Croire sans appartenir
« Moïse se plaça à la porte du camp, et dit : A moi ceux qui sont pour l’Éternel ! Et tous les enfants de Lévi s’assemblèrent auprès de lui. » (Exode 32.26)
La revue Actualité des religions, n° 44 (2002), contient un rapport intitulé « L’Europe et les religions », qui commente une enquête sur les relations de la société européenne avec la religion. Cette enquête (l’European Value Survey), portant toujours sur les mêmes questions, fut réalisée en trois étapes : 1981, 1990 et 1999. Les résultats permirent de découvrir quel avait été le développement religieux des Européens sur une période d’environ vingt ans. S’y démarquaient un recul significatif du christianisme dans la société européenne, la perte du concept d’autorité religieuse, une augmentation de l’athéisme de conviction, la progression de la foi des jeunes, et une possible tendance d’ordre plus général à voir croitre le phénomène qu’on a appelé « le saint sauvage », c’est-à-dire la non affiliation des croyants à une religion, caractérisée par une religiosité autonome, une crise d’appartenance spirituelle, la mode de croire sans appartenir à une institution religieuse.
Le manque d’engagement face aux impératifs d’une profession de foi religieuse déterminée ; la perte de l’identité, diluée dans un collectif général uniforme, sans idéologies ; le rejet du concept d’église comme institution, avec ses organes de direction et de gouvernement ; la disparition du concept de mission dans le monde et de kérygme, le message qui doit se proclamer ; un humanisme qui fait de l’individu le centre du vouloir, du devoir et du faire, générant autonomie, indépendance et subjectivisme par rapport à la croyance en Dieu, etc. ; tout cela adapte beaucoup d’aspects séculiers d’un type de religiosité propre à l’homme de notre temps, post-moderne.
Mais, comme dans la crise du veau d’or, les véritables croyants que nous sommes doivent aujourd’hui se distinguer en adoptant une position ferme en faveur de l’Éternel. Nous devons savoir qui est notre Dieu et vivre notre foi, notre espérance et l’amour chrétien sans tituber, sans équivoques, sincèrement, authentiquement, librement et solidairement empreints du sens de la responsabilité personnelle.
Ce n’est pas le moment aujourd’hui d’atermoyer avec un sentiment spirituel vague, général, sans spécificité. Ce n’est pas non plus le moment de cacher ou de nier notre foi religieuse, mais de crier, clamer avec conviction qui nous sommes, ce que nous croyons et ce que nous espérons.
Parce qu’il y a un Dieu dans les cieux… engagez-vous aujourd’hui à le servir de tout votre cœur et de proclamer sa Parole partout où vous allez.
(« Mais il y a un Dieu dans les cieux » Carlos Puyol Buil. Ed: Safeliz)