Réveil et Reforme

Blog « Réveil et Réforme » de l'Église Adventiste du Septième Jour de l'île de La Réunion

1er jour – La Parole de Dieu : le fondement de notre foi

4 novembre 2017

Composé de membres du clergé, de curieux, et d’hommes munis de pics et de pelles, le petit groupe ressemblait, à première vue, à n’importe quel cortège funèbre. Une seule chose manquait, toutefois – un cercueil et sa dépouille.D’étranges funérailles
Le groupe entra dans le cimetière de la paroisse St. Mary, à Lutterworth, en Angleterre. L’enthousiasme – et la vengeance – imprégnaient l’air. Quarante-trois ans après l’inhumation de Jean Wiclef, on allait enfin régler le cas de cet hérétique des hérétiques !

Arrivés à la tombe, les hommes creusèrent avec ardeur, jusqu’à ce que leurs pics frappent enfin du bois. Leurs mains sacrilèges défoncèrent alors le cercueil, saisirent les os de Wiclef, et les livrèrent aux flammes.

N’ayant pas réussi à exécuter Wiclef pendant sa vie, la papauté était farouchement déterminée à disposer de son corps après sa mort. Les fiers prélats récupérèrent ses cendres et les jetèrent   à la rivière Swift à proximité, espérant ainsi qu’il ne resterait aucune trace de l’homme ou de son œuvre.

Pourquoi une haine aussi farouche ? Pourquoi une telle violence ? Parce que Jean Wiclef avait osé défier le pape, osé prêcher contre les moines pique-assiettes, et pire encore, osé traduire  la  sainte Parole du latin à l’anglais ! Or, les prêtres, les évêques, et le pape lui-même savaient fort bien que si le peuple recevait la Bible dans sa langue maternelle, la lumière de  la Parole de Dieu dissiperait les ténèbres, lesquelles permettaient à leur système corrompu de rester en place.

« Mais l’autodafé des os d’un tel homme ne put enrayer son influence », écrivit le théologien et historien George Townsend des siècles plus tard. « Comme l’a dit John Foxe dans son livre des martyrs, “ils eurent beau exhumer ses os, les brûler, et en jeter les cendres dans l’eau, ils ne purent brûler la Parole de Dieu et la vérité de sa doctrine, ni, par conséquent, son fruit et son succès, lesquels, à ce jour, subsistent” »1.

Si Wiclef échappa au bûcher de son vivant, en revanche, de nombreux autres après lui furent brûlés vifs, décapités, noyés – martyrisés parce qu’ils avaient  choisi de demeurer fidèles à Dieu et à sa Parole.

Une Bible pour le peuple

L’effort pour procurer la Bible au peuple dans sa propre langue se pour- suivit. En 1522, soit 200 ans après la naissance de Wiclef, Martin Luther – le plus connu de tous les réformateurs – publia sa traduction allemande du Nouveau Testament. Sa version allemande complète de la Bible, publiée en 1534, fut chaudement accueillie par le peuple ordinaire s’exprimant en allemand. Mais les autorités furent irritées :

« En vain, on faisait appel aux autorités ecclésiastiques et civiles pour écraser l’hérésie ; en vain, on avait recours à la prison, à la torture, au feu et à l’épée. Des milliers de croyants scellaient leur  foi de leur sang, et néanmoins, l’œuvre progressait. La persécution contribuait à la diffusion de la vérité »2.

Tandis que Martin Luther apportait la Parole de Dieu au peuple de l’Allemagne, William Tyndale, lui, marcha sur les pas de Wiclef en entreprenant une nouvelle traduction anglaise de la Bible – non pas à partir du  texte  latin, mais  directement à partir des langues originales, soit du  grec et de l’hébreu. Son œuvre, hélas,

ne fut pas bien accueillie en Angleterre. Tyndale dut s’enfuir en Allemagne, d’où il paracheva, en 1525, sa traduction anglaise du Nouveau Testament – première version anglaise imprimée tirée du grec original.

Promptement introduite en contre- bande en Angleterre, la traduction de Tyndale fut bien accueillie par le peuple, mais haïe des autorités. En 1535, Tyndale fut trahi alors qu’il traduisait l’Ancien Testament. Après avoir souffert  en  prison  pendant  500  jours, il fut martyrisé – on l’étrangla avec des chaînes et le brûla au bûcher. Des amis de confiance achevèrent son œuvre, si bien que la traduction complète de la Bible de Tyndale fut publiée plusieurs années après sa mort.

