Réveil et Reforme

Blog « Réveil et Réforme » de l'Église Adventiste du Septième Jour de l'île de La Réunion

Semaine de prière – Vendredi

8 novembre 2019

Le peuple de la plus grande et de la plus petite lumière

Pourquoi Dieu a-t-il suscité une prophétesse pour guider l’Église du reste ?

 

Lors des réunions de la Société biblique de l’Argentine, je m’entretiens fréquemment avec des pasteurs de différentes confessions. En une certaine occasion, l’un d’eux a manifesté de l’intérêt pour l’état actuel de l’Église adventiste. Connaissant nos institutions éducatives et de santé, il a exprimé son admiration pour la façon dont notre Église croissait en Amérique du Sud. Vers la fin de notre conversation, il a fait ce simple commentaire : « Une seule chose est regrettable : c’est que vous considérez Ellen White comme une prophétesse. » C’est, évidemment, une réserve souvent soulevée par nos amis évangéliques.

Au fait, quel legs exactement Ellen White a-t-elle laissé à l’Église adventiste ? Et quelle est l’actuelle pertinence de ses écrits pour notre Église ? En tant qu’Église, nous tenterons ici de répondre d’une manière qui puisse servir de point de départ à une réflexion sur ces questions.

SON LEGS

Nier le legs d’Ellen White pour l’Église adventiste serait comme remettre en question l’importance de Luther pour les luthériens, ou celle de John et de Charles Wesley pour les méthodistes. En fait, l’importance d’Ellen White va bien au-delà du fait qu’elle ait cofondé le mouvement devenu, par la suite, l’Église adventiste[1]. Ses écrits ont jeté les fondements philosophiques et théologiques des institutions éducatives et de santé qui ont ébloui les pasteurs d’autres Églises. Sans la vision, le leadership, et le sacrifice personnel d’Ellen White (en plus des efforts de James White et de Joseph Bates), « l’Église adventiste n’existerait pas aujourd’hui »[2]. Quel paradoxe que ce pasteur que j’ai rencontré ait loué ces institutions tout en critiquant la personne même qui en a jeté les fondements !

Ellen White n’était pas seulement une visionnaire déterminée. Elle se considérait elle-même comme « la messagère du Seigneur »[3], ce qui indique que son appel et sa mission ont joué un rôle déterminant dans l’émergence et le développement de l’Église adventiste. Cette déclaration ne fut pas automatiquement acceptée, cependant. Ses contemporains, et depuis, chaque nouvelle génération de croyants adventistes, ont évalué ses écrits et son ministère en les soumettant aux tests scripturaires de l’acceptation d’un prophète[4]. Cette acceptation est formulée dans l’article n° 18 des croyances fondamentales de l’Église adventiste[5].

Les écrits et les enseignements d’Ellen White comprennent toute une panoplie de questions actuelles pouvant servir de preuve de leur pertinence[6]. En voici un exemple : son conseil sur la santé physique, mentale, et spirituelle – en harmonie avec le triple ministère de guérison, d’enseignement, et de prédication de Jésus – a fait des membres du mouvement adventiste l’un des « peuples » jouissant de la longévité la plus longue et de la meilleure santé sur la terre[7].

SA PLUS GRANDE CONTRIBUTION

La traduction des écrits d’Ellen White de l’anglais en d’autres langues exige le souci du détail. Ses propres mots s’entrelacent tellement de nombreux passages et paraphrases bibliques dont elle se sert pour étayer ses écrits qu’il est crucial de faire la différence entre sa propre formulation et les textes bibliques, en sorte de traduire seulement la première, et de transcrire les références scripturaires à partir d’une version biblique de la langue cible. Ce fait souligne l’importance qu’Ellen White attachait à la Bible en tant que fondement de ses messages.

Ellen White était consciente que son message consistait à appliquer le message biblique au peuple de Dieu au temps de la fin. Par-dessus tout, elle dit clairement que ses témoignages étaient une « plus petite lumière » destinée à diriger le peuple vers « la plus grande lumière » des Écritures[8]. Comme elle croyait que ses messages étaient soumis à l’autorité canonique des Écritures, elle invita ses auditeurs et ses lecteurs à étudier la Bible et à mettre son message en pratique[9]. S’adressant à l’assemblée lors de sa dernière session de la Conférence générale en 1909, elle souleva la Bible devant les délégués, et leur dit : « Frères et sœurs, je vous recommande ce Livre[10]. »

La meilleure façon par laquelle nous, adventistes vivant au 21e siècle, pouvons honorer le legs d’Ellen White, c’est de continuer d’être connus comme étant « le peuple du Livre » – un peuple qui aime Jésus et exalte la Bible en tant que norme de foi et de pratique.

