Réveil et Reforme

Blog « Réveil et Réforme » de l'Église Adventiste du Septième Jour de l'île de La Réunion

Vigile matinale 12 Novembre

12 novembre 2017

Aimer l’ennemi

« Je dis à vous qui m’écoutez : Aimez vos ennemis »
« Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux »
Luc 6.27, 35

Plusieurs expressions en grec sont traduites par « amour » dans la Bible. Le mot « philein » veut dire aimer d’amitié, être attaché. Il est souvent utilisé dans la Bible pour désigner des émotions agréables, ainsi que des relations profondes et intimes. Dans Jean 5.20 nous lisons : le Père aime (philein) le Fils.

Quand Jésus parle d’aimer ses ennemis, il emploie le grec agapé. Ce mot est lié à l’alliance de Dieu avec les hommes. Dans Jean 3.16 il est dit : Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils ». Le monde, ennemi de Dieu, est l’objet de son amour.

Bien sûr, les paroles de Jésus paraissent impossibles à vivre quand la relation a été profondément atteinte. Qu’est-ce qu’aimer l’ennemi ? L’ennemi peut être un étranger, un proche, un membre de notre famille, une part de nous-mêmes… Gardons-nous d’appeler ennemi celui qui nous remet en question, à tort ou à raison, qui se bat avec des problèmes personnels invisibles à nos yeux et dont le comportement peut nous surprendre et parfois nous agacer.

Aimer son ennemi, prier pour lui, ne signifie jamais que nous allons lui permettre de nous détruire. Il est parfois nécessaire d’être fermes, de placer nos limites. Aimer son ennemi n’est pas du domaine du sentiment, mais de la volonté profonde, du choix, du désir d’être en accord avec le projet de Dieu, comme nous venons de l’expliquer : Car Dieu a tant aimé le monde…son sens le plus noble, prier pour l’ennemi, c’est souhaiter qu’il entre dans le projet d’amour de Dieu. L’aimer, c’est souffrir de le voir suivre un chemin loin de notre Père. L’amour agapè est le témoignage de la volonté de salut de Dieu.

L’amour de l’ennemi est donc étroitement associé à l’image que l’homme se fait de Dieu.

Lorsque Jésus nous demande de prier pour l’ennemi, il s’agit alors de permettre à Dieu de s’établir au cœur de la situation conflictuelle. L’expérience montre que cette prière suspend le jugement de la personne et le remet à Dieu. Elle devient une forme de contemplation paisible, de foi totale dans l’œuvre de Dieu. C’est certainement l’aspect le plus noble de l’amour pour l’ennemi – parce que Dieu a tant aimé le monde, l’ennemi – et de la prière pour l’ennemi, parce que nous remettons la situation conflictuelle dans les mains de Dieu. Nous avons confiance dans l’agir de Dieu. Le texte du jour est une invitation à nous libérer de tout esprit de jugement, qui appartient à Dieu seul.

Pierre L’EPLATTENIER

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