Réveil et Reforme

Blog « Réveil et Réforme » de l'Église Adventiste du Septième Jour de l'île de La Réunion

Le caractère sacré du mariage (2)

10 février 2019

Dans l’esprit et la puissance d’Élie

JOHN ET MILLIE YOUNGBERG John et Millie Youngberg
(MALACHIE 4 : 5, 6.)

L’Église adventiste du septième jour doit préparer la voie au second avènement de Christ avec la ferveur qui a caractérisé Élie le prophète et Jean-Baptiste.

Comme un coup de tonnerre dans un ciel bleu, le plus singulier et le plus haut en couleur des prophètes de l’Ancien Testament a surgi sur la scène de la nation. On ne sait rien de ses origines et de sa jeunesse, sauf qu’il venait de Tishbé, en Galaad. Quelque 60 ans après la division du royaume à la mort de Salomon, inopinément et sans être annoncé, il parut en Samarie, devant Achab, médusé, pour prédire une famine imminente. Il prononça le châtiment divin contre une nation plongée dans l’apostasie et vendue par Jézabel au culte de Baal.

À mi-chemin entre le ministère d’Élie (environ 870 av. J.-C.) et la naissance du second Élie (Jean-Baptiste), la remarquable prophétie de Malachie (environ 430 av. J.-C.), ferme le canon de l’Ancien Testament : « Voici, je vous enverrai Élie, le prophète, avant que le jour de l’Éternel arrive, ce jour grand et redoutable. Il ramènera le coeur des pères à leurs enfants, et le cœur des enfants à leurs pères, de peur que je ne vienne frapper le pays d’interdit » (Mal 4 : 5, 6).

Comme la prophétie de Matthieu 24, la prophétie du message d’Élie a une double application. Le travail de Jean consistant à préparer la voie pour le premier avènement préfigurait une œuvre plus vaste qui préparera les gens au Second Avènement.

À propos du message qui sera proclamé « dans l’esprit et la puissance d’Élie » (Luc 1:17) au cours des derniers jours, Ellen White déclare : « En notre temps, juste avant la seconde venue du Christ sur les nuées des cieux, Dieu appelle des hommes qui prépareront un peuple prêt à subsister au grand jour du Seigneur. C’est une œuvre semblable à celle de Jean qui doit être accomplie en ces derniers jours… »

« EN CETTE PÉRIODE D’APOSTASIE QUASI UNIVERSELLE, DIEU APPELLE SES MESSAGERS A PROCLAMER SA LOI DANS L’ESPRIT ET LA PUISSANCE D’ÉLIE. DE MÊME QUE JEAN-BAPTISTE, EN PRÉPARANT UN PEUPLE POUR LA PREMIÈRE VENUE DU CHRIST, ATTIRAIT SON ATTENTION VERS LES DIX COMMANDEMENTS, NOUS DEVONS AUSSI DONNER CE MESSAGE CLAIR : “CRAIGNEZ DIEU ET DONNEZ-LUI GLOIRE, CAR L’HEURE DE SON JUGEMENT EST VENUE”. NOUS DEVONS NOUS EFFORCER DE PRÉPARER LE CHEMIN POUR LA SECONDE VENUE DU CHRIST AVEC LA MÊME FERVEUR QUE CELLE QUI CARACTÉRISAIT ÉLIE LE PROPHÈTE ET JEAN-BAPTISTE. » – THE SDA BIBLE COMMENTARY, COMMENTAIRES D’ELLEN G. WHITE SUR MALACHIE 4:5, 6 P. 1184.

Des messagers (pluriel) proclameront ce message des derniers jours. Ce ministère ne doit pas nécessairement se limiter au travail d’un seul puissant prophète. C’est plutôt un message confié à l’église.

L’œuvre de l’église aujourd’hui.

Quels parallèles pouvons-nous faire entre l’œuvre et les messages d’Élie, ceux de Jean-Baptiste et ceux de l’église adventiste du septième jour ? Le Christ a dit : « Élie viendra premièrement, et rétablira toutes choses » (Marc 9:12).

