La patience embellit la famille
« Par tout ce que vous ferez de bien, vous porterez du fruit et progresserez dans la vraie connaissance de Dieu ; vous serez fortifiés à tous égards par la vigueur de sa gloire et ainsi amenés à une persévérance et une patience à toute épreuve. » (Colossiens 1.10b-11)
Vous connaissez sans doute le dicton « la patience est amère mais son fruit est doux » ! Mais il faut avouer que la patience n’est pas toujours facile à expérimenter, surtout au sein de nos foyers. Puisque nous parlons de croissance, j’imagine que lorsque vous étiez enfant, vous avez fait l’expérience de semer des graines et vous ne pouviez pas vous empêcher, tous les jours, de vérifier si elles germaient…
Certains sont même allés jusqu’à gratter un peu dans la terre pour voir si quelque chose se passait. J’avoue l’avoir fait étant enfant et j’ai observé exactement la même chose chez mes propres enfants. Il va sans dire que cela pourrait se vérifier dans le monde entier…
L’éclosion de la tranche nommée « patience » n’est pas si différente dans l’expérience chrétienne, en particulier lorsque nous parlons de la cellule familiale. La patience existe mais n’est pas toujours visible de l’extérieur. Parfois nous en cherchons les fruits, mais la vie nous apprend à faire preuve de patience. Jour après jour, nous pouvons nous rendre compte des situations où nous faisons preuve de patience mais aussi celles où nous ne tenons pas en place, réagissant de différentes manières, montrant de ce fait notre impatience ou notre agacement. Cette tranche du fruit de l’Esprit est un véritable défi et nous verrons qu’elle est un passage obligé dans l’itinéraire du croyant.
• Définir la patience
L’Ancien Testament évoque la patience par le mot hébreu arak ou arek « endurance », « capacité à supporter ». Il existe un lien entre ce terme et aph (voir aussi anaph) « colère », « être en colère ».
Dans certains contextes le terme renvoie au nez ou aux narines, précisément lorsqu’il est question de colère, probablement parce qu’en cas de colère, les narines s’enflent et la respiration devient plus intense(5).
Dans le Nouveau Testament la notion de « patience » découle de deux mots grecs importants makrothumia « patience », « courage », « aptitude à supporter » et hupomonê « persévérance » ou « endurance » (Les deux termes sont souvent associés, comme par exemple en 2 Corinthiens 6.4, 6 ; 2 Timothée 3.10.). Le premier désigne la longanimité de Dieu ou des hommes (Exode 34.6 ; Romains 2.4 ; Ephésiens 4.2) et le second la persévérance ou l’endurance des croyants. Makrothumia vient de makrothumos – makro « long » ou « grand » et thumos « souffrance », « colère ». Une longue souffrance ou colère qui dure est le contraire de la promptitude à la colère ou à la punition et la vengeance. Le terme renvoie à l’idée d’une capacité à tenir ferme, à supporter et se retenir avant de se lancer dans une action. C’est la description d’une personne qui a le pouvoir de se venger mais se retient de le faire. Une telle patience exprime l’attitude inébranlable de celui qui ne cède pas, malgré l’envie naturelle d’intervenir ou de réagir, devant des injustices ou des anomalies.
La Bible ne fait pas de la patience une vertu inaccessible. Bien au contraire, elle inscrit la notion de patience dans la condition humaine et la rend visible, tant dans le cadre de la relation entre Dieu et son peuple que dans la relation entre les hommes et leurs semblables. Quand nous parlons de la patience en tant que tranche du fruit de l’Esprit, nous nous retrouvons devant l’obligation de l’inclure dans notre propre expérience spirituelle. Ainsi, nous verrons certainement des améliorations dans notre vie de famille, et dans l’atmosphère dans nos foyers.
• Dieu est patient
La patience est l’une des grandes caractéristiques de Dieu et elle va de pair avec sa bonté (Néhémie 9.17 ; Psaume 103.8). Une telle patience exprime en somme le désir divin de voir les hommes se repentir, prendre conscience de leurs choix erronés et décider d’emprunter le chemin de la vie et de l’espérance.
