Réveil et Reforme

Blog « Réveil et Réforme » de l'Église Adventiste du Septième Jour de l'île de La Réunion

Les Écritures : la révélation de la volonté divine

3 novembre 2018

Édifier la foi sur la sûre Parole de Dieu

TED N. C. WILSON

L’homme était mort et enterré depuis plus de 40 ans. Puis, par un jour de grisaille, la paix fut brisée dans un cimetière à Lutterworth, en Angleterre. Un groupe d’hommes étranges, munis de pics et de pelles, s’approcha d’un certain lot. S’assemblant autour de la tombe, les membres du clergé ordonnèrent aux ouvriers d’exhumer les restes de Jean Wiclef. Ce prêtre fort aimé et cet érudit d’Oxford hautement estimé était décédé le 31 décembre 1384. Les os exhumés du défunt furent ensuite brûlés, et ses cendres, jetées dans la rivière Swift.

Qu’avait-il donc fait pour mériter un tel sort ? Pourquoi l’Église de Rome était-elle aussi résolue à débarrasser la terre de ses restes ? Parce que Jean Wiclef avait osé proclamer la vérité et procurer la Parole de Dieu dans la langue du peuple.

Un siècle avant la naissance de Martin Luther, Wiclef s’était écrié : « Confiez-vous entièrement en Christ ; appuyez-vous complètement sur ses souffrances ; gardez-vous de chercher à être justifiés par tout autre moyen que par sa justice(1). »

LA PUISSANCE DES ÉCRITURES

Wiclef connaissait la puissance des Écritures. Il était déterminé à procurer la Bible au peuple dans sa propre langue plutôt qu’en latin seulement – la langue des érudits. En butte à une opposition farouche, il poursuivit pourtant cette œuvre importante. « Les Anglais, expliqua-t-il, apprennent mieux la loi de Christ en anglais.

Moïse entendit la loi de Dieu dans sa propre langue, et les apôtres, dans la leur(2). »

Tandis qu’elle donnait à des milliers un accès direct à la Parole de Dieu, la Bible de Wiclef exerça une profonde influence. Dans Foxe’s Book of Martyrs, un classique, John Foxe a écrit : « Ils eurent beau exhumer ses os, les brûler, et en jeter les cendres dans l’eau, ils ne purent brûler la Parole de Dieu et la vérité de sa doctrine, ni, par conséquent, son fruit et son succès, lesquels, à ce jour […] subsistent”(3). »

LA BIBLE DE TYNDALE

William Tyndale, érudit doué d’Oxford et de Cambridge, parlait couramment huit langues.

Il est peut-être le traducteur de la Bible et le martyr le plus connu. Habitant dans l’Angleterre du 16e siècle, Tyndale connaissait bien la Bible de Wiclef. Bien qu’encore interdite, il en existait des exemplaires sur le marché noir. Ils étaient, toutefois, très coûteux et difficiles à trouver.

Devant l’essor de l’imprimerie au milieu des années 1500, Tyndale décida que le temps était propice pour une mise à jour de la traduction anglaise, laquelle serait accessible à un plus grand nombre de gens. À l’instar de Wiclef, il traduisit la Bible directement à partir des langues originales, soit du grec et de l’hébreu.

En raison du climat religieux défavorable en Angleterre, Tyndale se rendit en Allemagne, où la Réforme était bien engagée, et où Martin Luther avait terminé la traduction des Écritures en allemand.

Tyndale travaillait rapidement. En 1525, des exemplaires de son Nouveau Testament furent introduits en contrebande en Angleterre.

Constatant qu’ils ne pouvaient arrêter la propagation de la Parole de Dieu, les dirigeants religieux se mirent dans une violente colère. Entre-temps, Tyndale s’attela à la traduction de l’Ancien Testament tandis qu’il habitait sur le continent européen. Il traduisit et publia près de la moitié de l’Ancien Testament avant d’être trahi par un compatriote anglais.

Tyndale fut emprisonné pendant plus de 500 jours dans un château près de Bruxelles. En octobre 1536, on l’amena lié à un bûcher dans la cour du château. Avant de le brûler, on l’étrangla avec une grosse chaîne.

