Adoration à Babylone
« Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers, et que tout votre être, l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé irrépréhensible » 1Thessaloniciens 5.23
La sélection qu’effectua le roi Nébucadnetsar auprès des israélites emmenés en captivité, fut suivie d’une démarche d’appropriation de ces derniers. Il procéda premièrement à une phase d’acculturation avec un apprentissage de la langue et des sciences du pays. Ensuite, un régime alimentaire précis leur fut expressément prescrit. Enfin, leurs noms furent changés ; c’est ainsi que Daniel devint Beltchatsar. La violence que subirent Daniel et ses compagnons est notoire.
Cependant, ils restèrent fidèlement attachés à leur foi et à leurs principes. Ils n’émirent aucune opposition à la plupart des bouleversements imposés par le gouvernement babylonien.
Néanmoins, un paramètre n’a pu, pour nos compagnons, faire l’objet d’une assimilation: c’est le domaine de l’alimentaire. En effet, « Daniel résolut de ne pas se souiller par les mets du roi et par le vin dont le roi buvait… ».
L’apprentissage des lettres et de la langue concourent à une intégration effective et fonctionnelle au sein d’un pays étranger. Le changement de nom, bien que touchant à l’identité, n’affecte que superficiellement l’individualité. Par contre, le corps est constitué de ce dont on se nourrit, et la plus petite cellule est concernée. Les cellules mises ensembles forment un tissu, les tissus forment les organes, et les organes forment un tout complexe et structuré appelé l’organisme. Le cerveau, par exemple, siège de la pensée, canal par lequel le Créateur communique avec les hommes, restituera ce qui lui aura été apporté, intellectuellement et matériellement.
Notons que Daniel et ses compagnons sont invités à consommer les mets du roi et à boire le vin du roi. Il y a de manière certaine un rapprochement, une harmonisation que le monarque désire établir. Il désire façonner de petits « Nébucadnetsar » qui lui seront assujettis physiquement puis mentalement. De fait, le positionnement que prennent Daniel et ses trois compagnons dépasse le seul domaine de l’« alimentaire ».
Cette épreuve, passée avec succès, préparait nos quatre jeunes gens à ne pas tomber dans une fausse adoration lorsque l’ordre leur serait donné par les autorités dominatrices. Pour Daniel, cet ordre fut intimé sous le règne de Darius (Daniel 6.10) ; quant à ses trois compagnons, ce fut sous le règne de Nébucadnetsar (Daniel 3.18). N’ayant point accepté le breuvage impudique du roi babylonien, et refusant d’être ses semblables, nos Héros de la foi se sont épargnés une marque sur le front et sur la main. Cette marque qui assimile un peuple à son idole.
Nous sommes dans le monde, mais pas du monde. Si nous avons encore un point d’ancrage dans un domaine particulier qui ne rende point gloire à Dieu, sachons que son Esprit ne peut agir pleinement dans un cœur partagé.
Apprendre la langue des chaldéens, oui ! Se fondre dans la société contemporaine, encore oui, mais pour porter l’Évangile éternel (Apo. 14.6). Chers amis, sachons nous éloigner résolument de tout ce qui affectera notre pensée et par voie de conséquence nos actions.
Amen.
Thierry LIPAN