Un instant à garder en mémoire
« Mais l’ange dit aux femmes : Vous, n’ayez pas peur, car je sais que vous cherchez Jésus, le crucifié. Il n’est pas ici ; en effet, il s’est réveillé, comme il l’avait dit. Venez, regardez le lieu où il gisait. » Matthieu 28.5,6
Il y a certaines choses que l’on n’oublie pas. Je me souviens précisément que j’étais en train de laver ma voiture par une belle journée d’automne quand j’entendis la terrible nouvelle de l’assassinat du président John F. Kennedy.
Je n’oublierai pas non plus le moment où j’appris ce qui se passa en ce triste jour du onze septembre. J’étais dans une cabine téléphonique, à l’aéroport d’Amsterdam, quand je compris soudain pourquoi mon taxi n’était pas venu me chercher. Le monde était en état de choc et, dans l’affolement général, j’avais été oublié. Le monde avait changé en un instant et mon problème était devenu insignifiant.
On n’oublie pas de tels événements. Généralement, on s’en souvient même comme si c’était hier. On éprouve souvent l’envie d’en parler avec d’autres personnes, afin de mieux comprendre leur sens.
Il en fut de même avec les deux Marie. Elles étaient bien évidemment bouleversées par ce qui s’était passé les jours précédents. La dernière chose à laquelle elles s’attendaient, c’était de voir leur cher maître, Jésus, mourir sur une croix. J’imagine volontiers qu’elles ne réussissaient pas à dormir depuis, se tournant et se retournant, pleurant de désespoir et répétant sans cesse la même question : pourquoi ? Mais le silence était leur seule réponse, si ce n’est le bruit de ceux qui, dans la pièce, étaient dans le même état qu’elles. Elles étaient désespérées et avaient l’impression d’être dans l’obscurité. La lumière de leur vie avait disparu. Ne parvenant pas à dormir, elles se levèrent tôt le lendemain matin pour se rendre au tombeau et pleurer Jésus. Elles espéraient trouver un peu de paix et de calme, ne s’attendant pas à autre chose. Mais elles furent loin de trouver la paix et le calme ! Il y eut un tremblement de terre, les gardes étaient angoissés et un ange brillant comme l’éclair s’adressa à elles. Tout ceci les bouleversa. La situation était en train de changer et elles étaient face à une réalité nouvelle.
Le Dieu qui était resté silencieux lors de la crucifixion le vendredi avait finalement eu le dernier mot. « Il s’est réveillé » : tels sont les mots qui répondirent à leurs questions jusque-là restées sans réponse. Elles étaient encore abasourdies, mais l’espoir commença à renaître dans leur cœur.
Ce fut un moment que les deux Marie n’oublièrent certainement jamais. Elles parlèrent de cet événement à leurs enfants et à leurs petits-enfants. Grâce aux récits de l’Évangile, elles le racontent aujourd’hui encore. « Il s’est réveillé » : voilà le sommet de toute l’histoire du Christ incarné. Ces mots doivent aussi nous donner le courage d’aller de l’avant, deux mille ans plus tard.
(George Knight – Tournez les yeux vers Jésus)