Réveil et Reforme

Blog « Réveil et Réforme » de l'Église Adventiste du Septième Jour de l'île de La Réunion

Vigile matinale du 17 Mai

17 mai 2025

Un ouvrier éprouvé

« Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme éprouvé, un ouvrier qui n’a point à rougir, qui dispense droitement la parole de la vérité. » (2 Timothée 2.15)

Tandis que je travaillais comme professeur au séminaire adventiste de Valence, je pris en charge l’église espagnole de Castellón. Un matin, désirant entretenir de bonnes relations publiques avec les représentants d’autres confessions, je voulus rendre visite à l’évêque de Castellón, pour me présenter à lui comme le nouveau pasteur de la communauté adventiste de la ville. L’évêque n’était pas au palais épiscopal car le siège de cet évêché n’est pas Castellón, la capitale de la province, mais Segorbe, une ville bien plus petite de l’intérieur. C’est donc son vicaire qui me reçut, un vieux prêtre âgé, bardé à l’ancienne, avec soutane, calotte et tonsure.

Dans ce bureau du vicariat, le contraste entre nous était criant : j’étais un jeune trentenaire sans grande expérience de la fonction, je ne portais ni vêtement clérical ni col romain, mais un costume de ville ; j’étais pasteur d’une petite communauté qui se réunissait dans une maison louée, je portais une Bible dans ma serviette et je ne parlais pas latin. Le vicaire devait avoir environ 65 ans, il avait plus de quarante ans de sacerdoce à son actif, était chanoine capitulaire de la cathédrale, vicaire d’un diocèse de milliers d’ouailles avec des centaines d’églises. Il portait une soutane noire tombant jusqu’à ses chevilles. Sur sa table trônait un bréviaire et il parlait latin, la langue liturgique des catholiques. Mais quelque chose nous unissait : nous étions tous deux représentants d’une vocation religieuse, d’un ministère que nous remplissions avec amour et consécration.

Pour tout dire, nous avons tellement sympathisé que nous en sommes venus au domaine des expériences personnelles. À un moment donné de notre échange, le vieux prêtre me confia : « Moi, je baise chaque jour ma soutane. »

Je restai un moment silencieux, réfléchissant à ce que je venais d’entendre. Quel témoignage ! Ce serviteur de Dieu aimait, respectait sa vocation religieuse et s’en sentait heureux. Pour lui, être prêtre, en porter la coupe de vêtements typiques, avec la tonsure sur la tête, n’était pas objet de honte, mais un honorable privilège dont il était reconnaissant envers Dieu. C’est pourquoi il baisait chaque jour sa soutane. Paul conseille à son disciple Timothée : « Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme éprouvé, un ouvrier qui n’a point à rougir, qui dispense droitement la parole de la vérité. » (2 Ti 2.15) Lorsque je pris congé du vicaire, je lui dis avec émotion : « Nous continuerons à être unis dans la vocation et dans la prière. »

Demandez aujourd’hui à Dieu de vous aider à être un bon serviteur de sa cause.

(« Mais il y a un Dieu dans les cieux » Carlos Puyol Buil. Ed: Safeliz)

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