Comprends-tu ce que tu lis ?
« Philippe accourut et entendit l’Éthiopien qui lisait le prophète Ésaïe. Il lui dit : Comprends-tu ce que tu lis ? » (Actes 8.30)
L’eunuque était un officier de la reine de Candace, en Éthiopie. Il était allé adorer au temple de Jérusalem, ce qui permet de supposer qu’il s’agissait d’un prosélyte juif. Un ange du Seigneur demanda à Philippe d’aller le rejoindre sur le chemin qu’il empruntait. Philippe entendit ce qu’il était en train de lire et lui demanda : « Comprends-tu ce que tu lis ? Ce à quoi l’eunuque répondit : « Comment le pourrais-je si quelqu”un ne me guide ? »
Dans un autre récit, celui des disciples d’Emmaüs, Jésus reprend ses compagnons de route pour n’avoir pas associé les tragiques événements du vendredi précédent aux prédictions prophétiques. Il leur cite ensuite les Écritures « Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait. » (Lc 24.27) La traduction la plus correcte serait : il leur interpréta (du verbe grec díermenuo, d’où provient le terme « herméneutique » ou science de l’interprétation des Écritures).
Une lecture attentive de ces passages entraîne quelques questions : Une herméneutique des passages des Écritures traitant d’une révélation divine est-elle réellement nécessaire ? Pouvons-nous tous accéder à une connaissance suffisante de la Bible, ou est-ce le privilège de quelques rares experts en la matière, desquels nous dépendons pour savoir ce qu’elles disent ? Quelle méthode d’interprétation Jésus utilisa-t-il dans l’explication qu’il livra aux disciples d’Emmaüs ?
Bien que la Bible soit de révélation divine, elle requiert une technique interprétative parce qu’elle est l’œuvre littéraire de divers écrivains, inspirés, certes, mais qui utilisèrent différentes langues, vécurent à diverses époques, dans des cultures différentes, et recoururent à divers genres littéraires. Dieu nous a promis l’assistance de l’Esprit de vérité pour nous guider dans toute la vérité (Jn 16.3), de sorte que le même Esprit qui inspira les prophètes lors de la réception et de la rédaction des Écritures intervient ensuite lors de leur interprétation par les croyants. C’est ce que les théologiens appellent le témoignage intérieur de l’Esprit Saint, celui qui illumine le croyant, rendant effectif le principe du libre examen, par opposition au magistère infaillible de l’Église catholique, laquelle limite l’interprétation aux seuls évêques.
Mais libre examen ne signifie pas libre interprétation. Le croyant doit rester ouvert à l’illumination de l’Esprit et suivre le principe interprétatif de Jésus : les Écritures s’interprètent par les Écritures. Tout système d’interprétation devra respecter ce principe.
Demandez à Dieu de vous aider à comprendre sa Parole. Il ne vous fera pas défaut.
(« Mais il y a un Dieu dans les cieux » Carlos Puyol Buil. Ed: Safeliz)