Réveil et Reforme

Blog « Réveil et Réforme » de l'Église Adventiste du Septième Jour de l'île de La Réunion

La famille, l’Église et le verger de Dieu – 5ème jour

11 septembre 2019

Le Saint-Esprit produit l’amabilité et la bonté

« Soyez bons les uns pour les autres, ayez un cœur plein de
tendresse. Pardonnez-vous les uns aux autres, comme Dieu
vous a pardonné dans le Christ ». (Éphésiens 4.32)

Quelle est la dernière fois que vous avez dégusté un fruit bien juteux ? J’imagine que vous en avez apprécié chaque morceau et rien qu’en lisant ces lignes votre mémoire gustative réveille certaines sensations, n’est-ce pas ! Je suis convaincu que vous ne manquerez pas d’en manger de nouveau, surtout si c’est l’un de vos fruits préférés. Il en est de même pour l’amabilité et la bonté qui font partie des tranches du fruit spirituel que le Seigneur veut voir dans notre vie. Dans notre réflexion du jour, nous traiterons les deux tranches ensemble, car elles ont des valeurs transversales, naturellement homogènes. Pourrait-on envisager une expérience spirituelle dans laquelle l’amabilité et la bonté n’auraient aucune place visible ? Je suis sûr que chaque croyant serait d’accord de dire que ces deux tranches doivent couler de source, qu’elles devraient devenir « naturelles » chez les disciples du Christ, comme un manguier donne naturellement des mangues ou un pommier des pommes…

Dieu veut que nous exercions la bonté !

« Car c’est lui qui nous a faits ; nous avons été créés en Jésus Christ pour les œuvres bonnes que Dieu a préparées d’avance afin que nous nous y engagions. » (Éphésiens 2.10)

Les croyants sont appelés à faire de bonnes œuvres « préparées d’avance ». De même que la bonté est un trait de la personnalité divine, il va de soi que le disciple du Christ est appelé à développer cet aspect du fruit de l’Esprit dans sa vie. Paul dit bien qu’un programme de bonnes œuvres nous attend. C’est l’oeuvre de Dieu en nous mais c’est également notre œuvre pour confirmer notre « création » en Christ !
Et l’amabilité ? Est-ce que c’est la même chose ?

Un jour, j’ai croisé un mendiant à la sortie du marché. Je venais d’acheter des fruits et il me tendit la main, demandant, selon ses habitudes, une « petite pièce pour manger ». De manière spontanée, je lui ai offert l’une des poires que j’avais dans mon sac. Il m’a regardé et m’a dit :
– C’est la première fois qu’on m’offre une poire. Merci, monsieur, vous êtes aimable !

Être aimable ! Intéressant, n’est-ce pas, d’autant plus que nous ignorons les répercussions du moindre de nos actes ? Or, l’une des tranches du fruit de l’Esprit implique justement la capacité pour le croyant à se montrer aimable. En théorie c’est facile, disent certains, alors que d’autres reconnaissent qu’il y a des circonstances où le croyant est durement éprouvé et il faut plus que de la bonne volonté pour faire preuve d’amabilité.

• Vous avez dit « amabilité » ?

Le substantif employé par Paul pour parler de cette autre tranche du fruit de l’Esprit est agathosûnè. Ce terme, comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent, appartient au même paradigme que celui de la bonté. Il signifie « aisé », « bon », « gentil », « aimant » ou « aimable », « bienveillant ». Il y a également l’idée de « fournir ce qui est nécessaire ». D’où l’idée de « profitable », « adéquat », « utile en toutes circonstances ». Par extension, il a pris le sens moral de « bon », « utile », « vertueux », « moral ». En ce qui concerne le comportement humain, il y a l’idée d’être « bon envers autrui », « tolérant », etc.

D’une manière générale, Paul fait ressortir qu’une autre tranche du fruit spirituel est la bienveillance ou l’amabilité.
Il est certain que ce terme touche de près l’autre notion bien connue de la philanthropie, de l’altruisme, c’est-à-dire de la capacité ou la disposition à accepter l’autre, à le tolérer et partager avec lui une relation humaine équilibrée.

La question qui se pose, dans le cadre de notre réflexion, est de savoir si l’amabilité est conçue comme une caractéristique du christianisme ou si c’est quelque chose de naturel. Je dis bien que c’est une caractéristique et non une exclusivité. Beaucoup d’hommes et de femmes, des jeunes gens et des jeunes filles, sont aimables mais ce que Paul veut enseigner à ses lecteurs, c’est que l’amabilité est l’une des conséquences de l’action de l’Esprit de Dieu dans notre vie.