En tant qu’adventistes du septième jour, nous avons été appelés à rétablir deux institutions que Dieu a léguées à l’homme en Éden : le mariage et le sabbat. À une époque où l’apostasie sur ces deux points est quasi universelle, un peuple saint doit être la preuve visible devant l’univers à la gloire de Dieu, qui l’a appelé des ténèbres à sa merveilleuse lumière.

Le quatrième commandement est un sceau de sa fidélité au vrai Dieu, le caractère de ce dernier étant inscrit dans la première table du Décalogue. Le septième commandement est le sceau de sa fidélité à son conjoint et de sa pureté envers les autres, tel qu’il est gravé dans la deuxième table du Décalogue. Ainsi, les adventistes du septième jour ne devraient-ils pas être connus autant pour leur message positif et source de bonheur pour le foyer que pour leur témoignage du sabbat ?

Le péché dominant à l’époque d’Élie était l’adoration de Baal et d’Astarté, avec son culte sensuel qui déifiait la fertilité et le principe de la reproduction. Baal était vénéré comme le principe de reproduction masculin, en tant que mari de la terre qu’il fertilisait. Astarté était la contrepartie féminine de Baal. Les Grecs l’appelaient Aphrodite. Chez les Sidoniens, la coutume était que leurs filles adeptes devaient donner leurs longues tresses à Astarté ou se livrer au premier étranger qui sollicitait leur amour dans l’enceinte du Temple.

Le péché dominant à l’époque de Jean était une profession de vérité, sans vraie religion du cœur ni d’œuvre correspondante pour bénir ses semblables. Jean-Baptiste dénonçait clairement ces faux dieux (Luc 3:7-14).

Les péchés qui dominent de nos jours comprennent indubitablement l’indulgence sexuelle, l’intempérance dans le manger et le boire, le renversement des priorités qui tourne la vie de famille en dérision, ainsi que l’attaque manifeste de Satan contre le commandement du sabbat.
Ces péchés, ainsi que les erreurs doctrinales, s’accumulent jusqu’à provoquer la chute de Babylone. Le message de l’église consiste à démasquer les vrais problèmes et à donner un témoignage clair qui appelle le péché, où qu’il se trouve, par son vrai nom.

La prière et le message des derniers jours

Jacques 5:17, 18 dit qu’Élie « était un homme de la même nature que nous : il pria avec instance… Puis il pria de nouveau. » Ses prières étaient puissantes et persévérantes. Il pria sept 10 fois jusqu’à ce qu’un petit nuage lui indique la réponse imminente de Dieu. Il pria sur le mont Carmel pour que le feu descende du ciel et il pria à Sarepta pour la résurrection d’un mort.

Élie et Jean-Baptiste virent le déclin de la nation depuis leurs retraites sur la colline. Ils prièrent pour l’intervention de Dieu et furent presque surpris quand, en réponse à leurs prières, Dieu leur demanda de donner un message. Ils obéirent immédiatement et proclamèrent un message imprégné de la puissance de la prière.

Aujourd’hui, le message de l’Église sera lui aussi caractérisé par une profonde et fervente intercession. Par la prière, les pères construiront chaque jour un rempart autour de leurs femmes et de leurs enfants pour les protéger du pouvoir de la tentation. « La prière fervente du juste a une grande efficace » (verset 16).

En annonçant la naissance de Jean-Baptiste, Gabriel déclara : « il ramènera plusieurs des fils d’Israël au Seigneur, leur Dieu ; il marchera devant Dieu avec l’esprit et la puissance d’Élie, pour ramener les cœurs des pères vers les enfants » (Luc 1 : 6,17).

À la proclamation du message du premier ange, peu avant 1844, « Le cœur des parents se tournait vers leurs enfants, et le cœur des enfants se tournait vers leurs parents. Les barrières de l’orgueil et du dédain étaient renversées. On confessait sincèrement ses fautes, et les membres de la famille travaillaient avec ferveur au salut de leurs êtres les plus chers » L’Histoire de la
rédemption, p. 369.

