Que ton règne vienne
« Les pharisiens demandèrent à Jésus quand viendrait le royaume de Dieu. Il leur répondit : Le royaume de Dieu ne vient pas de manière à frapper les regards. On ne dira point : Il est ici, ou : Il est là. Car voici, le royaume de Dieu est au milieu de vous. » (Luc 17.20-21)
Toutes les littératures du monde se sont souvenues avec nostalgie du paradis perdu et ont ardemment attendu le retour d’un âge d’or. Ce rêve, cette aspiration suprême de l’humanité devait rétablir dans ce monde la paix, la joie durable, le bonheur et la félicité de tous. Miguel de Cervantes, traduisant le poète latin Ovide dans son Don Quichotte de la Manche, (chap. XI, trad. de Louis Viardot, 1836, t. l, p. 154-155), décrit ce monde idéal du passé et du futur : « Heureux âge […] et siècles heureux, ceux auxquels les anciens donnèrent le nom d’âge d’or, […], parce qu’alors ceux qui vivaient ignoraient ces deux mots, tien et mien ! En ce saint âge, toutes choses étaient communes. […] Tout était alors paix, amitié, concorde. […] Il n’y avait point de fraude, point de mensonge, point de malice qui vinssent se mêler à la franchise, à la bonne foi. La justice seule faisait entendre sa voix, sans qu’osât la troubler celle de la faveur ou de l’intérêt qui l’étouffent maintenant et l’oppriment. »
Qu’est-ce donc réellement que le royaume de Dieu et, s’il est déjà parmi nous, pourquoi devons-nous en faire la demande et l’espérance de nos prières ? Pour la plupart des hommes, le royaume de Dieu est un état supérieur qui s’atteint peu à peu, avec ou sans l’aide de Dieu. Mais pour les chrétiens, le royaume de Dieu correspond à Jésus-Christ, venu du Père dans ce monde, avec tout le pouvoir de la grâce rédemptrice.
Aujourd’hui, le royaume de Dieu est invisible. C’est une immense espérance, l’espérance de son retour, de sa seconde venue au cours de laquelle il établira définitivement son royaume sur la terre. Lorsque nous demandons « que ton règne vienne », nous demandons que Jésus-Christ vienne, mais pas de manière spirituelle, dans nos cœurs, parce qu’il le fait déjà par le Saint-Esprit. Pas non plus qu’il vienne comme il le fit déjà, en voilant sa divinité, mais qu’il revienne comme Roi de gloire, comme Seigneur tout-puissant, comme Juge de la terre entière.
Il s’agit d’un événement final visible de tous, c’est-à-dire au-delà duquel il n’y a rien d’autre à espérer. Quand nous demandons « que ton règne vienne », nous ne demandons pas un âge d’or créé pour les hommes, pas non plus le rêve des poètes, mais les merveilles du royaume que nous a promis Jésus, l’arrêt et l’abandon sincère de tous les petits royaumes que nous avons instaurés dans nos vies.
Aujourd’hui, vous pouvez commencer à vivre le ciel sur la terre. Décidez de faire ce choix.
(« Mais il y a un Dieu dans les cieux » Carlos Puyol Buil. Ed: Safeliz)