Introduction à la parabole du fils prodigue
« Tous les collecteurs des taxes et les pécheurs s’approchaient de lui pour l’entendre. Les Pharisiens et les scribes maugréaient : Il accueille des pécheurs et il mange avec eux ! » Luc 15.1-2
Nous arrivons maintenant à ce qui est peut-être mon chapitre préféré dans la Bible, celui de Luc 15, avec ses illustrations très parlantes concernant ce qui est perdu et retrouvé : le mouton perdu et retrouvé, la drachme perdue et retrouvée, le fils perdu et retrouvé. Mais nous passerons à côté de l’essentiel de ce chapitre si nous ne parvenons pas à comprendre que le personnage central en est le « Dieu prodigue », le Dieu qui prend des risques en accordant largement sa grâce à des moutons stupides, des pièces dérisoires et des fils rebelles, le Dieu qui aime et se donne lui-même sa ns compter.
Dieu est au cœur de ce récit de Luc 15. Le mot-clef permettant de le comprendre pleinement est « maugréer ». Jésus introduit les trois paraboles du chapitre en précisant que les Pharisiens et les scribes maugréaient parce qu’il accueillait des pécheurs et qu’il mangeait avec eux (verset 2). Ce texte se termine avec le frère aîné qui maugréait et se plaignait parce que son père avait fait preuve de compassion et de mansuétude vis-à-vis de son jeune frère rebelle.
D’ailleurs, le verbe « maugréer » est un mot important dans le récit évangélique. Dans Luc 5.30, par exemple, nous constatons que les chefs juifs maugréaient parce que Jésus et les disciples fréquentaient des gens qui avaient besoin d’être sauvés. Dans Luc 19.7, ils maugréaient parce que Jésus était entré chez Zachée. Bien sûr, dans le passage bien connu d’Apocalypse 12.10, le diable est identifié comme l’accusateur, le père de tous ceux qui maugréent.
Ainsi, le chapitre 15 insiste sur le fait que les Pharisiens maugréaient, une attitude qui contraste avec le thème central de ce passage, à savoir la joie manifestée dans chacune des trois paraboles.
Enfin, dans ce chapitre, nous découvrons trois façons de se perdre, deux façons de chercher et deux façons de répondre à la grâce de Dieu. Nous approfondirons l’étude de ces trois paraboles par la suite, mais j’aimerais insister sur les deux types de réactions mentionnés dans ce chapitre. D’après Jésus, il y a deux sortes de membres d’Église : ceux qui se réjouissent, et ceux qui maugréent.
Dans cette deuxième catégorie, se trouvent ceux qui se plaignent sans cesse au sujet des autres membres, des prédications et du pasteur. Ils ne peuvent voir Dieu, car ils ne pensent qu’à ce qui ne va pas. D’un autre côté, il y a ceux qui se réjouissent, qui chantent avec enthousiasme et qui prient avec joie. Pourquoi ? Parce qu’ils voient la grâce du Dieu prodigue agir au milieu d’eux. La perspective que nous choisissons d’adopter détermine ce que nous voyons. ( George Knight – Tournez les yeux vers Jésus )