« Je dis à chacun d’entre vous … d’être assez raisonnable pour avoir de la modération, chacun selon la mesure de foi que Dieu lui a départie » Romains 12.3
Les dons spirituels, dont il est question, flattent l’orgueil. Les humains que nous sommes peuvent y voir des performances individuelles dont on tire vanité, où l’on est tenté de prendre un pouvoir sur les autres. Dans ces conditions, on humilie ceux qui en sont moins bénéficiaires. Cette lutte des compétences n’a pas sa place parmi les frères. Il y a deux manières de se conduire : littéralement se « conduire hautainement ou se conduire sagement ».
Cette sagesse établit la mesure en toute chose, assure un équilibre qui produit la paix, assure aussi des relations saines. Chacun a sa place et son rôle dans l’église et la société en vue de l’harmonie de l’ensemble. Il s’agit de vivre « avec pondération » selon la « mesure de la foi que Dieu donne à chacun en partage ». La foi dont il est question n’est pas la foi qui justifie. Il s’agit plutôt de l’expression de la foi dans les différents charismes, sans supériorité ni infériorité. La sagesse conduit à accepter et se régler sur cette diversité en vue de l’édification commune pour le bien de l’Église et de la société. Cette diversité est nécessaire et donne du piment à la vie. Ainsi chacun a sa place dans le champ de Dieu (1 Corinthiens 3.9). Cette diversité est pour l’enrichissement commun. Celui qui sort du rôle que Dieu lui a attribué appauvrit tout le monde.
Diversité parfois étonnante, déroutante, mais qui entre dans le plan de Dieu, à l’instar de Paul qui a ouvert la voie de la bonne nouvelle en-dehors des barrières judéo-chrétiennes (Actes
15).
L’apôtre Paul craint des désordres. Le prophète (v. 6) exhorte, encourage, instruit. Il lui est demandé d’exercer ce don dans le climat décrit ci-dessus. Vient ensuite le service. Le texte suggère que celui qui sert soit entièrement à son affaire. La traduction de la NBS « si c’est de servir, qu’on se consacre au service » rend bien le sens de l’original. Paul passe ensuite à l’enseignement, rôle important, régulièrement exercé (2 Timothée 2.24). Le v. 8 est surprenant : l’encouragement / la générosité / « celui qui dirige » / la compassion. Que vient faire l’expression « celui qui préside (littéralement) » au milieu de ces qualités relationnelles ?
Nous suggérons : celui qui préside doit être encourageant et compatissant. La Bible en français courant dit : « Que celui qui dirige le fasse avec soin ».
Les croyants sont ainsi appelés à être les artisans de relations harmonieuses dans l’Église.
Pierre L’EPLATTENIER