put contempler le Saint des Saints, le lieu même où ses pieds ne devaient pas se poser. Devant lui se déploya la vision du Seigneur assis sur un trône très élevé et dont les pans de la robe remplissaient le temple. De chaque côté du trône se tenaient des séraphins, la face voilée en signe d’adoration. Et alors qu’ils officiaient devant leur Maître, et unissaient leurs voix dans ce chant solennel: “Saint, saint, saint est l’Éternel des armées! toute la terre est pleine de sa gloire!” 13 les colonnes, les piliers et les portes de cèdre furent ébranlés par le son de leurs voix, et la maison fut remplie de leurs louanges. {PR 234.2}