Perdus dans Paris
« Ta parole est une lampe à mes pieds et une lumière sur mon sentier. » (Psaume 119.105)
Mes parents, bien que tous deux Espagnols, se connurent et se marièrent à Paris où ils habitèrent pendant quinze ans. La plupart de ma famille avait émigré en France où, à cause du blocus que les pays européens imposèrent à l’Espagne à la fin de la seconde guerre mondiale, nous n’avons pu entrer pendant environ quatre ans. Mais les frontières se rouvrirent en 1954 et mes parents décidèrent que mon frère aîné et moi – j’avais seize ans – ferions un voyage en France pour y visiter les membres de notre famille. La perspective de connaître Paris me remplissait déjà d’émotion.
Le pasteur de notre église nous avait dit qu’une communauté adventiste très importante s’y réunissait au 133, boulevard de l’Hôpital. C’est ainsi que nous avons convenu d’apporter un fanion comme cadeau souvenir de la Société de jeunesse adventiste de Saragosse à celle de Paris. Quand vint notre premier sabbat dans la capitale française, nous avons décidé de nous rendre à l’église et d’y remettre le cadeau. Comme les membres de notre famille travaillaient, ils ne pouvaient nous accompagner. Prendre un taxi étant extrêmement onéreux pour nous, nos cousins nous expliquèrent avec force détails comment y arriver par le métro. Fort contents, bien qu’un tantinet inconscient de la complexité de l’aventure que nous entreprenions dans cette énorme ville, nous sommes partis avec plus d’enthousiasme que de prudence en direction de l’église adventiste du boulevard de l’Hôpital. Comme il fallait s’y attendre, nous nous sommes perdus dans l’enchevêtrement complexe du réseau du métro ! Nous ne parlions, ni ne comprenions le français, de sorte que nous nous sommes vite rendus compte de la difficulté de notre périple.
Nous nous en sommes remis une fois de plus à la Providence et, peu après, nous avons vu dans une station une dame âgée avec une Bible à la main, qui se disposait à prendre le prochain train. Que faire ? C’était sabbat et sans doute s’agissait-il d’une sœur adventiste qui se rendait à l’église. Nous avons décidé de la suivre, de monter et descendre là où elle le ferait. Aussitôt dit, aussitôt fait. La Bible de cette sœur fut littéralement pour nous « une lampe à nos pieds et une lumière sur notre sentier. » Quelle joie nous étreignit quand le directeur de jeunesse reçut le fanion de nos mains ! Avec quelle reconnaissance nous avons salué la dame qui, sa Bible sous le bras, nous avait conduits jusqu’à l’église adventiste !
Il ne faut pas que vous vous égariez dans ce monde. La Bible est une lampe fiable qui vous guidera le long du chemin jusqu’à un port sûr. Allumez-la tous les jours !
(« Mais il y a un Dieu dans les cieux » Carlos Puyol Buil. Ed: Safeliz)