Jean Hus, un prêtre tchèque, fut lui aussi traducteur de la Bible et martyr4. D’autres encore subirent un sort semblable.

Qu’est-ce qui, dans les Écritures, était précieux au point où ces réformateurs – et des milliers d’autres furent disposés à souffrir et à mourir ? La Parole de Dieu est-elle aussi importante pour nous aujourd’hui ?

La Bible est maintenant largement disponible. Elle est le bestseller des bestsellers, le livre le plus traduit au monde. Certains livres de la Bible ont été traduits en 2 932 langues. Le Nouveau Testament est disponible en 1 333 langues. Et la Bible entière a été traduite en 553 langues(5).

LE LIVRE LE PLUS DÉNIGRÉ

En dépit de sa grande disponibilité, la Bible est peut-être l’un des livres les moins lus et les plus dénigrés de notre époque. Tandis qu’en certains endroits on persécute encore ceux qui en possèdent une, dans la plus grande partie du monde, les attaques contre les Écritures sont plus subtiles.

La méthode historico-critique de l’étude biblique est l’une des attaques les plus pernicieuses. Dans cette méthode, les lecteurs décident ce qui est important et ce qui ne l’est pas, ce  qui est digne de confiance, et ce qui peut être mis de côté. Ce faisant, ils se placent au-dessus des Écritures.

Voici une autre attaque subtile : on insinue qu’il faut être un érudit ou un théologien pour comprendre la Bible, sinon, la lecture du texte demeure « superficiel ». Ce raisonnement rappelle l’Église catholique romaine, laquelle prétendait que seuls les érudits de l’Église étaient capables d’interpréter les Écritures.

D’un autre côté, voici ce que Dieu a promis dans sa Parole : « Si quelqu’un d’entre vous manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu, qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle lui sera donnée. Mais qu’il la demande avec foi, sans douter ; car celui qui doute est semblable au flot de la mer, agité par le vent et poussé de côté et d’autre. » (Jc 1.5,6)

Pourquoi les Écritures sont-elles aussi importantes ? Jetons un coup d’œil sur trois des nombreuses raisons.

  1. LA BIBLE RÉVÈLE DIEU

 « Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. » (Jn 1.1)

La Parole de Dieu nous permet de découvrir Dieu. Elle montre comment il s’occupe du problème du péché et à quel point il aspire à nous réconcilier avec lui-même. Elle révèle sa créativité, sa majesté, sa miséricorde, sa justice, et ses plans. « Car le Seigneur, l’Éternel, ne fait rien sans  avoir révélé son secret à ses serviteurs les prophètes. » (Am 3.7)

Notre première croyance fondamentale déclare : « Les saintes Écritures – l’Ancien et le Nouveau Testament – sont la Parole de Dieu écrite, communiquée par l’inspiration divine au moyen de saints hommes de Dieu qui ont parlé et écrit, poussés par le Saint-Esprit.

Dans cette Parole, Dieu a confié à l’homme la connaissance nécessaire au salut. Les saintes Écritures constituent la révélation infaillible de sa volonté. Elles sont la norme du caractère, le critère de l’expérience, le fondement souverain des doctrines, et le récit digne de confiance des interventions de Dieu dans l’histoire6. »

  1. LA PAROLE DE DIEU EST LA VÉRITÉ

 « Je suis le chemin, la vérité, et la vie », dit Jésus (Jn 14.6). Dans sa prière à son Père consignée dans Jean 17, il dit : « Sanctifie-les par ta vérité : ta parole est la vérité. » (v. 17)

Lorsque Jésus fut confronté par les chefs religieux en colère contre lui parce qu’il se disait être le Fils de Dieu, il se référa à l’autorité des Écritures.

