Jouer le jeu de la religion
« Quel malheur pour vous, scribes et Pharisiens, hypocrites ! Vous courez la mer et la terre pour faire un prosélyte et, quand il l’est devenu, vous en faites un fils de la géhenne deux fois pire que vous. […] Quel malheur pour vous, scribes et Pharisiens, hypocrites ! Vous payez la dîme de la menthe, de l’aneth et du cumin, et vous laissez de côté ce qui est le plus important dans la loi : la justice, la compassion et la foi ; c’est cela qu’il fallait pratiquer, sans laisser de côté le reste. Guides aveugles, qui retenez au filtre le moucheron et qui avalez le chameau ! » Matthieu 23.15-24
Dans la deuxième partie de Matthieu 23 (versets 13 à 32), Jésus parle à la deuxième personne. Il énumère les reproches faits aux Pharisiens et mentionne sept « malheurs ». Il emploie le mot « hypocrite » (« celui qui joue un rôle ») six fois, et le mot « aveugle » cinq fois pour parler des Pharisiens et des scribes. Dans ce texte, la confrontation entre Jésus et les chefs juifs atteint un niveau jamais égalé. Même si Jésus prononça ces paroles avec amour, il est impossible de ne pas sentir leur force. Cependant, comme nous l’avons souligné précédemment, avant de critiquer les Juifs de cette époque, nous devons nous rappeler que leurs défauts sont bien souvent des caractéristiques communes à tous ceux qui jouent le jeu de la religion, qu’il s’agisse de laïcs ou de pasteurs. Les sept malheurs mentionnés dans ce texte nous montrent la grande différence entre jouer le jeu de la religion et vivre la religion de Jésus. Au verset 13, Jésus reproche aux Pharisiens d’empêcher les gens d’entrer dans le royaume des cieux et déclare qu’eux-mêmes n’y entreront pas. Bien sûr, il pensait à tout ce qu’ils disaient et faisaient pour dissuader les gens d’entretenir une relation avec lui. Aujourd’hui, certaines personnes agissent ainsi dans l’Église. En enseignant la Parole de Dieu de façon erronée, en menant une vie dépourvue d’amour, en faisant preuve d’hypocrisie, il est facile de décourager les gens. Ce n’est pas compatible avec le royaume des cieux. Malheureusement, il n’est pas nécessaire de faire preuve d’une grande subtilité ou de fournir de gros efforts pour être une pierre d’achoppement pour autrui. Le deuxième malheur concerne ceux qui se dévouent corps et âme pour convertir les gens à leur conception légaliste de la Parole. Ces personnes se convertissent mais sont plus malheureuses qu’avant d’avoir rencontré ces missionnaires qui donnent une image dénaturée de la religion (verset 15). Le dernier malheur (versets 29 à 32) est une référence aux hommages excessifs rendus dans la plupart des religions organisées. Vivre une religion véritable ne consiste pas à célébrer des événements religieux majeurs ou à rendre hommage à des gens du passé, mais à faire en sorte que l’esprit des prophètes soit une réalité dans le présent et dans notre vie. Ainsi, des personnes sincères, bonnes et pieuses peuvent se tromper, ce qui doit nous faire réfléchir. Les sept malheurs mentionnés dans ce chapitre sont un appel à méditer sur nous-mêmes et à nous consacrer de nouveau au Seigneur. (Geroge Knight – Tournez les yeux vers Jésus)