Réveil et Reforme

Blog « Réveil et Réforme » de l'Église Adventiste du Septième Jour de l'île de La Réunion

Métaphores de l’amitié

13 mars 2012

Ross Chadwick

Réflexions sur le soutien fraternel au cours du cheminement chrétien

Quelque part dans les cieux coule un fleuve regorgeant de ressources divines. De ce fleuve, nous pouvons puiser l’amour, le courage, la sagesse, la connaissance – caractéristiques fondamentales essentielles à notre cheminement chrétien. Cependant, même si Dieu nous comble de ces grâces par le biais de notre relation avec lui, il a voulu que nous puissions aussi les recevoir à travers nos relations fraternelles.

En fait, de tels éléments (amour, courage, sagesse, connaissance et autres du même acabit) définissent la collectivité de foi, une collectivité de laquelle notre propre foi s’enrichit. L’Église (par ses membres) devrait servir de bras de Dieu pour entourer ceux qui sont fatigués et chargés. Elle devrait réconforter, constituer une présence et cultiver l’amitié. Des études montrent qu’à moins qu’un nouveau converti se fasse de cinq à sept amis dans l’église, il n’y survivra qu’un an ou deux.

Besoin d’amis

Les églises froides… À quoi les comparerons-nous ? On dirait de véritables paysages d’hiver. Mais les vrais amis sont comme les étoiles qui, dans la nuit, scintillent sur un décor figé par le froid. Ou, pour changer d’illustration, ils sont semblables à des plantes à feuilles persistantes émergeant, telles des sentinelles, au milieu d’un amoncellement de neige. Parsemant le paysage désolé, ces plantes se comparent à des amis qui nous restent fidèles même quand les vents froids de l’hiver fouettent notre existence, même quand les épreuves et les tribulations nous font la vie dure. De tels amis sont vraiment des dons de Dieu.

Vous savez, tant que tout allait comme sur des roulettes, je n’ai jamais pris conscience de l’importance de
ces choses. C’est seulement lorsque le paysage de ma vie a troqué sa douceur contre la rigueur de l’hiver que j’ai fait l’expérience de la bénédiction (et du miracle) de l’amitié et de la collectivité chrétiennes. Ce n’est que dans ces circonstances que j’ai pu faire appel à une ressource que Dieu avait fournie bien avant que je ne me mette à genoux.

Allons-y d’une autre métaphore : il n’y a pas de soleil sans ombre. Lorsque les ténèbres de la nuit envahissent l’âme et que des montagnes de difficulté l’ensevelissent, il y a toujours moyen de creuser soit une caverne, soit un tunnel. Dans le cas d’une caverne, nous nous sentons perdus, nous tâtonnons seuls dans le noir. Mais si nous creusons un tunnel, nous avons alors l’espoir d’y découvrir au bout une facette plus lumineuse de la vie.

Chaque affliction a sa fenêtre ouvrant sur de nouvelles perspectives. Et c’est dans l’un de ces moments sombres que la Providence s’est manifestée par l’amitié humaine pour m’aider à me creuser un tunnel vers la lumière.

Des images qui parlent

D’autres métaphores me viennent
à l’esprit. Les vrais amis sont comme des anges qui nous relèvent lorsque nous avons oublié comment voler. Ou comme le lever de lune lorsque la marée de la vie descend bien bas et que les crabes s’amusent dans la boue. C’est la lune qui occasionne la marée haute. Elle croît et décroît, nous rappelant que le cœur, tout comme la nature, a ses saisons. Et tandis que Dame Lune brille à partir de la lumière empruntée au soleil, nous nous souvenons que les joies de l’amitié brillent au maximum lorsqu’elles sont exposées au Soleil de justice.

Avec Dieu au milieu d’elle, l’Église coule comme un fleuve – comme un fleuve de la grâce. Et pourtant, tout ça ne se concrétise vraiment que lorsqu’elle manifeste cette grâce dans une amitié toute de chaleur et de soutien ; que lorsque, par ses membres remplis de sollicitude, elle peut glisser son bras autour de ceux qui sont fatigués et chargés ; que lorsque, comme les plantes à feuilles persistantes, elle peut égayer le paysage enneigé de l’humanité ; que lorsque, telle la puissance d’attraction de la lune, elle peut soulever le fardeau d’une âme solitaire en proie à un dur combat.

Auteur :
Ross Chadwick est pasteur consacré. Lors de la rédaction de cet article, il étudiait pour l’obtention d’un diplôme en enseignement à l’Institut d’enseignement supérieur d’Avondale, à Cooranbong, en Nouvelles-Galles-du-Sud (Australie).

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