L’obscurité de mon âme
« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? Pourquoi te tiens-tu si loin ? Pourquoi ne me sauves-tu pas ? Pourquoi n’entends-tu pas mes cris ? Mon Dieu, je crie le jour, et tu ne réponds pas ; je crie la nuit, je ne garde pas le silence. » Psaume 22.2-3
Le Psaume 22 est un cri d’angoisse lancé par David alors qu’il était dans la souffrance. Il avait besoin de Dieu, mais où était-il ? Pourquoi ne répondait-il pas à ses prières ? Dieu l’avait-il oublié ? Une étude attentive de ce psaume indique qu’au-delà de l’expérience de David, il s’agit bel et bien de celle du Christ. Or, Jésus, qui connaissait le sens profond de ce psaume, en avait peut-être mémorisé les paroles.
Se sentir oublié par Dieu alors que l’on traverse une période d’angoisse est une expérience que nous avons tous vécue un jour ou l’autre. En tant que chrétiens, nous vivons des jours heureux et agréables, mais nous connaissons aussi des périodes de ténèbres où nous avons l’impression que rien ne va et que tout est contre nous. « Où est donc Dieu ? » : voilà le cri qui nous vient à l’esprit.
Jésus vécut une période de ténèbres, David aussi, et c’est également notre cas. Quand il en est ainsi, nous avons le sentiment que nos prières ne montent pas jusqu’à Dieu. Ses réponses se font attendre.
En de pareils moments, nous sommes invités à nous inspirer de l’expérience de Jésus. En fait, Dieu est à nos côtés, même si nous le perdons de vue. Sur la croix, Jésus eut l’impression d’être abandonné, mais ce n’était qu’un sentiment : « en apparence, il était abandonné de Dieu » (The Desire of Ages, p. 756). Dieu ne l’avait pas délaissé : le même Père est à nos côtés quand vient l’heure de la crise, même si nous avons le sentiment que ce n’est pas le cas.
Malgré l’obscurité épaisse, apparemment oublié de Dieu, Jésus parvint à prier en disant « Mon Dieu». Il s’adressa à son Père personnel. Il ne pouvait voir ou sentir la présence de Dieu, mais il s’accrocha à lui. Il fit preuve de foi et de confiance dans un contexte apparemment désespéré. Pour Jésus, Dieu était son Dieu, en dépit des apparences et de son sentiment. La foi de Jésus culmina quand il fut capable de dire « Mon Dieu », montrant qu’il avait la conviction qu’il ne l’abandonnerait pas. Finalement, cette foi en la présence invisible du Père lui permit d’aller au bout de cette expérience de la croix en disant : « Tout est achevé ! » et en remettant son esprit entre les mains de son Père. Son Dieu était là, même si Jésus ne sentait pas sa présence.
Cette expérience nous enseigne quelque chose d’important. Lorsque nous vivons des moments de ténèbres avec le sentiment d’être abandonnés par Dieu, gardons les yeux de la foi fixés sur notre Dieu. En dépit des apparences et quels que soient nos sentiments, Dieu ne nous oublie pas dans les périodes sombres de notre existence.
(Geroge Knight – Tournez les yeux vers Jésus)