Paul l’a bien définie et, au passage, il évoque le risque d’un « rendez-vous manqué » avec le salut : « Ou méprises-tu les richesses de sa bonté, de sa patience et de sa longanimité, ne reconnaissant pas que la bonté de Dieu te pousse à la repentance ? » (Romains 2.4)
La patience chez Dieu est synonyme de grâce et de bonté. Elle n’est surtout pas à assimiler à l’indifférence ou à la négligence. Sa patience doit être comprise comme une porte ouverte sur le salut, ce qui devient pour l’homme un temps de réflexion, de repentance et de conversion. Cela se confirme dans une déclaration de l‘apôtre Pierre qui demande aux croyants de ne pas se laisser décourager ni par les moqueries des incroyants ni par l’allongement du temps qui précède le retour du Christ. Il dit sa conviction que ce temps d’attente prolongé est finalement un temps de grâce accordé aux êtres humains pour qu’ils considèrent avec attention le projet de Dieu : « Mais il est une chose, bien-aimés, que vous ne devez pas ignorer, c’est que, devant le Seigneur, un jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour. Le Seigneur ne tarde pas dans l’accomplissement de la promesse, comme quelques-uns le croient ; mais il use de patience envers vous, ne voulant pas qu’aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance ». (2 Pierre 3.8-9) En d’autres mots, même si cette patience semble amère, son fruit sera doux…
Parler de patience nous met devant l’exigence de comprendre que Dieu use de patience envers nous, tous les jours. Face à la patience divine, le croyant apprend à patienter et cette expérience devient synonyme d’espérance…
Dieu a attendu patiemment que Noé construise l’arche avant de provoquer le déluge pour juger l’humanité pécheresse. C’est le point de vue de l’apôtre Pierre évoquant la patience de Dieu qui se prolongeait … pendant la construction de l’arche (1Pierre 3.20). La même chose se produisit dans le cas de Sodome et de Gomorrhe. Dieu a fait preuve de patience avant d’exercer son jugement (Genèse 18). La Bible rend témoignage de la patience de Dieu à l‘égard d’Israël (Exode 34.6 ; Nombres 14.18 ; Néhémie 9.30 ; Psaume 86.15 ; Jérémie 15.15). Toutefois, sa patience a des limites face au mal, au péché qui dénature toute forme de relation (Zacharie 11.8). Le salut des hommes est possible grâce à la makrothumia de Dieu.
L’apôtre Pierre dit qu’il ne tarde pas ou ne refuse pas d’agir et d’accomplir ses prédictions et ses promesses, mais il fait preuve de patience dans le seul but de donner aux hommes et aux femmes le souhaitant, une occasion réelle d’accéder au salut (2 Pierre 3.9, 15).
Parce qu’il fait de nous des hommes et des femmes d’espérance, des enfants de la grâce, il veut voir chez nous la patience qui répond à sa propre patience. Cela signifie que la patience de Dieu à notre égard doit devenir le temps de notre décision pour son royaume. Le fruit de l’Esprit est une réponse à la grâce.
• Jésus est patient avec nous
Il n’y a pas de raccourci dans notre croissance spirituelle…
On raconte l’histoire d’une petite fille qui tirait de toutes ses forces sur une plante du jardin familial. Son père lui demanda ce qu’elle faisait et elle répondit :
– Eh bien, je tire dessus pour qu’elle pousse plus vite !
C’était sans doute difficile pour elle de regarder les plantes et de ne pas comprendre pourquoi elles ne poussaient pas selon ses attentes…
La patience n’est pas une action autonome. Elle se conjugue forcément avec le verbe « être » mais elle induit l’idée de croissance dans la durée. Elle devient dans ce cas précis un verbe d’action, faisant appel à un sens pratique.
L’exemple le plus fort est bien celui du Christ, tel qu’Apocalypse 3.20 le décrit. Voyez l’image : il se tient à la porte et il frappe, attendant qu’on lui ouvre. Jésus, par qui Dieu a créé toutes choses, ne se permettra jamais de forcer le cœur humain à l’accueillir. Il peut et veut attendre. Cela peut paraître surprenant, n’est-ce pas, de la part du Sauveur des hommes ! Mais cette attitude est réellement salutaire, car le Christ ne sauvera jamais quelqu’un malgré lui…
Ainsi, nos foyers peuvent encore se consolider par cette acceptation de Jésus en son sein. Comment les adultes parlent-ils de Dieu le Père, de Jésus le Sauveur et du Saint-Esprit le Consolateur entre eux et surtout avec leurs enfants, s’ils en ont ? Ceux qui vivent sans enfants ou les personnes seules peuvent aussi accueillir le Divin visiteur qui frappe à la porte. La patience divine ne manquera pas d’imprégner nos manières, nos paroles et notre mode de fonctionnement.
