[audio:http://adventiste.re/files/audio-bible/at/19_psaumes/psa_22.mp3]

1 Au chef des chantres. Sur Biche de l’aurore. Psaume de David. Mon Dieu! mon Dieu! pourquoi m’as-tu abandonné, Et t’éloignes-tu sans me secourir, sans écouter mes plaintes?

2 Mon Dieu! je crie le jour, et tu ne réponds pas; La nuit, et je n’ai point de repos.

3 Pourtant tu es le Saint, Tu sièges au milieu des louanges d’Israël.

4 En toi se confiaient nos pères; Ils se confiaient, et tu les délivrais.

5 Ils criaient à toi, et ils étaient sauvés; Ils se confiaient en toi, et ils n’étaient point confus.

6 Et moi, je suis un ver et non un homme, L’opprobre des hommes et le méprisé du peuple.

7 Tous ceux qui me voient se moquent de moi, Ils ouvrent la bouche, secouent la tête:

8 Recommande-toi à l’Eternel! L’Eternel le sauvera, Il le délivrera, puisqu’il l’aime! –

9 Oui, tu m’as fait sortir du sein maternel, Tu m’as mis en sûreté sur les mamelles de ma mère;

10 Dès le sein maternel j’ai été sous ta garde, Dès le ventre de ma mère tu as été mon Dieu.

11 Ne t’éloigne pas de moi quand la détresse est proche, Quand personne ne vient à mon secours!

12 De nombreux taureaux sont autour de moi, Des taureaux de Basan m’environnent.

13 Ils ouvrent contre moi leur gueule, Semblables au lion qui déchire et rugit.

14 Je suis comme de l’eau qui s’écoule, Et tous mes os se séparent; Mon coeur est comme de la cire, Il se fond dans mes entrailles.

15 Ma force se dessèche comme l’argile, Et ma langue s’attache à mon palais; Tu me réduis à la poussière de la mort.

16 Car des chiens m’environnent, Une bande de scélérats rôdent autour de moi, Ils ont percé mes mains et mes pieds.

17 Je pourrais compter tous mes os. Eux, ils observent, ils me regardent;

18 Ils se partagent mes vêtements, Ils tirent au sort ma tunique.

19 Et toi, Eternel, ne t’éloigne pas! Toi qui es ma force, viens en hâte à mon secours!

20 Protège mon âme contre le glaive, Ma vie contre le pouvoir des chiens!

21 Sauve-moi de la gueule du lion, Délivre-moi des cornes du buffle!

22 Je publierai ton nom parmi mes frères, Je te célébrerai au milieu de l’assemblée.

23 Vous qui craignez l’Eternel, louez-le! Vous tous, postérité de Jacob, glorifiez-le! Tremblez devant lui, vous tous, postérité d’Israël!

24 Car il n’a ni mépris ni dédain pour les peines du misérable, Et il ne lui cache point sa face; Mais il l’écoute quand il crie à lui.

25 Tu seras dans la grande assemblée l’objet de mes louanges; J’accomplirai mes voeux en présence de ceux qui te craignent.

26 Les malheureux mangeront et se rassasieront, Ceux qui cherchent l’Eternel le célébreront. Que votre coeur vive à toujours!

27 Toutes les extrémités de la terre penseront à l’Eternel et se tourneront vers lui; Toutes les familles des nations se prosterneront devant ta face.

28 Car à l’Eternel appartient le règne: Il domine sur les nations.

29 Tous les puissants de la terre mangeront et se prosterneront aussi; Devant lui s’inclineront tous ceux qui descendent dans la poussière, Ceux qui ne peuvent conserver leur vie.

30 La postérité le servira; On parlera du Seigneur à la génération future.

31 Quand elle viendra, elle annoncera sa justice, Elle annoncera son oeuvre au peuple nouveau-né.

COMMENTAIRE

Ce psaume a une double, voire triple, application : d’une part, l’image employée est celle de David transmettant sa propre expérience de la douleur et de la détresse. Dans le même temps, il abonde en expressions et références du Nouveau Testament attestant le caractère messianique de quelques parties de ce psaume (voir : Matthieu 27:35, 39, 43, 46, Marc 15:24, 34 ; Luc 23:34, 35 ; Jean 19:24, 28). Les principes sont extrêmement forts et intemporels du fait qu’ils parlent des expériences des croyants d’aujourd’hui. De toute évidence, on peut voir le principe d’application de façon multiple et croisée. Incontestablement, le Psaume 22 est l’un des psaumes les plus marquants et émouvants de la prophétie messianique.