Encore une fois, à la proclamation simultanée des messages des trois anges, lorsqu’ils se transformeront en un grand cri, nous pouvons nous attendre à voir le cœur des parents se tourner vers leurs enfants et le cœur des enfants, vers leurs parents. Comment pourrait-il en être autrement ? Au fur et à mesure que les idoles modernes du matérialisme — activités professionnelles qui passent avant la famille et renversement des priorités — seront détrônées, le péché qui aliénait les cœurs sera balayé. Les parents feront des confessions sincères à leurs enfants et les enfants y répondront de la même manière.

Réunir les cœurs aliénés

Le message de Dieu n’a rien de froid ni d’impersonnel. Quoi de plus tendre que de répondre aux besoins des autres et de réunir les cœurs aliénés ? Considérez Élie qui, après avoir éprouvé la foi de la femme de Sarepta, répondit aux besoins de cette famille monoparentale en difficulté, en promettant que « la farine qui est dans le pot ne manquera point et l’huile qui est dans la cruche ne diminuera point, jusqu’au jour où l’Éternel fera tomber de la pluie sur la face du sol » (1 Rois 17:14). Voyez-le implorer Dieu de ressusciter le fils de la veuve et le ramener tendrement dans les bras de sa mère.

Le message de Jean-Baptiste décrivait clairement la religion pratique qui répond aux besoins des gens. Il dit à la foule : « Celui qui a deux chemises doit en donner une à celui qui n’en a pas et celui qui a de quoi manger doit partager » (Luc 3:11, BFC).
Les enfants d’aujourd’hui seront plus enclins à accepter la sollicitude de leurs parents à leur égard, s’ils perçoivent que leur père et leur mère répondent à leurs besoins physiques et affectifs fondamentaux.

« Vous êtes les seuls parents de mon cercle d’amis à ne pas laisser leurs enfants regarder la télévision ou sortir la nuit ! » De tels commentaires ne sont pas faciles à entendre de ses enfants, mais nous pouvons remercier Dieu qu’Élie fut prêt à se dresser seul contre 850 faux prophètes sur le mont Carmel. Certes, dans un moment de découragement, il se plaignit : « je suis resté, moi seul » (1 Rois 19:10). Pourtant, Dieu répondit : « Mais je laisserai en Israël sept mille hommes, tous ceux qui n’ont point fléchi les genoux devant Baal » (verset 18).

Jean-Baptiste n’était pas « un roseau agité par le vent » (Luc 7:24). « Il restait fidèle au principe, ferme comme le roc » – Jésus-Christ, p. 204. Il se dressa seul et mourut seul. Pourtant, il n’était pas seul, car Celui qui a promis : « Voici, je suis avec vous tous les jours » (Matt. 28:20) était avec lui. Aujourd’hui, seuls ceux qui estiment la parole de Dieu plus précieuse que l’approbation sociale et qui guident leur famille en conséquence recevront la sainte charge de transmettre le message de Dieu pour ces derniers jours.

Non seulement Élie prêcha un message, mais sa propre vie illustra la vérité de ce message. Il fut transformé sous le contrôle de l’Esprit de Dieu afin d’être enlevé au ciel sans voir la mort.
Si l’œuvre est accomplie sur la terre comme il se doit, et si le message est pleinement écouté par le peuple de Dieu, il pourra être enlevé au ciel comme le fut Élie. Quel spectacle ce sera de voir des familles enlevées dans la gloire pour être réunies avec d’autres êtres chers qui leur avaient été arrachés par la mort !

Il n’y a rien de plus puissant qu’une idée dont le moment de se réaliser est arrivé. En tant que peuple du reste de Dieu, établissons une relation appropriée avec Dieu et avec nos familles et préparons ainsi « le chemin de l’Éternel » (Ésaïe 40:3).
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Youngberg, J. et Youngberg, M. (1978). In the Spirit and Power of Elijah [dans l’esprit et la puissance d’Élie], Adventist Review (pp. 10-12). Silver Springs, MD : Pacific Press. (Adapté avec la permission de « In the Spirit and Power of Elijah », 1987, Adventist Magazine, (pp. 10-12).

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