 

La passion des réformateurs

Pourquoi ces  hommes  subirent-ils une telle souffrance, la mort même, pour apporter la Parole de Dieu à leurs semblables ? Parce qu’ils désiraient vivement

« L’heure est venue de développer une foi et une confiance totales en la Parole de Dieu. »

qu’ils connaissent la vérité divine. En découvrant la vérité de la Bible, ils ver- raient les contradictions entre ce que la Parole de Dieu disait et ce que les prêtres enseignaient. La vérité les affranchirait de l’emprise que l’Église institutionnelle exerçait sur eux par la peur(3).

Ellen White a partagé la passion des réformateurs pour rendre les Écritures accessibles à tous. « La Bible n’a pas été donnée seulement pour les pasteurs  ou les gens instruits. Chaque individu – homme, femme ou enfant – devrait lire lui-même les Écritures. Ne comptez pas sur le pasteur pour vous la lire. La Bible est la Parole que Dieu vous adresse. Le pauvre en a autant besoin que le riche, l’ignorant autant que le lettré. Et le Christ a rendu cette Parole si claire que personne ne se trompera en la lisant(4). »

Grâce aux principes protestants, lesquels consistent à se borner à la  simple lecture du texte et  à  permettre aux Écritures de s’interpréter elles- mêmes, la plupart de nos vérités fonda- mentales – le sabbat, l’état des morts, le sanctuaire et le jugement investigatif – furent établies vers l’époque où l’Église adventiste fut  officiellement  organisée en 1863.

Commentant cette étude fondamentale de la Bible, Ellen White écrit :
« Le pasteur [Hiram] Edson, et d’autres hommes clairvoyants, nobles et sincères, étaient parmi ceux qui, la date de 1844 écoulée, cherchaient la vérité comme un trésor caché. Je les ai rencontrés et nous avons étudié et prié avec ardeur. Souvent nous restions ensemble tard dans la nuit, et parfois jusqu’au matin, priant pour obtenir la lumière et étudiant la Parole. Ces frères se sont souvent réunis pour étudier la Bible, afin de comprendre sa signification et d’être à même de prêcher avec puissance(5). »

Un regard critique

Aujourd’hui, certains déprécient l’idée d’une « lecture simple » du texte. Ils pensent qu’il est nécessaire d’approcher la Bible d’un regard critique pour comprendre quelles parties de la Parole  de Dieu ont une signification pour nous  au 21e siècle. Plutôt que de comparer les Écritures avec les Écritures, ils s’appuient sur la sagesse humaine pour déterminer  ce qui est pertinent et ce qui ne l’est pas.

L’une des plus grandes batailles à laquelle nous sommes en butte en tant qu’adventistes, c’est celle ayant pour enjeu l’autorité de la Bible.

Tandis que nous suivons et pro- mouvons fidèlement la méthode de l’interprétation historico-biblique des Écritures, et qu’ainsi, nous permettons à la Bible de s’interpréter par elle-même, ligne sur ligne, précepte sur précepte, n’oublions jamais que les Écritures sont notre seule sauvegarde.

Notez les instructions suivantes concernant l’acceptation textuelle de la Bible : « Dieu exige bien plus de ses disciples que beaucoup ne le comprennent. Pour ne pas bâtir nos  espoirs  célestes sur un faux fondement, nous devons attribuer aux paroles des Écritures leur propre sens et croire que le Seigneur pense ce qu’il dit(6). »

Méthodes d’étude de la Bible

L’Église adventiste a rédigé un document officiel sur la façon d’étudier la Bible. Voté par le comité exécutif de la Conférence générale lors de son Concile annuel à Rio de Janeiro, au Brésil, ce document « s’adresse à tous les membres de l’Église adventiste dans le but de fournir des directives sur la façon d’étudier la Bible ». Il expose ensuite deux approches différentes pour sonder les Écritures.

