Chaque croyant est un prophète
« Va maintenant, écris ces choses devant eux sur une table, et grave-les dans un livre, afin qu’elles subsistent dans les temps à venir éternellement et à perpétuité. » (Ésaïe 30.8)
Avant l’existence d’une révélation écrite, les vérités religieuses se transmettaient par un enseignement oral. L’extraordinaire longévité des patriarches antédiluviens et leur mémoire prodigieuse libéraient ce système des inconvénients qui, plus tard, rendirent nécessaire la rédaction des écrits canoniques. Au début, l’histoire de Jésus, relatée d’après le témoignage des disciples, fut aussi orale.
Le grand miracle de l’histoire d’Israël et de l’Église est le prophétisme, oral et écrit. Mais pourquoi Dieu choisit-il ce moyen ? Parce qu’il était parfaitement adapté à tous les hommes de toutes les époques. Par le prophète, Dieu se met au niveau de l’homme, utilise son langage et, tout en respectant la personnalité de l’instrument choisi, scelle son message de son autorité par un « ainsi dit l’Éternel ››. Cette expression, qui apparaît 550 fois dans l’Ancien Testament, et son homologue « il est écrit » du Nouveau Testament sont l’attribut marquant l’origine divine des Écritures.
Le prophétisme devait préparer un peuple pour la première et la seconde venue du Messie. Il devait aussi rappeler à ses enfants que Dieu avait un représentant au milieu de son peuple, quelqu’un qui le guidait, l’orientait, le reprenait en son nom, qui le dirigeait en temps de crise et lui transmettait sa volonté (Dt 30.11-14). C’est de cette manière que l’homme pouvait collaborer au plan du salut, étant donné qu’il ne recevait pas seulement un message mais qu’il le vivait et le transmettait à d’autres. Par conséquent, l’authentique croyant est un prophète parmi les non croyants.
Les messages prophétiques ne servent pas à satisfaire la vaine curiosité des hommes mais à ce qu’ils croient en la souveraineté et en la Providence divines lorsque les événements annoncés s’accomplissent. C’est au moyen du prophétisme que l’homme accède à la connaissance de Dieu, à ses plans, ainsi qu’à l’espérance. alors disparaît la peur du futur inconnu, du fatalisme de la mort en tant que fin absolue. La confiance et l’amour, reflet de l’amour divin découvert, les remplacent.
Dieu a choisi le prophétisme, la parole (orale ou écrite) comme moyen nécessaire au salut de l’humanité. Il perdurera jusqu’à ce que la communication directe soit à nouveau possible, lors de la restauration de toutes choses.
Aujourd’hui, nous sommes appelés à proclamer à un monde en crise l’espérance du retour de Christ. À l’instar des prophètes d’antan, nous ne devons pas nous attendre à de la reconnaissance ni à des applaudissements, mais plutôt à de l’opposition, à des difficultés et à des obstacles. Mais quel privilège de recevoir, vivre et transmettre le message du salut ! Rien dans la vie ne peut se comparer à cette bénédiction !
(« Mais il y a un Dieu dans les cieux » Carlos Puyol Buil. Ed: Safeliz)