Eli Eli lema sabachtani ?
« Et vers la neuvième heure, Jésus cria : Eli, Eli, lema sabachtani ? C’est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m ‘as-tu abandonné ? » (Matthieu 27.46)
Le plan tracé par la Divinité pour sauver l’humanité est appelé « mystère » dans le Nouveau Testament et on y fait référence de différentes façons : « le mystère du règne » (Mc 4.11) ; « le mystère de la piété » (1 Tm 3.16) ; « le mystère de la foi » (1 Tm 3.9) ; « le mystère de Dieu, le Christ » (Col 2.2) ; « le mystère de la bonne nouvelle » (Ép 6.19) ; « le mystère de sa volonté » (Ép 1.9). En effet, le mystère du salut a des implications qui peuvent être difficiles à comprendre sans l’exercice de la foi : l’incarnation du Fils de Dieu, son humiliation en étant Dieu ; les notions de substitution, de propitiation, d’expiation, de mort et d’abandon du père ; tout cela est un mystère insondable mais, comme le dit Paul, ce mystère a été révélé (Ép 1.9). Dans les actes dramatiques de la Passion du Christ, le surnaturel est intimement lié au plus brut naturalisme des souffrances, l’angoissante agonie et finalement la mort réelle supportée par le Fils de l’Homme. La clameur du Christ sur la croix nous surprend : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Déchirant ! Le Sauveur bien-aimé devait-il passer seul cette transe de douleur et de mort ? Le Christ n’avait-il pas dit aux juifs : « Mon père est à l’œuvre jusqu’à présent, et moi aussi je suis à l’œuvre » (Jn 5.17) ? Où était le Père pendant que Jésus agonisait sur la croix ?
« Le Christ s’est substitué à nous, il a porté l’iniquité de tous. […] Maintenant, sous le poids de la culpabilité qui l’accable, il ne lui est pas donné d’apercevoir le visage miséricordieux du Père. Personne ne comprendra jamais la douleur mortelle qu’éprouva le Sauveur en cette heure d’angoisse suprême où la présence divine lui était retirée. […] Une obscurité complète, semblable à un suaire, enveloppait la croix. […] Ces épaisses ténèbres cachaient la présence de Dieu. […] Dieu et ses saints anges se tenaient près de la croix. Le Père restait, invisible, près de son Fils ; sa gloire, en éclatant à travers la nuit, eût anéanti tous les spectateurs humains. À cette heure redoutable le Christ ne devait pas être réconforté par la présence de son Père. » (Ellen White, Jésus-Christ, p. 757-758)
Quand nous réfléchissions aux souffrances et à la mort de Christ au Calvaire, le réalisme bouleversant de ces scènes nous fait penser qu’il ne pouvait avoir lieu que par un amour infini pour l’humanité, pour vous et pour moi.
(« Mais il y a un Dieu dans les cieux » Carlos Puyol Buil. Ed: Safeliz)