Quand le Saint-Esprit prend en main notre cœur, l’amabilité résonne autrement… Et le résultat devrait être visible dans différents aspects relationnels.

• Aimable dans son foyer

L’amabilité (ou la bienveillance) ne doit pas être visible seulement à l’extérieur du foyer. Il serait inconcevable pour un chrétien d’être aimable, poli, tolérant lorsqu’il se trouve parmi des étrangers et montrer un comportement opposé lorsqu’il se trouve avec son conjoint ou avec ses enfants.

Être aimable, c’est sans doute apprendre à respecter tous les membres de son foyer, du conjoint aux enfants, des parents ou autres proches. Ce respect se construit dans le dialogue, l’honorabilité, les témoignages d’affection, les compliments et les encouragements.

Ne soyez pas surpris si je vous disais que le Saint-Esprit peut s’occuper de tout besoin de transformation de notre mentalité. Il est disposé à combler nos lacunes en ce qui concerne l’amabilité. Chacun de nous sait ce qu’il doit changer dans sa manière d’être, où il doit progresser et surtout, chacun de nous sait où le Seigneur doit absolument remporter des victoires dans sa vie.

• Aimable envers le prochain

L’amabilité commence là où nos pieds sont posés en cet instant !

Dieu ne demande de notre part que deux choses : que nous l’aimions et que nous aimions notre prochain. C’est là le but principal de nos efforts et de toutes nos ambitions humaines. En nous y conformant pleinement, nous accomplissons la volonté du Seigneur et nous expérimentons l’unité avec lui. Et nous savons qu’il ne faut pas aller loin pour trouver le prochain. Il est toujours sur l’une des routes que nous empruntons dans la vie…

Au moment où j’écris ces lignes, je pense à l’un de mes voisins. Il a un peuplier dans sa cour mais en automne, c’est chez moi qu’atterrissaient la majeure partie des feuilles mortes… J’aime la nature, les arbres, les fleurs mais il y a des jours où c’est fatigant de ramasser toutes ces feuilles mortes. Étant donné que son arbre est près d’une colonne électrique, que les hautes branches représentent également une menace pour les maisons, j’ai discuté avec lui sur des besoins d’élagage, surtout que nous avons un autre voisin qui a pris la peine de faire tailler ses arbres mais mon voisin au peuplier ne semble pas vraiment concerné. Il m’a dit qu’il ferait venir un élagueur mais cela fera bientôt … cinq ans. J’ai compris qu’il n’avait pas vraiment envie de le faire : aussi, j’ai cessé de lui en parler mais avec ma famille nous n’avons pas changé d’attitude vis-à-vis de lui. Nous continuons à nous parler et à nous entraider. L’essentiel est de vivre en bonne intelligence, n’est-ce pas ? Un jour, en rentrant de vacances, j’ai découvert que le peuplier avait moins de branches et que c’était encourageant de voir que les bonnes relations avaient fini par l’emporter… Je suis allé le remercier pour cet effort, surtout à l’idée que j’aurais moins de feuilles mortes à ramasser…

La bonté est miséricordieuse, elle est patiente. C’est pour cela qu’elle est source de paix. Lorsqu’elle est exercée, la bonté conduit certainement à imiter le Christ dans une attitude où les intérêts personnels laissent la place aux intérêts d’autrui. Le chrétien comprend que l’intérêt de son prochain devient le sien, parce qu’en Christ tous ont un même avenir, rendu possible par la croix et confirmée par la foi.

• Aimable dans son Église

Le chrétien est aimable envers ceux qui fréquentent la même église que lui.

Voilà quelque chose de facile (en théorie), n’est-ce pas ? D’autant que pratiquement la plupart d’entre nous avons lu ou entendu les déclarations bibliques sur l’amour et nous avons plus ou moins accepté de les pratiquer. Qu’implique la bienveillance envers les membres de sa communauté de foi, sinon un esprit d’ouverture, de communion et de solidarité ! Retenons au moins quelques idées majeures :

La fraternité. Cela devrait aller de soi, à la lumière de toutes les valeurs évangéliques enjoignant le croyant à exercer la fraternité. Le Nouveau Testament en fait l’une des principales exhortations car il serait difficile d’imaginer l’Église de Jésus-Christ vivre et avancer sans fraternité. Être aimable, c’est considérer les autres rachetés comme des fils et des filles de Dieu, donc comme ses frères et ses sœurs, membres de la même famille spirituelle.

