Réveil et Reforme

Blog « Réveil et Réforme » de l'Église Adventiste du Septième Jour de l'île de La Réunion

Daniel 5

12 novembre 2017

1 Le roi Belschatsar donna un grand festin à ses grands au nombre de mille, et il but du vin en leur présence.

2 Belschatsar, quand il eut goûté au vin, fit apporter les vases d’or et d’argent que son père Nebucadnetsar avait enlevés du temple de Jérusalem, afin que le roi et ses grands, ses femmes et ses concubines, s’en servissent pour boire.

3 Alors on apporta les vases d’or qui avaient été enlevés du temple, de la maison de Dieu à Jérusalem; et le roi et ses grands, ses femmes et ses concubines, s’en servirent pour boire.

4 Ils burent du vin, et ils louèrent les dieux d’or, d’argent, d’airain, de fer, de bois et de pierre.

5 En ce moment, apparurent les doigts d’une main d’homme, et ils écrivirent, en face du chandelier, sur la chaux de la muraille du palais royal. Le roi vit cette extrémité de main qui écrivait.

6 Alors le roi changea de couleur, et ses pensées le troublèrent; les jointures de ses reins se relâchèrent, et ses genoux se heurtèrent l’un contre l’autre.

7 Le roi cria avec force qu’on fît venir les astrologues, les Chaldéens et les devins; et le roi prit la parole et dit aux sages de Babylone: Quiconque lira cette écriture et m’en donnera l’explication sera revêtu de pourpre, portera un collier d’or à son cou, et aura la troisième place dans le gouvernement du royaume.

8 Tous les sages du roi entrèrent; mais ils ne purent pas lire l’écriture et en donner au roi l’explication.

9 Sur quoi le roi Belschatsar, fut très effrayé, il changea de couleur, et ses grands furent consternés.

10 La reine, à cause des paroles du roi et de ses grands, entra dans la salle du festin, et prit ainsi la parole: O roi, vis éternellement! Que tes pensées ne te troublent pas, et que ton visage ne change pas de couleur!

11 Il y a dans ton royaume un homme qui a en lui l’esprit des dieux saints; et du temps de ton père, on trouva chez lui des lumières, de l’intelligence, et une sagesse semblable à la sagesse des dieux. Aussi le roi Nebucadnetsar, ton père, le roi, ton père, l’établit chef des magiciens, des astrologues, des Chaldéens, des devins,

12 parce qu’on trouva chez lui, chez Daniel, nommé par le roi Beltschatsar, un esprit supérieur, de la science et de l’intelligence, la faculté d’interpréter les songes, d’expliquer les énigmes, et de résoudre les questions difficiles. Que Daniel soit donc appelé, et il donnera l’explication.

13 Alors Daniel fut introduit devant le roi. Le roi prit la parole et dit à Daniel: Es-tu ce Daniel, l’un des captifs de Juda, que le roi, mon père, a amenés de Juda?

14 J’ai appris sur ton compte que tu as en toi l’esprit des dieux, et qu’on trouve chez toi des lumières, de l’intelligence, et une sagesse extraordinaire.

15 On vient d’amener devant moi les sages et les astrologues, afin qu’ils lussent cette écriture et m’en donnassent l’explication; mais ils n’ont pas pu donner l’explication des mots.

16 J’ai appris que tu peux donner des explications et résoudre des questions difficiles; maintenant, si tu peux lire cette écriture et m’en donner l’explication, tu seras revêtu de pourpre, tu porteras un collier d’or à ton cou, et tu auras la troisième place dans le gouvernement du royaume.

17 Daniel répondit en présence du roi: Garde tes dons, et accorde à un autre tes présents; je lirai néanmoins l’écriture au roi, et je lui en donnerai l’explication.

18 O roi, le Dieu suprême avait donné à Nebucadnetsar, ton père, l’empire, la grandeur, la gloire et la magnificence;

19 et à cause de la grandeur qu’il lui avait donnée, tous les peuples, les nations, les hommes de toutes langues étaient dans la crainte et tremblaient devant lui. Le roi faisait mourir ceux qu’il voulait, et il laissait la vie à ceux qu’il voulait; il élevait ceux qu’il voulait, et il abaissait ceux qu’il voulait.