  • La méthode historico-critique minimise la nécessité d’avoir foi en Dieu et d’obéir à ses commandements. De plus, parce qu’une telle méthode sape l’accent mis sur l’élément divin dans la Bible en tant que livre inspiré (y compris son unité résultante) et déprécie ou comprend mal la prophétie apocalyp- tique et les portions eschatologiques de la Bible, nous recommandons vivement aux étudiants de la Bible d’éviter de s’appuyer sur l’utilisation des présuppo- sitions et des déductions associées à la méthode historico-critique.
  • Contrairement à la méthode historico-critique et à ses présuppositions, nous croyons qu’il est utile d’établir les principes de l’étude biblique qui sont cohérents avec les enseignements des Écritures elles-mêmes, qui préservent leur unité, et qui se fondent sur la pré- misse que la Bible est la Parole de Dieu. Une telle approche nous conduira dans une expérience satisfaisante et enrichissante avec Dieu(7).

Dieu nous a donné le mandat céleste de défendre sa Parole parce qu’elle s’est révélée véridique et transforme la vie des gens. Le monde croule sous le comporte- ment existentiel ; bien des gens pensent que tout est relatif. Mais c’est faux !

Il existe des absolus, et ces absolus se trouvent dans la Parole de Dieu, ainsi que dans notre adhésion fidèle à cette Parole.

Consacrer du temps à l’étude des Écritures

Nous vivons dans la période laodicéenne des derniers jours. Le christianisme est souvent superficiel. Le diable essaiera n’importe quoi pour nous détourner de la Bible et de la vérité. Pour arriver à ses fins, il aura recours à tous les moyens possibles : récréation, médias, amusements, travail, musique, désaccords, luttes intestines, faux enseignements, discorde familiale, problèmes économiques – bref, tout ce qui accaparera notre temps consacré à la Parole de Dieu.

Le temps est venu de faire en sorte de lire quotidiennement la Bible. La Parole de Dieu est d’une importance vitale parce qu’elle nous amène face à face avec Jésus-Christ. Elle nous enseigne que le salut n’est possible qu’en s’appuyant totalement sur le Sauveur. Elle nous parle de sa vie et de sa mort, de sa résurrection, et de son ministère pour nous dans le lieu très saint du sanctuaire céleste. Elle nous rappelle que le sabbat est le sceau et l’alliance particuliers du Christ avec son peuple qui garde ses commandements. Elle confirme notre croyance et notre espérance en un retour imminent et littéral de Christ, notre rédempteur. Elle nous rappelle que nous servons un Dieu qui ne nous fera jamais faux bond et que l’Église sortira triomphante des attaques du diable.

L’heure est venue de développer une foi et une confiance totales en la Parole de Dieu. Nous savons qu’un temps viendra où nous ne pourrons pas nous fier à nos sens, que l’ennemi exercera une « suprême séduction »(8) et une supercherie presque irrésistible, « au point de séduire si possible même les élus » (Mt 24.24).

L’heure est venue

Une tempête pointe à l’horizon. L’heure est venue de construire sur le solide fondement de la Parole de Dieu. Jésus lui-même nous dit comment nous préparer    à cette tempête : « Ainsi, quiconque entend de moi ces paroles et les met en pratique sera semblable  à un homme prudent qui   a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont portés sur cette maison : elle n’est pas tombée, car elle était fondée sur le roc. » (Mt 7.24,25)

Notre foi et nos croyances doivent s’édifier sur l’éternelle Parole de Dieu. La Bible – fidèlement préservée et scellée par le sang des martyrs – transcende

le temps et la culture. C’est la Parole vivante de Dieu ! Par la direction du Saint-Esprit, nous pouvons y trouver les réponses dont le monde a désespérément besoin aujourd’hui.

 

1 George Townsend, The Acts and Monuments of John Foxe: With a Life of the Martyrologist, and Vindication of the Work, vol. 3, p. 96. 2 Ellen G. White, La tragédie des siècles, p. 205.

3 « William Tyndale », sur le site http://greatsite.com/timeline-english-bible-history/william-tyndale.html.

4 Ellen G. White, Levez vos yeux en haut, p. 44.

5 Idem., Messages choisis, vol. 1, p. 240.

6 Ellen G. White, Testimonies for the Church, Pacific Press Pub. Assn., Mountain View, Calif., 1948, vol. 5, p. 171.

7 « Methods of Bible Study », sur le site https://www.adventist. org/en/information/official-statements/documents/article/go/-/ methods-of-bible-study/.

8 Ellen G. White, La tragédie des siècles, p. 677.

 

Your email address will not be published. Required fields are marked *

*