Réveil et Reforme

Blog « Réveil et Réforme » de l'Église Adventiste du Septième Jour de l'île de La Réunion

Vigile matinale 06 Mai

6 mai 2016

Le Sabbat

Au terme des six jours de la création, l’Auteur de tout bien s’est reposé le septième jour et a institué le sabbat comme mémorial de la création pour toute l’humanité. Le quatrième commandement de la loi divine et immuable requiert l’observation de ce septième jour de la semaine comme jour de repos, de culte et de service, en harmonie avec les enseignements et l’exemple de Jésus, le Seigneur du sabbat. Le sabbat est un jour de communion joyeuse avec Dieu et entre nous. Il est un symbole de notre rédemption en Christ, un signe de notre sanctification, un témoignage de notre fidélité et un avant-goût de notre vie future dans le royaume de Dieu. Le sabbat est le signe permanent de l’alliance éternelle de Dieu avec son peuple. L’observation joyeuse de ce temps sacré d’un soir à l’autre, d’un coucher de soleil à l’autre, est une célébration des œuvres créatrice et rédemptrice de Dieu.

 “Ainsi furent achevés les cieux et la terre, et toute leur armée.  Dieu acheva au septième jour son œuvre, qu’il avait faite: et il se reposa au septième jour de toute son œuvre, qu’il avait faite.  Dieu bénit le septième jour, et il le sanctifia, parce qu’en ce jour il se reposa de toute son œuvre qu’il avait créée en la faisant.” Genèse 2.1-3

Le texte de Genèse 2 : 1-3 est très souvent cité à propos du sabbat. Quand on le compare avec le commandement qui se trouve dans Exode 20 : 8-11, qui fut donné au peuple d’Israël, on pourrait en déduire que le jour du repos, qui porte le nom hébreu “sabbat”, concernerait seulement le peuple juif (1). Nous nous proposons de réexaminer très brièvement ce texte.

  1. Le texte : Gen. 2 : 1-3

“Ainsi furent terminés les cieux et la terre, avec tout ce qu’ils renferment. Dieu mit fin, le septième jour, à l’œuvre faite par lui ; et il se reposa, le septième jour, de toute l’œuvre qu’il avait faite. Dieu bénit le septième jour et le proclama saint, parce qu’en ce jour il se reposa de l’œuvre entière qu’il avait produite et organisée (2).”

  1. Les mots clés

L’ensemble des “cieux et de la terre” avec “tout ce qu’ils renferment (3)” constitue, dans la Bible, la création de Dieu.

Le récit biblique ajoute que “Dieu mit fin le septième jour (4), à l’œuvre qu’il avait faite”. Or Dieu n’a pas fini son œuvre le septième, mais le sixième jour (5) !

  1. A. Speiser démontre que d’autres langues emploient le verbe dans le sens d’« inspecter et approuver (6). ». Ainsi Dieu a approuvé son œuvre le septième jour, après six jours de création. En effet, le septième jour fait partie d’un cycle de sept.

Alors Dieu “se reposa (7)” le septième jour. Le mot utilisé dans ce texte pour Dieu est Elohim. Ce nom était aussi connu par les autres nations. Ce n’est pas par hasard si le nom YHWH (le nom personnel du Dieu d’Israël) n’est pas mentionné. L’auteur du livre de la Genèse veut ainsi montrer que, dans ce premier récit de la création, le Dieu créateur est aussi le Dieu de toute l’humanité.

Il est intéressant de noter que le mot sabbat n’est pas employé. Ce mot est, en effet, un mot hébreu. Mais il est dit : le “septième jour”, terme traduisible dans toutes les langues. En résumé, nous constatons qu’après six jours de création, Dieu, désigne par son caractère universel, achève son œuvre, créant ainsi un cycle de sept jours qui serait incomplet sans le septième.

Dieu n’a fixé le nom de ce jour que plus tard, lorsqu’il a donné les dix commandements (Ex. 10 : 20) : “Pense au jour du sabbat pour le sanctifier.” En même temps il nous rappelle que ce jour est “le septième jour”. Même si le mot “sabbat” était connu des Hébreux (8), il acquiert de l’importance du fait qu’il est désigné par l’expression “le septième jour”, expression qui implique, nous l’avons vu, que ce jour est pour toute l’humanité.

Teofilo FERREIRA

 

(1) Même si on ne nie pas les origines pré-juives du sabbat, il est incontestable que le monde gréco-romain associait l’observance du sabbat au peuple juif. Pour des références bibliographiques, voir Eduard Lohse, dans Theological Dictionary of the New Testament, vol. VII, éd. Gerhard Friedrich, Grand Rapids, Mi., Wm. B. Eerdmans Publishing Company, 1971, p. 17.
(2) La Bible, traduction du rabbinat français, sous la direction de Zadoc Kahn, Paris, Librairie Coibo, 1973.
(3) Heb. tzebàam, leur armée.
(4) L’original dit que “Dieu finit son œuvre le septième jour”.
(5) La Septante est même allée jusqu’à corriger le texte, en remplaçant septième par sixième.
(6) En effet, l’akkadien emploie le verbe sutesbû dans ce sens. Aussi le Code d’Hammurabi (233) et le récit de la naissance de Marduk (ANET, p. 62, ligne 91). Voir E. A. Speiser, Genesis, The Anchor Bible, Garden City, New York, Doubleday & Company, Inc., 1964, p. 7.
(7) La signification du mot shavath est, pour Orlinsky et le comité pour la traduction de la Torah, de “cesser”, “s’arrêter”. Pour eux, c’est dans ce sens seulement que le niphal et le hiphil sont employés. Voir Harry M. Orlinsky, éd., Notes on the New Translation of the Torah, Philadelphia, The Jewish Publication Society, 1970, p. 58, 59. Par contre Cassuto, (op. cit., p. 63), croit qu’il y a, dans le verbe, la connotation négative de “ne pas travailler”. Il cite Ex. 20 : 9, 10; 23: 12; 34:21.
(8) Voir Ex. 16 : 23-29.

Your email address will not be published. Required fields are marked *

*