 

PULL QUOTE :

Ellen White était consciente que son message consistait à appliquer le message biblique au peuple de Dieu au temps de la fin.

 

Suggestions de prière

  1. Priez Dieu de vous faire comprendre ce qui a trait à Ellen White, sa messagère des derniers jours, et comment l’Esprit souhaite influencer votre vie par ses paroles.
  2. Demandez au Seigneur de vous aider à vous consacrer de nouveau à l’étude de sa Parole chaque jour, et à l’appliquer de façon pratique à chaque instant.
  3. Louez Dieu pour le témoignage considérable qu’il nous a fourni en vue de notre édification spirituelle pour faire face aux défis du temps de la fin.

[1] Ellen White a cofondé (avec Joseph Bates et James White) l’Église adventiste en 1863, avec environ 3 500 membres. Aujourd’hui, on parle d’une Église mondiale de près de 21 millions de membres baptisés.

[2] George R. Knight, Meeting Ellen White: A Fresh Look at Her Life, Writings, and Major Themes, Hagerstown, Md, Review and Herald Pub. Assn., 1996, p. 59.

[3] Elle a déclaré : « Pendant un demi-siècle, j’ai été la messagère du Seigneur et, aussi longtemps que je vivrai, je continuerai à transmettre les messages que Dieu m’accorde en faveur de son peuple. » – extrait de son livre intitulé Vous recevrez une puissance, p. 248.

[4] « L’acceptation des adventistes de la manifestation moderne du don prophétique [manifesté dans le ministère d’Ellen White] se fonde sur la Bible et sur ses enseignements. […] Le don d’Ellen White, croyaient-ils [les premiers adventistes], faisait partie de la véritable manifestation des dons bibliques de l’Esprit » – Theodore N. Levterov, Accepting Ellen White: Early Seventh-day Adventists and the Gift of Prophecy Dilemma, Nampa, Idaho, Pacific Press Pub. Assn., 2016, p. 88, 89.

[5] « Les Écritures attestent que la prophétie fait partie des dons du Saint-Esprit. Ce don est l’une des marques distinctives de l’Église du reste et nous croyons qu’il s’est manifesté dans le ministère d’Ellen White. Ses écrits sont une source constante de vérité qui fait autorité et procurent à l’Église encouragements, directives, instructions et correction. Ils stipulent également avec clarté que la Bible est le seul critère d’évaluation de tout enseignement et de toute expérience. (Nb 12.6 ; 2 Ch 20.20 ; Jl 2.28,29 ; Am 3.7 ; Ac 2.14-21 ; 2 Tm 3.16,17 ; He 1.1-3 ; Ap 12.17 ; 19.10 ; 22.8,9) », Seventh-day Adventists Believe: A Biblical Exposition of Fundamental Doctrine, Silver Spring, Md, General Conference of Seventh-day Adventists, 2018, p. 253.

[6] Son œuvre littéraire inclut plus de 20 livres (sans compter les compilations), environ 200 tracts et brochures, plus de 5 000 articles périodiques, 6 000 lettres dactylographiées et manuscrits généraux, ainsi que des journaux et des journaux intimes, pour un total d’environ 100 000 pages de documents issus de son ministère de 70 ans (1844-1915). Voir George E. Rice, « Spiritual Gifts », dans Handbook of Seventh-day Adventist Theology, éd. Raoul Dederen, Hagerstown, Md, Review and Herald Pub. Assn., 2000, p. 636.

[7] Dan Buettner, « The Secrets of Long Life », National Geographic, novembre 2005 ; Dan Buettner, The Blue Zones: Lessons for Living Longer From the People Who’ve Lived the Longest, Washington, D.C., National Geographic Society, 2008.

[8] Elle a écrit : « On a accordé trop peu d’attention à la Bible ; aussi le Seigneur a-t-il suscité une plus petite lumière pour conduire hommes et femmes vers la plus grande lumière qui soit. », dans Évangéliser, p. 234.

[9] Ellen White a fait des déclarations musclées au sujet de la relation appropriée entre ses écrits et les Écritures : « Frère R. jette la confusion dans les esprits en cherchant à montrer que la lumière que Dieu a donnée par les Témoignages [i.e. les écrits d’Ellen White] est une addition à la Parole de Dieu. Mais il présente le sujet sous un faux jour. Dieu a jugé à propos d’agir ainsi pour attirer l’attention de son peuple sur sa Parole afin de lui en donner une intelligence plus claire. La Parole de Dieu est suffisante pour éclairer les esprits les plus enténébrés et elle peut être comprise par tous ceux qui en ont le désir. », dans Témoignages pour l’Église, vol. 2, p. 328.

[10] Cité dans W. A. Spicer, The Spirit of Prophecy in the Advent Movement, Washington, DC, Review and Herald Pub. Assn., 1937, p. 30.

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