Réveil et Reforme

Blog « Réveil et Réforme » de l'Église Adventiste du Septième Jour de l'île de La Réunion

Afin que tous soient un

14 mars 2012

Ted Wilson

Le Seigneur a béni abondamment l’Église adventiste, laquelle n’a commencé que par une poignée de croyants fidèles au milieu du 19 siècle. Aujourd’hui, cette Église est devenue un mouvement mondial œuvrant dans des centaines de langues, et englobant une grande diversité de millions de croyants répartis en 206 pays.

Assurément, le Seigneur nous a bénis. Toutefois, des défis se dressent devant nous. Non seulement habitons-nous dans un monde complexe, diversifié, aux cultures multiples et en proie à un sécularisme endémique, mais encore devons-nous comprendre les cultures variées dans l’Église, les différentes interprétations des règlements, les défis socioéconomiques, et d’autres facteurs. De leur nombre, l’unité constitue l’un des plus grands défis auxquels nous faisons face en tant que corps mondial des croyants.

L’unité, par définition, c’est être uni ou joint pour former un tout. C’est l’harmonie ou l’accord qui existe entre des gens ou des groupes.

Dieu aspire à ce que ses croyants, son Église, soient unis. Quelques heures avant la crucifixion, Jésus, en route vers Gethsémané, plaida avec son Père pour l’unité des croyants, « afin que tous soient un ; comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi, qu’eux aussi soient un en nous […] moi en eux, et toi en moi, afin qu’ils soient parfaitement un » (Jn 17.21-23).

Jésus connaissait les forces et les faiblesses de chacun de ses disciples. « Ces premiers disciples offraient entre eux de notables différences. Ils devaient porter au monde l’Évangile, et ils représentaient des types extrêmement variés de tempéraments. Afin de s’acquitter avec succès de la tâche qui leur était confiée, ces hommes qui différaient par leur personnalité et leurs mœurs avaient besoin de parvenir à une unité de sentiment, de pensée et d’action. Cette unité, c’était le but de l’œuvre du Christ. […] Sa prière constante pour eux était qu’ils soient sanctifiés par la vérité […]. Il savait […] que la vérité, armée de la toute-puissance du Saint-Esprit, triompherait dans la lutte contre le mal […]. » (Ellen G. White, Conquérants pacifiques, p. 22)

De prime abord, la prière de Jésus pour l’unité sembla inexaucée. Effrayés et honteux, les disciples abandonnèrent leur Maître tandis qu’il était arrêté et emporté par la foule. Après la crucifixion, confus et découragés, ils se cachèrent par crainte de la persécution. Pourtant, seulement 50 jours plus tard, ces mêmes disciples étaient confiants et unis tandis qu’« ils étaient tous ensemble dans le même lieu » (Ac 2.1).

Comment se fait-il qu’en si peu de temps ils passèrent du découragement, de la division et d’un moral à zéro à la réconciliation, la confiance, la transformation ? Que pouvons-nous apprendre d’eux tandis que nous recherchons cette unité que le Christ désire pour nous ? Il existe au moins sept leçons que nous pouvons tirer de l’expérience des disciples du Christ.

Sept étapes vers l’unité

1. La confiance et les croyances des disciples reposaient sur les Écritures. La première chose que Jésus fit pour ses disciples après la résurrection, ce fut d’ouvrir leur intelligence « pour qu’ils comprennent les Écritures » (Lc 24.45, SEM). Il avait essayé de faire cela plus tôt, mais « jusqu’ici, les disciples ne les avaient pas comprises, car l’absurdité des traditions rabbiniques leur avaient caché la vérité » (Ellen G. White, That I May Know Him, p. 340).

Commençant par Moïse, et parcourant David et tous les prophètes, il leur expliqua que le Messie devait souffrir, mourir, et ressusciter le troisième jour (voir Lc 24.44,45). Prenant chaque passage point par point, il leur montra de quelle façon il avait accompli chaque prophétie. Quelle étude biblique ce dut être !

Au cours des 40 jours suivants, Jésus apparut à ses disciples en divers endroits, les enseignant et les encourageant. Vers la fin de cette période, ils comprirent la prophétie et son accomplissement, de sorte que leur foi s’enracina fermement dans les Écritures. Ils furent prêts à recevoir le don du Saint-Esprit.

Il en est de même pour nous aujourd’hui. Dans la mesure où nous verrons l’accomplissement de la prophétie dans la naissance du mouvement adventiste, et notre dessein en accomplissant la prophétie, c’est-à-dire en proclamant
le message des trois anges et en préparant le monde pour le retour du Christ, nous serons prêts à recevoir le Saint-Esprit.

2. Leur crainte de la mort disparut. Pendant trois ans et demi, Jésus enseigna à ses disciples les principes importants de son royaume par la parole et par l’exemple. Cependant, ils étaient lents à comprendre et à croire. Mais quand ils virent leur Seigneur ressuscité, ils furent beaucoup plus disposés à écouter et à croire, parce qu’il avait vaincu la mort. Comme ils ne craignaient plus la mort (ni quoi que ce soit), ils répondirent courageusement à l’appel de Jésus (voir Jn 2.14,15). Nous n’avons pas vu Jésus de nos yeux, mais qu’importe ! Nous pouvons toujours nous réclamer de sa promesse : « Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru ! » (Jn 20.29)

3. Ils reconnurent leur grand besoin. Les disciples commencèrent à comprendre l’immensité de la tâche à laquelle Jésus les appelait. Comment arriveraient-ils à s’acquitter du mandat évangélique avec succès (voir Mt 28.19,20) ?