On peut aborder ce Psaume de multiples façons. Une des approches consiste à voir, dans l’application messianique, un aperçu de ce que le Christ a vécu pour le compte du pécheur et comment il a accompli une application spirituelle qui a abouti à la victoire sur la croix. Ensuite, on peut le voir du point de vue relationnel et expérimental et en tirer des indications précieuses sur la meilleure façon de faire face aux expériences difficiles au niveau relationnel. On peut aussi méditer sur ce que le psalmiste lui-même subissait quand il a écrit ces mots.

Le psaume 22 a de la profondeur et une large étendue. Il peut toucher nos propres émotions si nous saisissons l’expérience des souffrances du Christ et si nous apprécions l’amour et le sacrifice du Christ. Ellen White nous rappelle et nous encourage à relire fréquemment les scènes finales de la vie de notre Rédempteur. Assiégé de tentations à ce moment-là, il nous donne à tous une leçon de la plus haute importance. Il serait bon que chacun de nous passe une heure par jour à relire la vie du Christ, de la crèche à la croix. Nous devrions en examiner chaque détail et par l’imagination en revoir chaque scène, spécialement celles de la fin de sa vie terrestre. (Témoignages Pour l’Eglise vol. 1 p. 593 & 594),

En contemplant les enseignements, la souffrance et le sacrifice du Christ pour la rédemption du genre humain et pour le salut universel et individuel, trois choses vont se passer : nous pouvons 1) renforcer notre foi, 2) activer notre amour, et 3) être plus profondément imprégné de l’esprit qui a soutenu notre Sauveur. Il y a donc toutes les raisons pour un lecteur attentif d’accorder à ce psaume du temps et de la réflexion.

Le Psaume est divisé en deux parties distinctes, les 21 premiers versets se composent de protestations, de plaintes, et de la prière de celui qui souffre ; les dix derniers versets (vs. 22-31), annoncent de façon spontanée des paroles d’action de grâces après la délivrance. Fait intéressant, il n’y a pas de transition entre les deux parties. Il y a seulement ce changement soudain du découragement à la louange.

Remarque : Le lecteur peut tirer une compréhension pratique des caractéristiques messianiques de ce psaume et reprendre des forces en lisant les quatre évangiles sur les souffrances du Christ durant sa Passion et en lisant le livre Jésus-Christ, pages 745-761.

1. Application Messianique : Le Psaume 22 a été appelé le Psaume de la Croix à cause de ses références évidentes au Nouveau Testament, lorsque les auteurs font subir au Christ des souffrances et sa crucifixion. Cela touche profondément d’imaginer l’agonie du Christ, malgré sa confiance en Dieu, que son Père l’avait abandonné en raison de son identification avec les pécheurs et de prendre le poids du péché qui leur incombait. On nous rappelle que « si nous voulons enfin être sauvés, nous devons tous apprendre la leçon de la repentance et de la foi au pied de la croix. Christ a souffert l’humiliation pour nous sauver de la honte éternelle. Il a consenti à ce que le mépris, la moquerie et les insultes tombent sur lui afin de nous protéger. C’était notre péché qui a assemblé le voile des ténèbres sur son âme divine et qui a arraché son cri, comme un maltraité et abandonné de Dieu. Il a porté nos souffrances, Il s’est livré en sacrifice pour nos péchés. Il s’est offert pour nos péchés, afin que nous soyons justifiés devant Dieu par Lui. Tout ce qui resplendit chez l’homme sera le résultat de la croix. (Voir l’hymne “Lift Him Up” (Elevez-Le), n°371 du Recueil de chants SDA Hymnal).

