Du vin nouveau dans de vieilles outres
« Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres, autrement le vin nouveau fait éclater les outres, il se répand, et les outres sont perdues ; il faut mettre le vin nouveau dans des outres neuves l Et personne, après avoir bu du vin vieux, n’en veut du nouveau, car il dit : Le vieux est bon. » (Luc 5.37-39)
La réponse du Christ à la question du jeûne témoigne du choc entre le judaïsme et le christianisme, des vieilles traditions et des nouvelles qui essayent de s’implanter, de l’immuable problème des changements dans les milieux religieux, de la rénovation qu’exigent les temps nouveaux. Mais nous nous demandons : les changements sont-ils nécessaires dans l’église ? Quelles sont les vieilles outres ?
Le vin nouveau est le contenu, le message, que nous séparons de la doctrine, c’est-à-dire, la vérité présente. Le vin nouveau n’est pas nécessairement nouveau dans le sens de différent. Le mot grec, « neos », signifie « nouveau dans le temps », « récent », « moderne », et non nouveau de nature. Ellen White affirme : « Bien que comparé à un vin nouveau, l’enseignement du Christ n’était pas une doctrine nouvelle : c’était la révélation de ce qui avait été enseigné dès le commencement. » (Jésus-Christ, p. 265)
Les outres sont le contenant, les structures, le langage propre, les méthodes, les tactiques et institutions dans lesquelles nous conservons le message. Les outres vieillissent et deviennent fragiles, inutilisables pour contenir le vin nouveau. Pour cela, nous avons besoin d’outres nouvelles, lesquelles représentent les nouvelles stratégies, les nouveaux recours et moyens, les nouvelles formes et structures ; elles sont neuves, « kainós » à l’origine, en qualité et nature ; elles sont différentes et exigent une rénovation et du changement dans les activités et les plans. Curieusement, le vin vieux, duquel seul l’évangéliste Luc parle, est bon, est même meilleur et plaît parce qu’il est un référent que nous ne devons jamais oublier parce que c’est de lui qu’a surgi le vin nouveau.
Les changements sont nécessaires, mais seul le contenant du message, non le contenu. Par contre, en ces temps de perte d’identité, nous devons protéger la nôtre. C’est une grave erreur de définir les signes d’identités avec certaines des pratiques ou structures qui, par nature, sont changeantes. L’identité doit être déterminée par les doctrines en lesquelles nous croyons et par les principes que nous vivons. Ce qui définit une identité n’est pas le contenant mais le contenu.
Les signes idéologiques de notre identité ne doivent jamais changer ; mais tout le reste peut et doit changer.
Rappelez-vous que Dieu peut vous aider à éliminer ce qui n’est pas nécessaire dans votre vie et à y intégrer ce qui l’est.
(« Mais il y a un Dieu dans les cieux » Carlos Puyol Buil. Ed: Safeliz)