Bâtir des ponts
« Une femme de Samarie vient puiser de l’eau. Jésus lui dit : Donne-moi à boire – ses disciples, en effet, étaient allés à la ville pour acheter des vivres –. La Samaritaine lui dit : Comment toi, qui es juif, peux-tu me demander à boire, à moi qui suis une Samaritaine ? — Les Juifs, en effet, ne veulent rien avoir de commun avec les Samaritains. » Jean 4.7-9
L’apôtre Jean aime les histoires. Nous avons déjà commenté celle de Nicodème, le chef des Juifs. Et aujourd’hui, il est question de la femme samaritaine qui était rejetée par tous. Ces deux personnes n’ont quasiment rien en commun. La seule chose qui les rapproche est le fait que Jésus « connaissait ce qui était dans l’homme » (Jean 2.25). Ces deux récits illustrent cette vérité.
L’épisode de Jean 4 se déroule dans la province de Samarie qui, à l’époque de Jésus, était située entre les territoires juifs de la Judée au Sud et de la Galilée au Nord. Juste au milieu de ces deux entités politiques, si préoccupées par la pureté raciale, se trouvait la Samarie, une région qui était tout sauf pure. Le peuple qui y vivait et la religion qui y était pratiquée étaient un mélange de judaïsme et de paganisme. Par conséquent, les Juifs n’entretenaient aucune relation avec les Samaritains qui gardaient, eux aussi, leurs distances. Comme cela se produit souvent au Proche-Orient, les Juifs et les Samaritains étaient en conflit depuis plus de quatre cents ans. C’est là que Jésus s’arrêta un moment pour se reposer, tandis que ses disciples allaient chercher de quoi manger. Pendant qu’il les attendait, une femme samaritaine arriva au puits de Jacob pour prendre de l’eau. C’était le milieu de la journée. Jésus fit alors une chose impensable : il lui demanda un service. Voilà qui en dit long sur Jésus. Tout d’abord, c’est le signe de son humanité. Comme nous, il avait faim et soif. Il est intéressant que cela soit souligné dans l’Évangile qui insiste le plus sur sa divinité.
Deuxièmement, cela montre que la femme vit quelque chose en Jésus qui l’encouragea à rester, au lieu de s’enfuir. Elle sentit que c’était un homme chaleureux et rempli de compassion.
Troisièmement, Jésus était prêt à établir des ponts et à aller au-delà de la haine et des préjugés de son temps. Il était désireux de renverser les barrières, non seulement celles qui séparaient les races, mais aussi les barrières des coutumes sociales érigées au fil du temps. Les chefs juifs n’étaient pas autorisés à parler aux femmes en public, notamment ceux qui avaient une réputation à tenir. La réponse de la femme samaritaine en témoigne clairement : « Comment toi, qui es juif, peux-tu me demander à boire à moi, qui suis une Samaritaine ? ». C’était rare. Mais nous voyons là notre Seigneur montrer que Dieu est amour, non seulement en théorie, mais aussi en pratique.
Qu’en est-il pour nous ? Sommes-nous aussi des bâtisseurs de ponts, comme notre Seigneur ? Si ce n’est pas le cas, pourquoi ? (George Knight – Tournez les yeux vers Jésus)