L’obscurité dans l’âme de Jésus
« À trois heures, Jésus crie d’une voix forte : « Éloï, Éloï, lema sabaktani ? » Cela veut dire : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Marc 15.34 (Parole de Vie)
Comme nous l’avons souligné hier, tout au long de sa vie, Jésus avait senti la présence de son Père, même dans les pires difficultés. Mais sur la croix, tout changea. L’obscurité qui l’envahit au plus profond de lui était le reflet des ténèbres qui avaient enveloppé la terre. Bouleversé, il sentit qu’il était séparé de son Père.
Il avait supporté la douleur des clous perçant sa chair, les moqueries des passants et les railleries des prêtres. Mais quand il sentit Dieu s’éloigner de lui, le cœur brisé il s’écria : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ». L’âme de Jésus était dans l’obscurité totale.
Nous ne pourrons jamais pleinement comprendre ce qu’il vécut. Mais le fait que ce cri de désespoir s’éleva de la bouche de Jésus, qui avait toujours senti la présence de son Père, en dit long sur sa souffrance. Ce cri fait partie intégrante du mystère de la croix.
Ces mots sont une citation du Psaume 22, un psaume qui évoque les événements liés à la mort de Jésus de façon assez précise. Les mots provenant de la bouche du psalmiste sont la complainte d’un homme seul et désespéré. Mais les paroles que prononça Jésus ont un sens bien plus profond encore, et expriment une souffrance que ne put connaître le psalmiste.
Pourquoi ce cri sur la croix ? Jésus n’avait pas peur de la mort. Une fois que l’on est sur la croix, la mort est une amie.
Il y a autre chose ici, en lien avec la mission du Christ sur la terre. Sur la croix, Jésus qui était pur, qui était Dieu incarné, portait les péchés du monde. Comme nous le lisons dans Ésaïe 53, « il a porté le péché d’une multitude », et « le Seigneur a fait venir sur lui notre faute à tous » (versets 12 et 6).
L’un des terribles effets du péché est qu’il sépare les pécheurs de Dieu. Adam et Ève vécurent cette séparation. Il en fut de même pour Jésus, qui devint péché pour nous (2 Corinthiens 5.21).
Cependant, nous devons être prudents. John Daniel Jones souligne que « Dieu ne l’avait pas abandonné, il n’était pas en colère contre son Fils qui faisait sa volonté. En fait, c’est l’ensemble de nos péchés qui dissimulait aux yeux de Jésus le visage de Dieu ». Il avait perdu le sens de la présence du Père. Dieu ne l’avait pas abandonné, mais en raison des péchés qu’il portait sur la croix, il se sentit oublié.
La Bonne Nouvelle est que, dans bien des cas, nos sentiments ne correspondent pas à la réalité.
(Geroge Knight – Tournez les yeux vers Jésus)