Le culte de famille, ou le culte personnel sont autant d’occasions utilisées par le Saint-Esprit pour nous éduquer et nous préparer pour le royaume des cieux.
C’est ainsi que ce temps de partage devient un temps où nous parlons de la Bible, d’une croyance fondamentale, du baptême et l’espérance du retour de Jésus à nos enfants. Nous parlons également de l’exercice des dons spirituels et le foyer (ou l’individu) se prépare pour le service dans son église locale ou ailleurs, s’il est appelé pour d’autres événements.
La patience devient un temps d’attente et de respect. Contrairement à l’expérience de la petite fille tirant sur sa plante, Dieu ne force pas notre nature, il ne « tire » pas sur notre capacité de croire pour nous obliger de croître et nous mettre sur le chemin de la foi et de l’espérance. Par l’action du Christ, Dieu respecte notre choix. Le texte d’Apocalypse auquel nous venons de faire référence ne dit pas que Jésus tambourine sur la porte en insistant pour que nous lui ouvrions. Il n’a pas non plus un passe-partout pour entrer, comme le ferait un propriétaire humain de biens immobiliers. Dieu nous rachète en Jésus, mais il respecte notre liberté, même quand il s’agit du pardon et de la vie éternelle. De ce fait, il attend de notre part un acte de responsabilité et de lucidité.
Le Nouveau Testament propose au croyant de contempler la figure du Christ, dont l’exemple peut être suivi. Le croyant est invité à « garder les yeux fixés sur Jésus » (Hébreux 12.1,2), modèle de patience face à la souffrance, au mépris, à la honte ou à l’abandon. La patience de Jésus devient une source d’encouragement pour chacun de nous, d’autant qu’il a dû affronter l’attitude désinvolte, arrogante et archaïque des principaux dirigeants religieux en Israël, des auditeurs qui ne le comprenaient pas et même de ses disciples qui n’ont pas toujours été solidaires.
Une telle patience n’est pas toujours facile à expérimenter. Vous avez sans doute été confronté à la méchanceté, la haine, la trahison ; vous avez peut-être connu de faux amis, ceux qui prétendent vous soutenir dans les moments difficiles mais finalement ne pensent qu’à leur intérêt… C’est dans ces cas précis que vous devez garder les yeux fixés sur Jésus, pour supporter des comportements hostiles.
Dans ce même ordre d’idées, la patience caractérisant le fruit de l’Esprit est celle qui donne de la force face aux épreuves du quotidien. Elle devient synonyme de courage et de persévérance devant les imperfections et les injustices de la condition humaine.
Il n’est pas facile de voir le mal progresser et les méchants prospérer ou rester impunis. Ainsi, en contemplant le Christ, les croyants apprennent à développer une patience tranquille mais triomphante. Une telle patience représente la capacité à faire confiance au Seigneur, à ses promesses, la capacité à attendre que ce soit le Seigneur lui-même qui prenne en main « la suite des événements ». Certains personnages bibliques ont rendu le témoignage d’une telle patience. Il suffit de lire le livre des Psaumes, le livre de Job et même dans le Nouveau Testament, l’apôtre Paul rend plusieurs témoignages de cette patience qui se transforme souvent en confiance.
• Des exemples bibliques
La Bible n’hésite pas à dire de Moïse que c’était l’homme le plus patient sur terre. Quel bel éloge ! Je vous avoue que j’aimerais bien avoir ce qualificatif. Oh ! N’allez pas trop vite dans vos conclusions en ce qui me concerne…
Cet homme a témoigné de la patience sans doute parce que sa personnalité pouvait le supporter. Et pourtant, le récit de l’Exode rapporte un épisode où Moïse a « perdu patience » et au lieu de parler à un rocher pour en faire sortir de l’eau, il l’a frappé, sans doute animé de colère (Nombres 20.1-13).
Une autre grande figure biblique est celle d’Abraham, le père de la foi. Sans doute son aptitude à la patience et à la persévérance a été mise à rude épreuve. Il a appris à suivre Dieu dans une foi réellement patiente. Comprenons que cette foi patiente est autre chose qu’une foi passive. Il faut de la patience pour attendre les directives du Seigneur, concernant l’avenir de son foyer. Abraham n’hésita pas à obéir à la voix du Seigneur et même s’il y eut des rires ou des sourires en réaction aux promesses divines, l’expérience que Dieu lui a proposée fut, au fond, celle de la patience et de la persévérance. De ce fait, il a obtenu ce qui lui avait été promis (Hébreux 6.15).