Le soutien. Avez-vous un ministère de soutien dans l’église que vous fréquentez ? Si ce n’est pas encore le cas, demandez-le vite aux dirigeants et vous verrez le type d’expériences autour de ce joli terme. L’amabilité n’est pas une option, elle doit caractériser la démarche de tous les disciples du Christ. Je sais qu’il y a des situations ou des comportements qui interpellent et même qui font douter de la viabilité d’une telle exhortation. Mais ne confondez pas la réalité avec le principe relationnel découlant du fruit de l’Esprit.

Le désintéressement. Avez-vous conscience que vous devez penser à l’intérêt d’autrui avant le vôtre ? Cela paraît souvent difficile, mais l’amabilité qui reflète le fruit de l’Esprit exige cet effacement devant autrui, quel qu’il soit, pour le faire exister, lui donner une chance de réussir son cheminement. Ce désintéressement est une forme d’humilité active, surtout dans l’exercice du ministère pour lequel Dieu qualifie chacun de ses enfants.

• L’amitié

Il faut être aimable pour partager l’amitié !

Cela paraît logique mais ce qui est logique n’est pas toujours facile à réaliser. Certains disent qu’on ne peut pas être ami avec tout le monde mais à regarder de près, l’amitié responsable et désintéressée est un autre aspect propre à la tranche du fruit de l’Esprit qui nous intéresse dans ce chapitre. Elle se présente comme un véritable lieu d’apprentissage et de développement spirituel. Personne ne choisit ses parents, frères ou sœurs mais on choisit ses amis. L’ami, c’est celui qu’on choisit contrairement aux autres relations imposées ou subies. On n’a pas deux ou trois meilleurs amis dans la vie, même si on a beaucoup de bons amis. Ce qui m’intéresse ici, c’est la manière dont nous gérons l’amitié. Il y a des amitiés qui durent de nombreuses années mais dès qu’il y a une déception, une incompréhension, elles prennent fin, sans explication. Je suis conscient que certaines déceptions conduisent inévitablement à des ruptures, surtout lorsqu’il y a des comportements pervers et dangereux. L’amitié se révèle fausse lorsqu’on découvre qu’elle n’était qu’apparence, hypocrisie…

L’expérience humaine montre également qu’il y a de « faux amis ». Cette expression est ce que l’on appelle un oxymore : les deux éléments ne devraient pas aller ensemble car qui dit ami dit vérité, sincérité… François de La Rochefoucauld, dans ses Maximes (82), observe que l’amitié peut être détournée de sa véritable vocation lorsqu’elle devient un alibi, une apparence cachant une forme d’égoïsme : « Ce que les hommes ont nommé amitié n’est qu’une société, qu’un ménagement réciproque d’intérêts, et qu’un échange de bons offices; ce n’est enfin qu’un commerce où l’amour-propre se propose toujours quelque chose à gagner. » Le chrétien est invité à considérer attentivement ses mobiles en termes d’amitié.

La condition humaine montre que les faux amis existent et selon les circonstances, ils pourraient être plus nombreux que les vrais amis. Faut-il pour autant tomber dans le piège de la méfiance et de la suspicion ? A bien considérer les choses, il est évident que les faux amis nuisent tôt ou tard à toute relation qui se veut durable et solide. Les faux amis sont aussi dangereux que les vrais ennemis : en d’autres termes, quand on a de faux amis, on n’a plus besoin d’ennemis… La vraie amitié, c’est celle qui dure et qui accepte la contradiction. Trop de personnes confondent le débat d’idées avec le lien affectif. Je peux ne pas partager l’opinion de mon ami, mais je n’arrête pas de l’aimer. Quand l’amitié est sincère et solide, elle se poursuit et s’entretient dans le partage et la confrontation d’idées. Cela devrait se vivre aisément dans nos églises, pour peu qu’il y ait de la maturité et de l’humilité.

L’homme est fait avec la capacité et le besoin d’aimer. L’amitié est un élément vital dans l’itinéraire terrestre. Elle est une relation à partager avec autrui, homme ou femme. Toutefois, il faut savoir bien gérer cette dimension de l’amour, sachant que des dérives ou des négligences sont possibles, surtout dans un groupe social tel qu’une église. Il est fort possible que la tranche du fruit spirituel assimilée à l’amabilité nous amène à reconsidérer notre approche de l’amitié. Laissons- nous convaincre par l’Esprit de tout besoin de changement d’attitude…

Et c’est là que la bonté vient renforcer l’amabilité, la tranche qui lui est proche, non seulement dans l’ordre émis par Paul mais dans la valeur partagée

• Définir la bonté

Il suffit de regarder autour de vous pour comprendre que la bonté ne peut rester au niveau de la théorie : elle devient nécessairement active et produit en l’homme une sorte de résistance au mal ou à la méchanceté. La bonté combat la mesquinerie, la cruauté, les mauvaises pensées envers autrui. Elle n’est pas très éloignée de la tranche appelée « amabilité », dont nous parlerons au chapitre suivant.