20 Mais lorsque son coeur s’éleva et que son esprit s’endurcit jusqu’à l’arrogance, il fut précipité de son trône royal et dépouillé de sa gloire;

21 il fut chassé du milieu des enfants des hommes, son coeur devint semblable à celui des bêtes, et sa demeure fut avec les ânes sauvages; on lui donna comme aux boeufs de l’herbe à manger, et son corps fut trempé de la rosée du ciel, jusqu’à ce qu’il reconnût que le Dieu suprême domine sur le règne des hommes et qu’il le donne à qui il lui plaît.

22 Et toi, Belschatsar, son fils, tu n’as pas humilié ton coeur, quoique tu susses toutes ces choses.

23 Tu t’es élevé contre le Seigneur des cieux; les vases de sa maison ont été apportés devant toi, et vous vous en êtes servis pour boire du vin, toi et tes grands, tes femmes et tes concubines; tu as loué les dieux d’argent, d’or, d’airain, de fer, de bois et de pierre, qui ne voient point, qui n’entendent point, et qui ne savent rien, et tu n’as pas glorifié le Dieu qui a dans sa main ton souffle et toutes tes voies.

24 C’est pourquoi il a envoyé cette extrémité de main qui a tracé cette écriture.

25 Voici l’écriture qui a été tracée: Compté, compté, pesé, et divisé.

26 Et voici l’explication de ces mots. Compté: Dieu a compté ton règne, et y a mis fin.

27 Pesé: Tu as été pesé dans la balance, et tu as été trouvé léger.

28 Divisé: Ton royaume sera divisé, et donné aux Mèdes et aux Perses.

29 Aussitôt Belschatsar donna des ordres, et l’on revêtit Daniel de pourpre, on lui mit au cou un collier d’or, et on publia qu’il aurait la troisième place dans le gouvernement du royaume.

30 Cette même nuit, Belschatsar, roi des Chaldéens, fut tué.

31 Et Darius, le Mède, s’empara du royaume, étant âgé de soixante-deux ans.

COMMENTAIRE

Daniel évoque dans ce chapitre la dernière nuit de l’Empire de Babylone. À environ 83 ans, il avait vu se succéder tous les célèbres rois de l’empire babylonien. Tous les membres de la famille de Nebucadnetsar avaient été touchés d’une manière ou d’une autre par la religion du Dieu véritable. Cela incluait évidemment Nebucadnetsar, le grand-père de Belshatsar, ainsi que sa grand-mère Addu-Gupi, et son père Nabonide, qui laissa à son fils Belshatsar le trône et alla vivre à Tayma. Il aimait se prosterner devant le dieu de la lune Sîn.

Lorsque Belshatsar prit le trône de Babylone, il avait une approche laïque, vide de toute religion et voulait organiser « un grand festin » qui durerait jusqu’au bout de la nuit. Lors d’une fête, tous ses nobles étaient présents et ils buvaient du vin, les yeux rouges ils festoyaient. Belshatsar ordonna que les vases du Temple de Jérusalem soient apportés pour que lui et ses concubines puissent y boire (v. 1-2). En état d’ébriété, ils louèrent les dieux d’or, d’argent, de bronze, de fer et de bois. L’image de quasiment tous les dieux de tous les pays lui fut présentée. Mais d’après les textes cunéiformes, les prêtres de Marduk de la religion officielle de Babylone sont restés un peu froids en voyant tout cela. En effet, les membres de la famille de Nebucadnetsar étaient très religieux, mais Belshashar avait adopté la philosophie : « Mangeons, buvons et soyons heureux, car demain nous mourrons. » Sa vie gâchée reflétait certainement cette vérité.

