Les étudiants des Écritures savent comment prendre de sages décisions
Vanderlei Dorneles Da Silva
Une fois, alors que j’étais ado, j’ai lu ce graffiti sur un mur : « La liberté est trop petite. Ce que je désire n’a toujours pas de nom. » Ce message m’a laissé perplexe. Il semble qu’en termes de relativisme, notre monde ait atteint les extrêmes. On désire mettre un terme à toute autorité, à toute tradition. Bon nombre veulent être libres de modifier leur propre anatomie physique. Le pluralisme encourage les lectures les plus diverses des Écritures. Les théologies postmodernes cherchent à démanteler les structures sociales oppressives, soi-disant maintenues par la Bible, et promeuvent une vaste émancipation. Les opinions humaines prévalent – au détriment de la connaissance de la vérité divine.
À cette époque où tout est relatif, comment est-il possible de savoir ce qui est bon et bien ?
LA CONNAISSANCE DE DIEU
Osée prophétisa aux tribus du nord d’Israël peu avant la chute de ce royaume en 722 av. J.-C. Ayant violé son alliance avec Dieu, la nation avait plongé dans une crise profonde en raison de son idolâtrie. L’adoration des veaux d’or (Os 8.5,6 ; 10.5) faits par Jéroboam I (1 R 12) fomenta l’immoralité, comme cela s’était produit au Sinaï (Ex 32.6,7).
Le Seigneur lui donna donc cet avertissement : « Samarie sera punie, parce qu’elle s’est révoltée contre son Dieu. Ils tomberont par l’épée » (Os 13.16). La chute d’Israël fut attribuée à l’absence de trois vertus principales : « Il n’y a point de vérité, point de miséricorde, point de connaissance de Dieu dans le pays » (Os 4.1) – l’absence de « connaissance » parce qu’il négligeait la loi de Dieu (Ps 119.66) et « la crainte de l’Éternel » (Pr 1.7 ; 2.5).
Dans sa miséricorde, le Seigneur promit la restauration. La captivité serait comme un « désert » où Dieu parlerait au cœur de ses enfants (Os 2.16).
Ensuite, il briserait la force de l’ennemi et les ferait « reposer avec sécurité » (v. 20). Le Messie restaurerait Israël parce qu’il serait rempli de « connaissance » par la vertu du Saint-Esprit (Es 11.2). Par la manifestation du Christ, la terre serait remplie de la connaissance de Dieu (Es 33.6 ; Ha 2.14).
Pour acquérir cette connaissance, les enfants d’Israël devaient étudier et méditer la loi de Dieu – témoin de l’alliance avec Dieu. Moïse leur donna cette recommandation : « Et ces commandements [la loi], que je te donne aujourd’hui, seront dans ton cœur. […] Tu les lieras comme un signe sur tes mains » (Dt 6.6,8). Le psalmiste faisait de la « méditation » de la loi de Dieu ses délices (Ps 119.97). Il la serrait dans son « cœur » pour ne pas pécher contre Dieu (v. 11). Cette « connaissance » dépend donc de la méditation des commandements de Dieu et de l’apprentissage à faire le bien et à se détourner du mal.
En ce sens, la religion biblique est une expérience intelligente et instructive.
L’étude, la méditation, et l’enseignement de la loi de Dieu sont les activités principales par lesquelles la connaissance de ce qui est bon, juste, et saint se répand parmi le peuple de Dieu, et par lui, potentiellement dans le monde. Tandis que le peuple répand une telle connaissance parmi ses semblables, il est une lumière.
Il existe une similarité évidente entre notre temps et le contexte d’Osée. Bien que les pratiques religieuses et la lecture de la Bible soient courantes aujourd’hui, l’éthique et les valeurs bibliques qui promeuvent la crainte de Dieu s’effritent. Par conséquent, comment pouvons-nous maintenir la connaissance de Dieu ?
ENSEIGNER LA CONNAISSANCE
En Israël, la connaissance de Dieu était transmise par le biais du culte et de l’oeuvre des prêtres, dont les lèvres devaient « [garder] la connaissance » et de la bouche desquels « [on recherchait] la loi » (Ml 2.7, DRB).
L’enseignement de la volonté de Dieu était une activité constante. Dans le temple, outre les rituels, l’adoration avait un but instructif. David « mit à part ceux des fils d’Asaph, d’Héman et de Jeduthun qui prophétisaient en s’accompagnant de la harpe, du luth et des cymbales » (1 Ch 25.1). Dans les synagogues, servir l’Éternel était synonyme d’étudier la loi de Dieu.
Dans le Nouveau Testament, la connaissance de Dieu est manifestée dans l’enseignement de Jésus (Lc 1.77) et des apôtres fondé sur les Écritures (2 Tm 3.16). Jean déclare que « la vie éternelle » consiste à « connaître » Dieu et Jésus-Christ (Jn 17.3). Paul se réfère à la connaissance de Dieu en tant que contenu de
la vraie religion (Col 1.9). Le rejet de cette connaissance entraîne la pratique de « choses indignes » et une vie remplie « de toute espèce d’injustice, de méchanceté, de cupidité, de malice » (Rm 1.28,29).
D’un autre côté, la connaissance de Dieu mène « à l’unité de la foi […], à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ » (Ep 4.13).
À la lumière de ces choses, pourquoi refuserions-nous d’avoir la loi de Dieu dans notre cœur ?
L’AMOUR DE LA VÉRITÉ
D’un point de vue relatif au temps de la fin, Paul prédit que le Saint-Esprit se retirera de la terre. La raison donnée est que ceux qui rejettent la vérité sont tellement désorientés qu’ils « croient au mensonge », prennent « plaisir à l’injustice », et considèrent les méchants comme étant divins (2 Th 7-11,4 ; voir Ap 13.3,4).
Ellen White fait écho aux paroles de Paul : « Seuls échapperont à la redoutable séduction qui subjuguera le monde ceux qui étudient diligemment les Écritures et qui ont l’amour de la vérité(1). »
Une simple prédication de la Bible et la simple lecture d’une histoire biblique ne suffisent pas pour aborder la complexité du relativisme et la disparition actuelle de l’éthique. La crainte de Dieu repose sur la méditation de la loi de Dieu, laquelle nous a été donnée pour nous guider dans nos décisions et nos choix éthiques et moraux.
Le peuple de Dieu est appelé, tout comme le psalmiste, à « aimer » la vérité (Ps 119.97,113). Ceux qui aiment la Parole de Dieu aspirent à l’étudier en profondeur, à s’en nourrir, et à demeurer en elle. En fait, on apprend et on aime la vérité biblique lorsqu’on y obéit.
Ellen White ajoute : « L’étude du saint Livre est le moyen de nous faire entrer en communion plus intime avec notre Créateur et de nous donner une connaissance plus nette de sa volonté(2). » Selon elle, « la Parole de Dieu est donnée au croyant comme sauvegarde contre les faux docteurs et les esprits séducteurs »(3). Dans notre contexte actuel, la contrefaçon est tellement similaire à la vérité que sans discernement spirituel, il est impossible de les distinguer l’une de l’autre.
Pour faire face au relativisme postmoderne, le peuple de Dieu doit maintenir une expérience personnelle avec la volonté de Dieu telle que révélée dans sa Parole. Cette connaissance – fondée sur l’expérience de l’éthique du ciel que révèlent les Écritures – nous permet de distinguer entre le sacré et le profane, et de disculper nos semblables pour qu’ils fassent les mêmes choix.
1 Ellen G. White, La tragédie des siècles, p. 678.
2 Ibid., p. 71.
3 Ibid., p. 643.