2. Application spirituelle : L’appel fait au lecteur est que du temps doit être pris pour étudier la vie du Christ, sa vie, ses enseignements, sa souffrance et enfin la croix et la résurrection. Méditez sur ces sujets et réfléchissez sur ce que ces événements signifient pour nous alors que nous faisons face à des défis pour travailler à notre propre salut et pour celui des autres. L’expérience désintéressée et exemplaire de la souffrance du Christ peut donner aux lecteurs un nouvel élan pour affronter les épreuves qui se présente dans leur marche chrétienne – Christ a tout fait pour moi, je peux et je vais tout faire pour lui ! Ce magnifique hymne, “O Sacred Head Now Wounded” (Chef couvert de blessures), n° 156 du recueil de chant SDA Hymnal, est éloquent sur ce thème.

3. Application expérimentale : L’abondance de ce psaume fournit une description pratique de la façon dont on peut relever les défis douloureux de la vie. Par exemple, dans les 10 premiers versets le psalmiste reconnaît qu’il lutte pour sa vie, afin que nous puissions reconnaître la réalité des problèmes qui nous accablent. Le psalmiste se sent abandonné et séparé de toutes les sources de force et de moyens de subsistance, il se sent dévalorisé et ridiculisé et il semble qu’il n’a nulle part où aller. Nous vivons des situations similaires dans la vie. Que faisons-nous ? Comme le psalmiste, au milieu de cette lutte terrible et douloureuse, nous pouvons reconnaître l’efficacité de la prière et la réalité d’un Dieu qui entend et écoute. Nous pourrons alors tendre la main et faire appel à cette merveilleuse Personne à s’associer avec nous au milieu de notre épreuve. Le psalmiste s’en remet lui-même à ce pouvoir merveilleux, de même que Jonas cria à Dieu dans le ventre du gros poisson (Jonas 2:1-9). Nous pouvons faire la même chose.

4. Supplication : Il y a une première et profonde authenticité dans ce psaume. Il nous parle dans notre esprit et dans notre vie de prière. Le psalmiste répand de terribles paroles. Il raconte comment il a besoin que Dieu soit près de lui parce les difficultés l’étouffent et qu’il n’y a pas de moyens humains pour l’aider. Il a décrit à quel point il est dans le besoin, et si mal. Puis il se tourne vers la reconnaissance pour le fait que Dieu soit la seule source de soutien ! Il y a aussi ces terribles adversaires et féroces qui s’opposent à lui à un tel point que son énergie et sa vitalité sont desséchées. Ses ennemis sont nombreux et ils ont une si grande force. Que peut-il faire ? Où devrait-il se tourner ? Que faisons-nous ? Où allons-nous nous tourner ? Le psalmiste fait cet appel fervent pour la présence et la protection de Dieu. Pourquoi ? Parce qu’il sait que si Dieu est à proximité et impliqué dans l’affaire, alors, quel que soit le résultat, ça ira. Il met l’accent sur sa douleur et sa dépression, suivie d’une réplique spontanée et peut-être même sage : “Et toi, Éternel, ne t’éloigne pas ! Toi qui es ma force, viens en hâte à mon secours ! Protège mon âme contre le glaive, Ma vie contre le pouvoir des chiens ! Sauve-moi de la gueule du lion, Délivre-moi des cornes du buffle !” Puis il ajoute, bien qu’il soit encore au milieu du problème : “Tu m’as répondu.” (C’est vraiment puissant. Si vous poursuivez ce thème, vous serez enrichi. Je sais que je l’ai été.)

5. Application réussie : C’est la grande conclusion d’un dilemme. Parfois, la vie est ainsi faite. Tout est apparemment hors de contrôle, mais les croyants qui ont intégré les principes du Psaume 22 peuvent crier victoire avant même de la vivre réellement. Comment? Ils le font par la  foi : ils déclarent louange et gloire à cause de leur foi en la Parole de Dieu, à cause de la puissance de la Parole de Dieu et la confiance basée sur ses promesses et Sa Providence. Ils y croient, croyez-le et dites-le, ils déclarent le! Ils n’ont pas besoin de le voir pour le croire, Dieu l’a dit, et cela leur suffit. C’est l’exemple messianique, l’exemple du Christ, et cette expérience peut être la nôtre.

Debert W. Baker
Vice-président
Conférence Générale

Traduction : Sabine Alphonso