un aperçu du royaume
« On conduisait en même temps deux autres, des malfaiteurs, qu’on allait exécuter avec lui. […] L’un des malfaiteurs suspendus en croix l’injuriait en disant : N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même et sauve-nous ! Mais l’autre le rabroua en disant : N’as-tu donc aucune crainte de Dieu, toi qui subis la même peine ? Pour nous, c’est justice, car nous recevons ce qu’ont mérité nos actes ; mais celui-ci n’a rien fait de mal. Et il disait : Jésus, souviens-toi de moi quand tu entreras dans ton royaume. » Luc 23.32-42
Quel étrange endroit pour entretenir une conversation ! Trois hommes nus, couverts de sang, luttant pour respirer, tandis qu’ils essayaient de pousser sur leurs pieds, de façon à se redresser et à faire entrer de l’air dans leurs poumons compressés en raison de la façon dont ils étaient crucifiés… Il est difficile d’imaginer un lieu plus improbable pour une conversation ordinaire. Mais ils étaient là tous les trois : deux véritables criminels et un innocent.
Imitant la foule moqueuse, Matthieu nous dit que les deux brigands « l’insultaient de la même manière » (Matthieu 27.44), mais ceci ne dura pas très longtemps. L’un d’entre eux perçut en Jésus quelque chose que la foule peu attentive n’avait pas vu.
Ce n’était pas le cas du deuxième malfaiteur, qui déclara : « Puisque tu es le fameux Christ, pourquoi ne fais-tu rien ? Pourquoi ne te sauves-tu pas toi-même, tant que tu y es ? ».
À ce moment précis, le premier homme jeta un nouveau coup d’œil à Jésus et se souvint de ce qu’il avait entendu dire concernant ses guérisons et ses paroles miséricordieuses. Alors la foi et l’espérance naquirent en lui.
Les moqueries étaient fréquentes lors de crucifixions. Cet homme prit la parole, car il ne s’était pas arrêté aux apparences et avait perçu qui était réellement Jésus. « En ce Jésus, meurtri, attaché à la croix, objet des moqueries, il reconnaît l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. D’une voix qui exprime à la fois l’espoir et l’angoisse, ce moribond réduit à l’impuissance se recommande au Sauveur mourant : Jésus, souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne. » (Jésus-Christ, p. 753)
Désespoir et espérance. Découragement et foi. Péché et nouveaux horizons. Tous ces mots et toutes ces émotions surgirent dans l’esprit de ce malfaiteur tandis que le Saint-Esprit le poussait à parler et à prendre position pour le Christ.
Ces mêmes émotions doivent inonder notre âme lorsque nous pensons à Jésus qui fut crucifié pour nous. C’est lorsque nous renonçons à nous-mêmes et prenons conscience de la situation désespérée dans laquelle nous nous trouvons, que nous pouvons abandonner notre voie pour choisir celle du royaume et nous confier pleinement en Christ, qui est le chemin de ce royaume.
(Geroge Knight – Tournez les yeux vers Jésus)