Daniel n’était pas là ce soir-là. Soudain, une main apparut miraculeusement et écrivit une inscription sur le mur. Belshatsar la vit et eut la peur de sa vie. Dès l’enfance, il avait été informé des événements qui s’étaient produits avec son grand-père, tel que son rêve, l’événement du four, la folie que Dieu envoya sur lui, sa restauration, et le rôle de la main de Dieu dans les événements de ce monde. Comme il en avait seulement qu’entendit parler et ne l’avait pas connu de lui-même, il grandit sceptiques et devient une sorte de « playboy ». Belshatsar commença à perdre de l’argent, et même si l’économie était stable, il ne fallut pas longtemps avant que l’empire fût financièrement fragile. Sports, boissons, et banquets étaient à l’ordre du jour.

Belshatsar crut voir la main d’un fantôme et se mit à trembler de façon incontrôlable (v. 6). Les universitaires furent appelés pour élucider le mystère, mais ils ne le pouvaient pas (v. 7-8). La reine savait aussi le rôle de Daniel dans la cour (v. 22), tout comme Belshatsar « savait tout cela. » La différence, c’est qu’elle était sobre et lui dit d’appeler Daniel (v. 10-12). Elle dut le flatter, « O roi, vis éternellement » (v. 10). Alors Daniel fut introduit (v. 13). Il ne regarda pas ou n’assis point parmi eux, un public en état d’ébriété, dansant, criant et faisant l’éloge de leur dieu de métal et bois qu’ils avaient fait.

Belshatsar offrit à Daniel un manteau de pourpre et un collier d’or ainsi que le rôle de troisième gouverneur, son père Nabonide (premier souverain) ; lui-même, Balthazar (deuxième souverain), puis Daniel (troisième souverain) s’il pouvait expliquer l’écriture. Daniel lui dit de donner ses présents à d’autres. Sans énoncer de mots qui pourraient être offensants pour Balthazar, il expliqua ce que la famille de Nebucadnetsar connaissait très bien. Daniel lui rappela l’histoire de son grand-père et comment il était devenu fou parce que Dieu voulu lui donner une leçon d’humilité (v. 19-21). Daniel lui dit qu’il faisait le contraire de son grand-père. Il s’était lui-même exalté contre le Seigneur des cieux (comme lors de la rébellion de Lucifer dans le ciel) et il emporta les vases du temple de Jérusalem et s’en servit pour boire. « Tu n’as pas glorifié le Dieu qui a dans sa main ton souffle et toutes tes voies » (v. 23).

L’inscription était MENE, MENE, TEKEL, UPHARSIN (v. 25). Mene (ou Manu) était un mot babylonien commun pour « compter ». Le mot upharsin (ou parashu) était aussi un mot commun qui signifie « diviser en deux, ou couper. » Tekel peut être le mot de shekel (qui a été pesé pour en savoir la valeur). Cette interprétation était identique à ce qu’elle aurait été dans la langue babylonienne d’un empire en chute. Alors Daniel fut nommé troisième gouverneur et en tant que telle l’autorité lui fut donnée (v. 29).

Cette nuit même, Gobryas le Mède atteignit les portes de Babylone et il est dit que les prêtres de Marduk avaient volontairement laissé les portes ouvertes. Cyrus, le Perse que Nabonide craignait, prit ses troupes au nord de Babylone. Alors Gobryas, le Mède, prit Babylone la nuit et assassinat Belshatsar (v. 30). Plus tard, il prit le nom de « Darius le Mède, » le chef mentionné dans le chapitre 6, et régna pendant près de deux ans avant que Cyrus le Perse reprenne le pouvoir. Le dieu Lune de Nabonide ne pouvait déjouer le Dieu de Daniel et empêcher Cyrus de régner sur Babylone comme Esaïe 45 : 1 et suivant l’avait prédit.

Mon Dieu,

Nous ne voulons pas jouer à des jeux politico-religieux comme Nabonide ou être laïques et chercher le divertissement comme Belshatsar, son fils. Osant être un Daniel, nous désirons garder notre foi et parle courageusement pour ta cause sans hésitation. Amen.

Koot van Wyk, DLitt et Phil; ThD.
Kyungpook National University
Sangju, South Korea.

Traduction : Annecy et Mickaël Bonnefond

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