Pensons également à Job, à sa patience et à sa confiance en Dieu malgré les épreuves terribles qu’il a vécues (Jacques 5.11) Les conversations avec ses amis l’ont amené à dire des choses très fortes mais il est resté attaché à son Dieu et Satan a perdu son pari devant le Seigneur…
Les hommes les plus patients sont souvent durement sollicités. Comprenons-nous bien. La patience n’est ni synonyme de faiblesse ni une forme de négligence. Être patient, c’est sans doute être capable de supporter les épreuves, les durs coups ou contrecoups de la vie et ne pas baisser les bras. Être patient ne veut pas dire être indifférent à tout ce qui se passe autour de soi. Le fruit de l’Esprit appelé « patience » est un fruit réel, visible, dynamique, donc actif.
La patience est l’une des caractéristiques des croyants dans le témoignage qu’ils rendent au monde, témoignage de fidélité, de confiance et de consécration, en attendant que le Seigneur revienne. La Bible encourage ceux qui sont conduits par l’Esprit à développer la foi du laboureur, ou du cultivateur, attendant le fruit de la terre comme résultat de leur dur labeur ; elle leur demande d’être pleins de patience et de confiance dans les promesses du Père céleste.
• Patience devant l’injustice
Le croyant ne doit se faire aucune illusion : il partage la condition humaine avec ses frères d’humanité. Il subit les mêmes contrecoups, tout en appréciant la plupart des choses positives et agréables qui font partie du quotidien.
L’apôtre lui dit cependant de ne pas oublier que la vie selon l’Esprit est une vie qui produit de la patience, c’est-à-dire cette capacité de tenir face aux injustices, aux inégalités et aux incohérences de la condition humaine.
Comment agir ou réagir devant les souffrances, les injustices ou les violences tant verbales que physiques ? La Bible répond en disant avec le psalmiste :
« Ne t’enflamme pas contre les méchants, ne fais pas de zèle contre les criminels, car ils se faneront aussi vite que l’herbe, et comme la verdure, ils se flétriront. Compte sur le Seigneur et agis bien pour demeurer dans le pays et paître en sécurité. Fais tes délices du Seigneur, il te donnera ce que ton cœur demande. Tourne tes pas vers le Seigneur, compte sur lui : il agira, il fera paraître ta justice comme l’aurore et ton droit comme le plein midi. Reste calme près du Seigneur, espère en lui ; ne t’enflamme pas contre celui qui réussit, contre l’homme qui agit avec ruse. Laisse la colère, abandonne la fureur, ne t’enflamme pas ; cela finira mal, car les méchants seront arrachés, mais ceux qui attendent le Seigneur posséderont le pays. Encore un peu et il n’y a plus d’impie ; tu examines sa place, il n’y a plus rien. Mais les humbles posséderont le pays, ils jouiront d’une paix totale. » (Psaume 37.1-7)
Une telle attitude n’est pas facile, n’est-ce pas ? Comment résister à l’envie naturelle de réagir devant l’injustice, l’arrogance et la cruauté ? La Bible propose au croyant de garder le silence, en d’autres termes, d’apprendre la patience en tenant ferme. Elle enseigne à ne pas chercher la vengeance ou la riposte car une telle attitude reviendrait à se mettre sur un plan d’égalité avec les méchants et les violents. Elle encourage dans cette voie sans doute pour montrer que l’expérience spirituelle produit la patience. Pour reprendre un mot de Chrysostome, la patience devient la capacité de « renoncer à exercer la vengeance ». En somme, être patient face à l’injustice, c’est apprendre à ne pas user de représailles envers quelqu’un qui nous a fait du tort. C’est surtout apprendre à faire confiance au Seigneur qui dit : « A moi la vengeance, à moi la rétribution ! » (Deutéronome 32.53 ; Romains 12.19 ; Hébreux 10.30,31 ; etc.)
Il est vrai que ce n’est ni facile ni agréable de garder son calme face à la haine, l’agressivité, le rejet de sa personne et face aux inégalités et autres abus du comportement humain. Mais le Seigneur nous invite à faire preuve de patience en lui laissant ce type de combats. Il est évident que notre foi se transforme en patience quand nous nous reposons sur la Parole d’un Dieu fidèle.