L’Ancien Testament parle de la bonté à partir de l’adjectif hébreu tov, « plaisant », « joyeux », « agréable ». Dans ce sens, ce qui est bon est ce qui est agréable sur le plan sensoriel, et par extension, ce qui sied à la morale ou à l’éthique. On parle volontiers d’un bon pays, d’un homme bon, d’un jour agréable, au sens d’un jour de fête ou encore d’une bonne entente.

Le Nouveau Testament emploie différents adjectifs grecs pour traduire la notion du « bien » ou du « bon » :

  • agathos, « bon », « fidèle » ou « juste », terme s’appliquant aussi bien à Dieu qu’à l’homme.
  • kalos, « magnifique », « entièrement bon », « joli », décrit aussi bien un bon fruit que les bonnes œuvres.
  • chrestos, « plaisant », « gentil », traduit tout ce qui est doux, léger, agréable, serviable, bon.

Paul emploie le terme chrestotes pour signifier cette tranche du fruit spirituel. Toutefois, il faut reconnaître la difficulté de définir, en une phrase, la notion de bonté, d’autant qu’elle est en lien direct avec d’autres aspects de la croissance spirituelle du chrétien. La bonté se définit davantage dans sa dimension pratique que dans de belles théories : être bon, c’est manifester les qualités propres à ce que l’on est ou ce que l’on fait. Etre bon, c’est témoigner d’une certaine probité et de grandes qualités morales. Être bon, c’est aimer et pratiquer ce qui est bien.

• Dieu est bon

Il y a deux passages de la Bible, entre autres, qui définissent bien la bonté de Dieu. Le premier se trouve au chapitre 33 du livre d’Exode. Lors d’une rencontre avec Dieu, Moïse demande à voir « la gloire de Dieu », mais Dieu refuse pour le bien de Moïse et il décide alors de lui révéler sa bonté. Le texte rapporte la déclaration suivante : « L’Éternel répondit : Je ferai passer devant toi toute ma bonté, et je proclamerai devant toi le nom de l’Éternel ; je fais grâce à qui je fais grâce, et miséricorde à qui je fais miséricorde. » (Exode 33.19) Le deuxième est celui où Dieu rencontre Moïse sur la montagne de Sinaï, pour la deuxième fois. Moïse avait brisé les tables de la Loi et Dieu s’était engagé à les écrire de nouveau. Là également, le texte biblique rapporte une déclaration forte sur la personnalité de Dieu : « Et l’Éternel passa devant lui, et s’écria : L’Éternel, l’Éternel, Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité, qui conserve son amour jusqu’à mille générations, qui pardonne l’iniquité, la rébellion et le péché, mais qui ne tient point le coupable pour innocent. » (Voir Exode 34.5-8)

La gloire de Dieu devient accessible par sa bonté. La bonté de Dieu, c’est sa gloire ! Quel que soit le sens dans lequel on aligne ces mots, nous comprenons que la personnalité divine se définit surtout par sa bonté, appelée aussi « amour », « miséricorde », « grâce »…

La bonté de Dieu est mise en évidence parce que Dieu est bon. Il est par essence moralement bon, parfait et généreux.

La bonté n’est jamais présentée par les écrivains bibliques comme une notion abstraite ou idéale. Elle exprime ce que Dieu est. La bonté divine s’exerce vis-à-vis de la création en général, puisque la Bible dit que Dieu fait pleuvoir sur les bons et les méchants, sur les croyants aussi bien que sur les incroyants, les justes et les injustes (Matthieu 5.45).

Paul dit que la « bonté de Dieu » pousse à la repentance, car elle est synonyme de la grâce, source de salut pour tous les hommes ( Tite 2.11). Nous avons ici l’expression la plus forte de la bonté de Dieu, celle qui relève l’homme, le fait réfléchir et lui propose de prêter une attention particulière au projet divin d’accorder le pardon et la vie éternelle à ceux qui croient en Jésus-Christ.