« Et le Père qui m’a envoyé a rendu lui- même témoignage de moi, leur dit-il. [Sa] parole ne demeure point en vous […] Ne pensez pas que moi je vous accuserai devant le Père ; celui qui vous accuse, c’est Moïse, en qui vous avez mis votre espérance. Car si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, parce qu’il a écrit de moi. » (Jn 5.37-46)

Jésus affirme que les Écritures témoignent de lui. Elles révèlent les objectifs et les plans divins, et expliquent comment le péché est entré dans le monde. Elles révèlent la réponse divine au péché, la relation de Dieu avec les êtres humains, et donnent un aperçu du caractère et de la nature de Dieu.

  1. LES ÉCRITURES SONT ENRICHISSANTES

« La Bible est le livre d’histoire le plus ancien et le plus complet que les hommes possèdent. Elle jaillit de la source de vérité éternelle, et, à travers les âges, la main de Dieu a préservé sa pureté. Elle éclaire le passé lointain que l’homme cherche en vain à pénétrer.

C’est uniquement dans la Parole de trouver une histoire de notre race pure de tout orgueil, de tout préjugé(7). »

La Bible, tout comme Jésus, s’élève au-dessus de la culture, des préjugés, et de l’orgueil. Elle nous révèle la vérité sur nous-mêmes, sur notre monde, et bien plus encore. Elle nous enseigne comment avoir une relation authentique avec Dieu et avec nos semblables. Elle nous donne de puissantes promesses pour que nous puissions mener une vie spirituelle cohérente.

« Une grande œuvre peut être faite en présentant au monde la Bible telle qu’elle est », a écrit Ellen White’8). « Suppliez les hommes de prendre la Bible telle qu’elle est, de demander à Dieu de la comprendre ; puis, quand la lumière brille, d’accueillir joyeusement chaque précieux rayon, et d’en accepter sans crainte les conséquences(9). »

  1. LES ÉCRITURES : NOTRE SEULE SAUVEGARDE

Lors du ministère terrestre de Jésus, l’enseignement et la prédication de ce dernier avaient pour thème la Parole de Dieu. Il nous est dit : « Les serviteurs du Christ doivent suivre son exemple. Aujourd’hui comme hier, les vérités fondamentales de la Parole de Dieu sont enfouies sous les théories et les spéculations des hommes. Nombreux sont les prétendus ministres de l’Évangile qui n’acceptent pas toute la Bible comme la Parole inspirée de Dieu.

[…] Ils s’accordent pour mettre leur jugement au-dessus de l’Écriture, et le message qu’ils enseignent ne repose que sur leur propre autorité. L’origine et l’autorité divines de la Parole sont détruites. Des semences d’infidélité sont largement répandues et les fidèles sont dans la confusion, ne sachant plus ce qu’ils doivent croire. […]

« [Christ] affirmait que la Parole de infini, comme le point final de toute controverse et le fondement de toute croyance(10). »

Alors que nous nous souvenons des fidèles martyrs – de ceux qui furent disposés à sacrifier leur vie plutôt que de renoncer aux Écritures – chérissons, enseignons, prêchons la Parole vivante et puissante de Dieu jusqu’au retour de Jésus ! Disons avec David : « Je serre ta parole dans mon cœur, afin de ne pas pécher contre toi. » (Ps 119.11)

 

 

1 John Wycliffe, « Pre-Reformation Reformer », Christian History Christianity Today, www.christianitytoday.com/history/people/mover- sandshakers/john-wycliffe.html.
2 Ibid.
3 Ibid.
4 Emma Mason, « The murderous history of Bible translations »,
BBC History Magazine, www.historyextra.com/article/feature/ murderous-history-bible-translations ; « John Huss, Pre-Reformation Reformer », Christian History, Christianity Today, www.christianitytoday. com/history/people/martyrs/john-huss.html.
5 Statistiques tirées de Wycliffe Global Alliance, octobre 2015, citées dans Biblica, International Bible Society, www.biblica.com/resources/ bible-faqs/how-many-different-languages-has-the-bible-been- translated-into/.
6 Ce que croient les adventistes…, p. 17.
7 Ellen G. White, Éducation, p. 199.
8 Idem., Instructions pour un service chrétien effectif, p. 177.
9 Ibid.
10 Idem., Les paraboles de Jésus, p. 26

 

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