La liste verte

« Mais, jusqu’à ce jour : l ‘Éternel ne vous a pas donné un cœur pour comprendre, des yeux pour voir ; des oreilles pour entendre. […] Les choses cachées sont à l ‘Éternel notre Dieu ; les choses révélées sont à nous et à nos enfants, à perpétuité, afin que nous mettions en pratique toutes les paroles de cette loi. » (Deutéronome 29.4, 29)

Lorsque, étudiant, je suivais le programme d’étude au ministère pastoral dispensé au Séminaire adventiste d’Espagne, nous n’avions ni salles de classe, ni bibliothèque, ni dortoirs, ni réfectoire. Les professeurs nous dispensaient les cours dans leurs propres maisons et nous les accompagnions dans leur travail pastoral. C’était une époque héroïque et heureuse. Dans cette école péripatétique, assis, comme Paul, « aux pieds de Gamaliel », – dans notre cas ceux du pasteur Isidro Aguilar, un grand maître dans l’art de donner des études bibliques -, nous avons appris à découvrir et à expliquer les Saintes Écritures. Il arrivait que nos perpétuelles questions de jeunes gens avides de connaissances mettent le professeur Aguilar dans de véritables difficultés. Lorsqu’il n’avait pas de réponse toute prête, il nous disait : « Notez ceci sur la liste verte. Lorsque nous serons avec Christ dans le royaume des cieux, il nous l’expliquera. » Et cette curieuse liste verte s’allongeait de jour en jour de questions sans réponses.

Tous les mystères de la science du salut ne nous ont pas été révélés. Dans le texte de ce matin, Moïse reconnaît les carences du peuple d’Israël l’empêchant de comprendre le plan divin alors qu’il était en exode. Situation que l’apôtre Paul formule en ces termes, quinze siècles plus tard: « Aujourd’hui nous voyons au moyen d’un miroir, d’une manière obscure, mais alors nous verrons face à face ; aujourd’hui je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme j’ai été connu. ›› (1 Co 13.12) L’apôtre si érudit qu’était Paul avait lui aussi sa paradoxale liste verte de questions sans réponses. À preuve son exclamation : « Ô profondeur de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu ! Que ses jugements sont insondables, et ses voies incompréhensibles ! Car qui a connu la pensée du Seigneur, ou qui a été son conseiller ? » (Rm 11.33-34)

Mais face au silence du ciel quant aux vérités que nous ne parvenons pas à comprendre dans cette vie, la Providence a prévu et promis que dans l’éternité, à l’école du ciel, nous ne finirons jamais de découvrir ni de sonder les fameuses réponses aux questions de notre liste verte. Ellen White nous dit de l’école de l’au-delà : « L’histoire se présentera à l’étudiant dans toutes ses dimensions, toute sa richesse. […] Toutes les questions que nous nous posons à propos de notre vie trouveront alors une réponse. Là où nous n’avions vu que perplexité, confusion, projets avortés, plans contrecarrés, nous verrons le dessein tout-puissant, victorieux, harmonieux de Dieu. » (Éducation, p. 336, 337).

Un jour, tous les doutes et perplexités qui vous angoissent trouveront une réponse. Préparez-vous aujourd’hui pour ce jour.

(« Mais il y a un Dieu dans les cieux » Carlos Puyol Buil. Ed: Safeliz)