Dans cette éducation voulue de Dieu, il faut retenir l’idée que ce dernier n’est pas la cause première des aléas de la condition humaine. Il est plutôt une cause « permissive » ou « tolérante », dans le sens qu’il laisse faire, alors qu’il a le pouvoir d’éliminer le mal. Or, sa bonté ne dit pas qu’il écarte nécessairement les épreuves, mais surtout qu’il soutient le croyant lorsque les choses vont mal. Dans sa bonté, il y a une sorte de volonté d’éduquer ceux qui font partie de sa famille, comme un père humain éduque ses enfants face aux épreuves, aux difficultés du quotidien, avec la vision de les préparer pour affronter l’avenir…

Dans nos foyers, d’une manière générale, nous enseignons à nos enfants que ce n’est pas « contre » la bonté de Dieu qu’il faut chercher une réponse à la question du mal. Nos parents, (et nous-mêmes après), n’ont pas hésité à nous élever, nous éduquer face à la réalité humaine. Qu’est-ce qui donne du courage aux parents qui s’occupent de leurs enfants si ce n’est l’amour et la bonté qui caractérise toute personne sensée. Les chrétiens devraient le comprendre encore plus et glorifier Dieu dans ce qu’ils font.

La bonté de Dieu fait appel à notre bonté. Paul insiste pour que nous soyons bons les uns envers les autres, car le Seigneur revient bientôt (Philippiens 4.5). Nous apprenons de Dieu comment exercer la charité, comment faire le contradictions, d’injustices et d’insatisfactions. La bonté est un clin d’œil du ciel…

• Quelques exemples bibliques

Un bon fruit est un fruit mûr !

Quand vous tenez un fruit et que vous le consommez, vous ne pouvez ignorer que c’est le résultat d’un long processus naturel. Il n’y a pas de raccourci dans ce développement et même si l’industrie agroalimentaire a mis en place des moyens techniques et chimiques pour accélérer la croissance des fruits, la différence se voit avec les fruits qui ont connu une maturation naturelle.

Il en est de même pour la bonté, tranche du fruit spirituel qui nous concerne dans ce chapitre. Quand les chrétiens manifestent cette sorte de bonté, ils découvrent que cela ne se fait pas en une seconde ou en un claquement de doigts.

Même s’il est difficile de résumer en une phrase le sens de la bonté, il est intéressant de constater que ce n’est pas quelque chose de théorique. La bonté est réelle, ce qui signifie qu’elle se transforme souvent en témoignage. A ce sujet, considérons rapidement quelques figures bibliques.

Commençons par Abraham, le père de la foi, l’homme qui parlait avec Dieu comme on parle à un ami. L’un des témoignages de la bonté d’Abraham se trouve dans la proposition qu’il fait à son neveu Lot (Genèse 13). Il lui demande de choisir où il veut s’installer avec sa famille. Abraham fait preuve de bonté et de générosité. Il aurait pu exercer son autorité et imposer son choix à son neveu. Il aurait pu intégrer ce dernier dans son propre camp, évitant ainsi le souci du partage. L’homme de foi cherche d’abord l’intérêt de l’autre, ce qui, même en ces temps ancestraux, ne devait pas être une pratique courante.

En même temps, il met en place une démarche non-violente, voulant sans aucun doute éviter des conflits. Dans le cercle familial, ce qui amène souvent les conflits, ce sont nos intérêts personnels, autrement dit l’égoïsme, suivi de l’orgueil, du manque d’écoute ou d’empathie. Le patriarche cherche l’intérêt de son neveu.

Un peu plus tard, le même Abraham va négocier le salut de son neveu (Genèse 18.16-33). Il demandera à Dieu d’épargner Sodome et Gomorrhe, sachant que Lot et sa famille y résident. Cette intercession ressemble tant à celle du Christ lui-même, intercédant auprès du Père en faveur de notre salut. En cela Abraham devient un type du Messie.

Sommes-nous disposés à parcourir des kilomètres pour aider nos semblables ou trouvons-nous qu’ils habitent trop loin et que cela nous demanderait trop d’efforts physique et matériel ? Etre bon, c’est aussi partager de son temps, son énergie, ses moyens matériels.

L’exemple d’Abraham révèle aussi la disposition du cœur à l’intercession en vue du salut d’autrui. Son attitude nous inspire aussi à prier pour le salut de ceux que nous aimons, les membres de notre famille mais aussi nos amis et voisins. Pour qui prions-nous régulièrement ? Pour ceux qui sont en dehors des « Sodome et Gomorrhe » modernes, pour ceux que nous rencontrons à l’église, ceux que nous connaissons ?