Jésus leur ordonna de commencer leur œuvre à Jérusalem, le champ le moins prometteur qu’on puisse imaginer. Ils savaient aussi que leurs ennemis les plus acharnés seraient les « principautés » et les « puissances ». « Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. » (Ep 6.12) Ils comprirent qu’ils ne réussiraient qu’à condition de dépendre d’une puissance supérieure à eux-mêmes. Nous devons reconnaître notre grand besoin et demander à Dieu le don promis.

4. Ils crurent en la promesse que leur Seigneur ressuscité serait avec eux. L’assurance que Jésus leur communiqua juste avant de monter au ciel retentissait encore à leurs oreilles : « Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Mt 28.20) et « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre » (v. 18). Ce n’est pas par hasard que le mandat évangélique s’encadre de ces deux promesses. Avant de les envoyer dans une mission impossible sur le plan humain, Jésus leur donna l’assurance qu’il serait avec eux et qu’il les remplirait de sa puissance.

5. Ils obéirent au commandement de Jésus d’attendre à Jérusalem de recevoir la puissance du Saint-Esprit et de commencer leur proclamation de l’Évangile en cette ville.

L’endroit de la crucifixion fut probablement le dernier où les disciples souhaitaient commencer leur œuvre ! Mais ils ne se dispersèrent pas, ils obéirent à cet ordre. Ils crurent en la promesse que bientôt ils seraient « revêtus de la puissance d’en haut » (Lc 24.49). Lorsque le Saint-Esprit vint sur eux, leurs efforts furent couronnés de succès. C’est par le don du Saint-Esprit que « le Christ réalise en faveur de ses disciples une union vivante avec lui-même et avec le Père. Grâce à l’action du Saint-Esprit sur l’esprit humain, l’homme est rendu parfait dans le Christ Jésus. L’union avec le Sauveur crée des liens réciproques. Cette union est pour le monde la preuve la plus convaincante de la majesté, de l’efficacité du Christ, et de son pouvoir d’éliminer le péché. » (Ellen G. White, Pour un bon équilibre mental et spirituel, vol. 1, p. 30)

6. Les disciples ne furent pas inactifs en attendant le don du Saint-Esprit. Après l’ascension du Christ, ils « étaient continuellement dans le temple et bénissaient Dieu » (Lc 24.53). En outre, ils prièrent pendant 10 jours avec une ferveur intense pour recevoir le don du Saint-Esprit et la sagesse de conduire leurs auditeurs au Christ.

7. Après avoir reçu le don du Saint-Esprit, les disciples n’avaient qu’une ambition : « refléter le caractère du Christ, [et] travailler à l’édification de son royaume » (Ellen G. White, Conquérants pacifiques, p. 44). Les disciples se souvinrent de la vie pure et sainte de Jésus, de son service humble et désintéressé dont ils avaient été témoins au cours des trois années et demie passées. Leur pensée et leur comportement changèrent de façon radicale. Ils ne briguaient plus la première place. Avec humilité, ils soupiraient après l’esprit du Christ, « lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, mais s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur […], il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort » (Ph 2.6-8). Ils conclurent qu’avec l’aide du Saint-Esprit, aucune œuvre ne serait trop difficile, aucun sacrifice ne serait trop grand en foulant les sentiers dans lesquels Jésus les conduirait. Ils n’avaient qu’un but : ressembler à leur Maître et en gagner le plus possible à son royaume.

Dans l’Église aujourd’hui, de nombreuses choses contribuent à notre unité – nos croyances communes, nos règlements, les mêmes leçons de l’École du sabbat dans le monde entier, une équipe de dirigeants en relation étroite de par le monde, et notre merveilleuse croyance dans le retour imminent du Christ. Cependant, la vraie unité procède de la puissance du Saint-Esprit, tel que nous avons pu le constater chez les disciples après qu’ils aient prié Dieu et se soient humiliés devant lui. Ceci s’applique à nous aujourd’hui. C’est le Saint-Esprit qui garde l’Église adventiste unie.

Tandis que nous recherchons l’unité dans l’Église, gardons les yeux fixés sur Jésus. Étudions diligemment les Écritures, comme Jésus l’a fait avec ses disciples, et réaffirmons les fondements de notre foi. Demandons avec ferveur le don promis du Saint-Esprit, car Jésus nous dit que « quand il sera venu, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité ; car ses paroles ne viendront pas de lui-même, mais il parlera de tout ce qu’il aura entendu et vous annoncera les choses à venir. Lui me glorifiera, parce qu’il prendra de ce qui est à moi et vous l’annoncera. » (Jn 16.13,14)

Armés de cette unité, de la vérité et de la puissance divine, allons vers un monde qui se meurt, et proclamons la bonne nouvelle d’un Sauveur ressuscité qui vient bientôt pour ramener son peuple à la maison.

Auteur
Ted N. C. Wilson est le président de l’Église adventiste mondiale.

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