Réveil et Reforme

Blog « Réveil et Réforme » de l'Église Adventiste du Septième Jour de l'île de La Réunion

Vigile matinnale du 05 Août

5 août 2025

Le langage du silence

« Lorsque Hérode vit Jésus, il se réjouit grandement ; depuis longtemps, en effet, il voulait le voir à cause de ce qu’il avait entendu dire de lui, et il espérait le voir produire quelque signe. Il l’interrogea longuement, mais Jésus ne lui répondit rien. » (Luc 23.8-9)

En parlant de la Passion du Christ, le prophète Ésaïe annonça : « Semblable au mouton qu’on mène à l’abattoir […] il n’a pas ouvert la bouche. » (Es 53 7) En effet, en aucun autre passage de l’Évangile, les silences de Jésus sont plus éloquents et significatifs que dans les scènes de la Passion.

Les évangélistes soulignent que Jésus se tut quand Caïphe, le grand prête, après avoir écouté de faux témoins lors du jugement religieux, dit : « Tu ne réponds rien ? Que dis-tu de ces témoignages que ces gens portent contre toi ? » (Mt 26.62) Dans la maison du grand prêtre, Jésus regarda de loin Pierre, qui terminait de le renier, mais il ne fit aucun commentaire (Lc 22.61). Il ne répondit pas à Pilate quand, dans le prétoire romain, les grands prêtres et les anciens l accusèrent (Mt 27.12, 14). Il ne dit rien non plus quand le peuple lui préféra Barabbas. Il ne se lamenta pas ou ne protesta pas quand il fut brutalement fouetté, raillé et couronné avec une couronne d’épines (Jn 19.1-3). En silence, déchiré par la douleur et l’humiliation, il parut devant le peuple (Jn 19.5-6). Pas même à Pilate il ne donna pas de réponse quand celui-ci lui demanda : « D’où es-tu, toi ? » (Jn 19.9) Et il resta muet, impassible, quand le gouverneur le condamna à mort : « Alors il le leur livra pour qu’il soit crucifié. » (Jn 19.16) La phrase apparaît avec quelques variantes dans les quatre Évangiles.

Au milieu de tous ces silences s’inscrit le silence de Jésus devant Hérode : silence de la honte d’autrui, silence de profonde tristesse, silence de réprobation, silence de condamnation. Le silence de Jésus face à Hérode ne fut pas lié à la peur, ni au mépris ou à l’indifférence, encore moins à la faiblesse. Celui qui était le Verbe divin à présent se taisait. Pourquoi ?

Le silence de Jésus face à Hérode fut l’expression d’un acte de jugement : il jugeait sa frivolité, son irrévérence envers les choses saintes. Il jugeait son rejet de la vérité que lui avait présentée le meilleur de ses prophètes, Jean Baptiste. Il jugeait sa sensualité et sa cruauté en tuant le serviteur de Dieu. Il jugeait sa conscience insensible, coupable, incapable de repentance. Oui, Jésus garda beaucoup de silences dans les scènes de la Passion parce que « lorsqu’il n’y a pas d’oreilles pour écouter, Jésus n’a pas de lèvres ou de bouche pour parler ».

Je vous invite à apprécier le silence. Éteignez la télévision et les autres médias sonores. Préparez vos oreilles à écouter, et vous vous rendrez compte qu’il y a un Dieu dans les cieux.

(« Mais il y a un Dieu dans les cieux » Carlos Puyol Buil. Ed: Safeliz)

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