Pouvons-nous aussi prier et demander que le Saint-Esprit convainque des gens auxquels nous pensons en cet instant même à sortir des situations que le Seigneur n’approuve pas et trouver le chemin du salut en Jésus-Christ. J’ai un très bon ami qui n’est pas chrétien. Nous avons fait nos études dans la même université. Je lui ai déjà parlé de l’amour de Jésus pour lui et pour sa femme. Je lui ai donné une Bible et deux livres et je lui ai dit que je prie pour qu’il soit sauvé. Mon amitié pour lui me pousse à intercéder en sa faveur car Dieu ouvre le royaume des cieux pour lui également. J’attends parce que je ne prétends pas l’aimer plus que Dieu lui-même ne l’aime…

Pensons également au comportement de Rébecca qui, devant un étranger comme Eliézer, le serviteur d’Abraham, n’a pas hésité à puiser de l’eau et pour l’homme et pour ses dix chameaux (Genèse 24). Elle était venue au puits pour des besoins domestiques et elle a accepté de verser entre deux cent cinquante et trois cents litres d’eau… si l’on considère qu’un chameau a besoin d’une vingtaine de litres d’eau pour sa consommation quotidienne mais qu’il peut ingurgiter jusqu’à une centaine de litres pour constituer ses réserves. Une leçon de bonté et de générosité, n’est-ce pas ? La Bible nous apprend ainsi à ne pas être bons seulement envers ceux que nous connaissons et qui sont bons envers nous. Nous ferions des choses intéressantes mais pas extraordinaires (Matthieu 5.46-48).

Une autre grande figure biblique, David, en dépit de toutes ses actions sanglantes, montra un cœur aimant, plein de bonté. La Bible rapporte plusieurs événements à ce sujet. Lorsqu’il se retrouva en présence du roi Saül dans la caverne d’En-Guédi (1 Samuel 24. 1-6), et qu’il avait la possibilité de se venger, il eut non seulement du respect pour « l’oint de l’Éternel », mais il fit preuve de bonté envers un ennemi déclaré, qui a cherché à le tuer à plusieurs reprises (1 Samuel 24 ; 26). David témoigna également de la bonté envers Méphiboscheth, le fils handicapé de son ami Jonathan, et le prit à sa table (2 Samuel 9). C’est une belle leçon de bonté pour chacun de nous, car souvent le cœur de l’homme est porté à la rancune ou à la vengeance, même dans de petits riens de la vie de tous les jours.

Pensons à d’autres exemples bibliques tels que Jonathan, héritier potentiel du trône, qui a témoigné de la bonté envers David, même si ce dernier était détesté par son père Saül. Jonathan a maintenu son amitié pour David malgré des circonstances politiques délicates. Ou encore Lazare, Marthe et Marie, qui accueillaient généreusement Jésus et ses disciples. Il y a là de grandes leçons de bonté…Vous avez sans doute des gens intéressants dans votre entourage, dans votre église locale qui trouveraient une place dans cette liste non exhaustive.

Le Seigneur nous donne de nombreuses occasions où nous pouvons faire du bien à ceux qui nous veulent du mal. Il nous encourage à dépasser les querelles, les tensions et les frustrations et à tendre une main fraternelle et solidaire, une main de réconciliation à ceux qui ont eu des sentiments antagonistes envers nous. Un geste de bonté est un investissement pour la gloire de Dieu.

Conclusion

Porter du fruit de l’Esprit, en étant aimable et bon, n’est pas le résultat de nos propres efforts. Il s’agit plutôt de la présence efficace de l’Esprit dans notre vie. Les membres du corps du Christ sont ainsi encouragés à une expérience sérieuse et profonde avec le Seigneur. Cela passe par la prière mais aussi par l’étude régulière de sa Parole. Les membres d’église sont invités à l’authenticité en tant que disciples et à la responsabilité en tant que témoins de leur Sauveur et Seigneur.

Si vous avez compris cette double tranche de l’amabilité et de la bonté, demandez à Dieu de vous inspirer pour savoir comment les appliquer dans votre vie. Choisissez trois personnes dans votre cercle familial ou ecclésial, ou parmi vos voisins et exercez ces aspects du fruit de l’Esprit. Offrez-leur deux fruits (ou deux tranches d’un fruit) comme signes de l’effet de l’Esprit. Je suis convaincu que le Saint-Esprit vous aidera…

 

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