Un Dieu bon peut-il créer un monde mauvais ?
« La femme vit que l’arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu ‘il était précieux pour ouvrir l’intelligence ; elle prit de son fruit et en mangea ; elle en donna aussi à son mari, qui était auprès d’elle, et il en mangea. » (Genèse 3.6)
Comment arriver à comprendre l’arbre de la connaissance du bien et du mal ? Tout simplement en partant du mode de raisonnement hébraïque. Dans le texte original, le mot connaissance est précédé d’un article défini, ce qui signifie qu’il ne s’agit pas de n’importe quelle connaissance ni de tout leur éventail, mais d’une certaine connaissance spécifique : la connaissance du mal par opposition à celle du bien. Dans la pensée hébraïque, manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal ne signifiait pas avoir accès à un certain type d’information intellectuelle au sujet du mal, mais avoir une expérience avec le mal. La possibilité de l’expérience négative était potentiellement présente dans le paradis, non comme nécessité, mais comme éventualité. C’est-à-dire que l’homme avait réellement la possibilité de pécher.
Dieu avait créé l’homme droit (Éc 7.29). Par l’expérience, celui-ci devait s’élever de l’innocence (ignorance du mal) à la sainteté (victoire sur le mal). L’état d’innocence ne correspond pas à l’état de perfection. Pour que l’humanité’ puisse un jour atteindre la perfection divine, il fallait qu’elle soit mise à l’épreuve, et la sainteté positive ne peut s’obtenir que par l’exercice de la volonté humaine en agissant librement, en acceptant pleinement la volonté de Dieu. L’innocence sans liberté n’a aucune valeur morale. Le bien absolu n’existe chez une créature que lorsqu’elle a su résister au mal. Tel que Dieu l’avait créé, l’homme était bon, sans tendances négatives ni inclinaisons au mal. Il n’était pas parfait mais disposait de tout le nécessaire pour y parvenir. La perfection morale résulte toujours du fruit de la liberté, d’une série de décisions absolument volontaires. L’homme était appelé à collaborer à la réalisation de son destin moral. Il était saint, non selon le mode actuel, mais selon le mode virtuel. Au point de départ, son état était l’excellence, mais il ne lui était pas encore acquis au terminus. Lorsqu’il fut tenté, doutant que le Créateur le lui avait accordé, il exerça librement son intelligence et sa volonté dans le choix de la connaissance expérimentale du mal. Ce fut son péché.
Souvenez-vous qu’il n’est pas nécessaire d’expérimenter le mal. Mais que si vous vous permettez d’écouter la voix du serpent, il pourra vous convaincre des prétendus avantages découlant de la désobéissance à Dieu. Dans ce cas, vous oublierez qu’il y a un Dieu dans les cieux dont les yeux scrutent tout.
(« Mais il y a un Dieu dans les cieux » Carlos Puyol Buil. Ed: Safeliz)
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