Réveil et Reforme

Blog « Réveil et Réforme » de l'Église Adventiste du Septième Jour de l'île de La Réunion

Vigile matinale 12 mai

12 mai 2017

Une gifle bien à propos

« Ne rendez point mal pour mal, ou injure pour injure; bénissez, au contraire, car c’est à cela que vous avez été appelés, afin d’hériter la bénédiction. » 1 Pierre 3.9

J’avais entre 9 et 11 ans lorsqu’au milieu des années 1980, j’assistai à un débat télévisé où une femme, militante du parti frontiste français d’extrême droite, expliquait, pour faire court, que les Français d’origine afro-antillaise ou maghrébine n’étaient, à ses yeux, que des sous-hommes et ne devaient pas, selon elle, avoir droit de cité en France.

En entendant cela, excédé, j’exprimais à haute voix ce que je pensais de cette femme en lui conseillant, par écran interposé et dans la langue créole, de retourner à ses origines matrimoniales ! Mal m’en prit ! En effet, ma propre mère, qui n’était pas très loin, entendit le juron que je lâchai à l’encontre de cette femme et je reçus ce jour-là une des plus belles gifles (au sens très littéral du terme !) de mon existence.

Je tentai alors d’expliquer, en pleurs, à ma mère que cette femme avait tout simplement insulté notre dignité d’êtres humains ! Je sous-entendais donc que, même si j’avais prononcé une parole prohibée, je ne méritais pas une telle gifle.
La réponse de ma mère, en créole, m’a marqué (bien heureusement, plus que la gifle) jusqu’à ce jour: « É mêm ! A pa on rézon ! Mwen pa vlé tann vou jiré !
Traduction : « Quand bien même ! Ce n’est pas une raison ! Je ne veux pas que tu prononces des injures !

Elle poursuivit : « Même si quelqu’un t’insulte ou fait quelque chose de mal à ton encontre, cela ne t’autorise pas à faire de même. »
J’ai tiré leçon de mon acte d’égarement qui fut réprimé à juste titre, et surtout de l’attitude et des paroles de ma mère ce jour-là.

Dans un autre registre mais toujours à propos de gifles, symboliques et littérales, j’avoue que j’ai encore beaucoup de mal avec un texte biblique figurant ci-après : « Mais moi je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre. » Matthieu 5. 39
Une méditation du théologien et auteur chrétien francophone Thierry Lenoir intitulée « Sortir de la symétrie de la violence » m’a aidé à mieux comprendre, de façon théorique et pratique, ce texte. [Voir Aube nouvelle, Editions Vie et Santé ; site internet de Radio Vie Meilleure (www.radioviemeilleure.com)]

Que Dieu vous garde et rappelez-vous que si la vie semble trop souvent nous donner de sacrées gifles, il arrive parfois que ce soit pour notre bien et notre instruction.
Lire Hébreux 12.6, 10-11.

Olivier RÉGIS

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