Dispute pour les premières places
Alors, la mère des fils de Zébédée s’approcha de lui avec ses fils et se prosterna pour lui faire une demande. Il lui dit : Que veux-tu ? « Ordonne, lui dit-elle, que mes deux fils que voici s’assoient l’un à ta droite et l’autre à ta gauche dans ton royaume. » Matthieu 20.20-21
Ce n’était qu’une petite demande. Après tout, il s’agissait seulement des deux positions les plus importantes du royaume à venir. Les événements relatifs à la mort de Jésus approchaient, mais Jésus et les disciples avaient des perspectives très différentes sur la nature du royaume des cieux. Jésus pensait à la croix qui l’attendait, tandis que les disciples étaient obnubilés par leur position dans ce royaume.
Jésus était de plus en plus précis sur sa mort à venir et, parallèlement, la lutte entre les disciples pour savoir qui était le plus grand s’intensifiait. La scène relatée dans Matthieu 20.20-21 est en fait une tentative de prise de pouvoir par les disciples. Jacques, Jean et leur mère n’y allèrent pas par quatre chemins. Ils ne voulaient pas moins que les deux premières places dans le royaume à venir. Leur requête est l’exemple ultime de l’égoïsme humain, qui contraste vivement avec l’humilité et l’abnégation de Jésus.
Il n’est pas étonnant que Jacques et Jean aient essayé de défendre leur position à ce moment-là. Après tout, les deux frères, accompagnés de Pierre, avaient eu le privilège d’être témoins de la transfiguration (Matthieu 17.1-3). Mais Jésus n’avait-il pas vivement repris Pierre à Césarée de Philippe (Matthieu 16.23) ? Et ne l’ avait-il pas implicitement réprimandé de lui avoir demandé ce qu’il obtiendrait en le suivant (Matthieu 19.30) ?
Leur tour était venu ! Alors, ils vinrent à Jésus accompagnés de leur mère, qui formula leur requête. Il se trouve qu’elle avait probablement d’excellentes raisons d’espérer que Jésus lui réponde favorablement. En comparant le texte de Matthieu 27.56 et celui de Marc 15.40, nous découvrons qu’elle s’appelait Salomé. Le texte de Jean 19.25 nous montre que c’était la sœur de la mère de Jésus. Ainsi, Jacques et Jean étaient les cousins germains de Jésus, ce qui nous aide à comprendre pourquoi celui-ci confia sa mère à Jean alors qu’il était sur la croix (versets 26,27). Ces conclusions ne sont pas absolument certaines, mais il en était très probablement ainsi, ce qui explique certainement en partie pourquoi « tante » Salomé s’adressa de façon si autoritaire à Jésus. C’était une histoire de famille. Cependant, cette tentative de prise de pouvoir mit les dix autres disciples en colère (Matthieu 20.24). Malheureusement, ils ne réagirent pas ainsi parce qu’ils avaient conscience du caractère inapproprié de la demande des fils de Zébédée, mais parce qu’eux aussi aspiraient à avoir les meilleures places dans le royaume.
Nous pouvons certainement retirer aussi une leçon de cet épisode. (George Knight – Tournez les yeux vers Jésus)