Le fruit spirituel est visible chez l’homme de foi lorsqu’il fait preuve de patience à l’égard de ses frères, en exerçant l’amour. Parlant de la première tranche du fruit spirituel, Paul dit avec conviction que l’amour sait faire preuve de patience (makrothumia) envers autrui (1 Corinthiens 13.4).
Dans la même intention, l’apôtre encourage à l’unité au sein des communautés de foi, demandant aux croyants : « Nous vous en prions aussi, frères, avertissez ceux qui vivent dans le désordre, consolez ceux qui sont abattus, supportez les faibles, usez de patience envers tous ». (1Thessaloniciens 5.14)
Nous découvrons, dans l’ensemble des lettres de Paul, que ce trait de caractère doit être visible chez les croyants, en particulier chez ceux qui enseignent ou dirigent, chez les membres les plus expérimentés des communautés de foi.
Un tel témoignage ne manquera pas de consolider la fraternité au sein de l’Église (Tite 2.2 ; Éphésiens 4.1s). D’une manière générale, ce que nous vivons au sein de nos foyers contribue grandement à la vie d’église. Cela se voit très vite et dans toutes les tranches d’âge qui fréquentent votre église locale. Faites le test et vous verrez des choses surprenantes.
La patience est un reflet de la grâce ; elle devient attente confiante. Ainsi, la grâce trouve patiemment son chemin dans nos vies car elle progresse peu à peu vers le but qui est le sien : la parfaite unité d’une âme entièrement soumise à Dieu.
La patience se manifeste également envers ceux qui ne partagent pas la même foi que nous. Cela implique de la tolérance et de l’esprit d’ouverture envers les croyants d’autres confessions religieuses ou envers ceux qui ne sont pas disposés à croire en Dieu et en son amour pour eux. Ne pas partager les mêmes croyances bibliques n’empêche pas de partager des relations courtoises et amicales.
La relation avec Jésus-Christ est une relation qui engage. Elle ne se satisfait pas de la seule conscience d’exister ou de respirer. Le fruit de l’Esprit appelé « patience » devient progressivement la mentalité du croyant : il apprend à ne pas baisser les bras devant les difficultés, tout en assumant sa participation à la condition humaine. Le monde peut connaître de nombreuses crises qui touchent les croyants directement ou indirectement, mais le disciple du Christ a la foi des conquérants, la détermination des vainqueurs, tels ces sportifs qui recommencent cent fois jusqu’à trouver le bon rythme, la bonne vitesse et surtout la conviction qu’ils réussiront. Recommencer, toujours recommencer quels que soient les revers ! Le chrétien devient un vainqueur parce qu’il sait pouvoir compter sur le Seigneur Jésus lui-même, le grand Vainqueur et le garant de notre salut (Romains 8.37-39).
Conclusion
Les arbres les plus majestueux poussent en silence, depuis leur plus jeune âge…
Le chrétien-disciple est appelé à expérimenter la croissance spirituelle selon les directives de l’Esprit. Une telle patience est nécessaire parce qu’il n’est pas toujours facile de maintenir l’attention et la passion tandis qu’on attend cet événement important, dont personne ne connaît le jour et l’heure, à part Dieu bien sûr (Matthieu 24.36-42 ; Marc 13.32-37 ; etc.).
L’apôtre Jacques encourage à cette patience persévérante : « Soyez donc patients, frères, jusqu’à l’avènement du Seigneur. Voici, le laboureur attend le précieux fruit de la terre, prenant patience à son égard, jusqu’à ce qu’il ait reçu les pluies de la première et de l’arrière-saison. Vous aussi, soyez patients, affermissez vos cœurs, car l’avènement du Seigneur est proche. » (Jacques 5.7-8) L’exhortation, rattachée à une métaphore agricole, rend encore plus explicite la nécessité de faire preuve de patience. Lorsque nous semons des graines ou mettons en terre des plants ou des arbres fruitiers, il est normal d’en attendre des résultats. Nous ne pouvons pas aller plus vite que le processus naturel. La logique de la situation nous impose tout naturellement de la patience.
Si vous êtes convaincu que le Saint-Esprit vous aide à développer la patience, invitez au moins trois personnes à prier pour vous. Pour faciliter le contact, offrez-leur un fruit, comme une tranche de patience…
