Si le grain ne meurt
« Si le grain de blé ne tombe en terre et ne meurt, il reste seul ; mais s’il meurt il donne beaucoup de fruit » Jean 12 : 24
Un jardin ne donne pas ses plus belles couleurs du jour au lendemain. Il faut d’abord acheter des graines. Il faut ensuite les cacher dans la terre. Au bout de quelques semaines, les graines auront donnés de magnifiques fleurs.
Étonnante nature. Les graines, pour croître et donner naissance aux beautés de la nature, doivent d’abord mourir. La petite Liliane a justement suivi sa maman au jardin. Elle la regarde semer des graines. Un petit trou, une ou deux graines, un peu de terre ramenée sur le tout. Geste répété plusieurs fois. Et là elle ne comprend plus. Comment peut-on faire exprès de perdre des choses dans la terre ? Maman est retournée à la maison. Liliane reste dans le jardin et réfléchit. Elle se dit qu’il faut réparer l’erreur de maman. Elle ne peut admettre cette perte. Au bout d’un moment elle se précipite dans la maison et s’écrie : Regarde maman, les graines, heureusement je les ai toutes retrouvées !
Quelle chose étonnante ! Pour avoir cent graines, il faut d’abord en perdre une. Pour avoir de belles fleurs, il faut d’abord enterrer des graines. Nous y sommes habitués. On sait que si le grain ne meurt … il n’y aura pas de vie. On le sait pour les graines, mais pour le reste ?
Il y a ainsi bien des terres sans récolte dans la vie, parce qu’on n’arrive pas à se décider à risquer une graine. A aimer le premier. A pardonner le premier. A sourire le premier. A donner quelque chose. A perdre une miette pour retrouver un pain.
Pierre L’EPLATTENIER