Réveil et Reforme

Blog « Réveil et Réforme » de l'Église Adventiste du Septième Jour de l'île de La Réunion

Vigile matinale 01 mars

1 mars 2017

La clé
« Car c’est par grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est un don de Dieu. » Ephésiens 2 :8

La clé. C’est le signe que l’on retrouve au début de chaque ligne d’une partition. En plus d’indiquer les voix et instruments auxquels s’adresse un morceau, la clé désigne la position d’une note. Ainsi, la note placée sur le troisième interligne est un do lorsqu’en début de portée se trouve la clé de sol. En d’autres termes, la clé donne à la note un nom et une place.

Vigile matinale 28 février

28 février 2017

« Craignez Dieu et donnez-Lui gloire car l’heure de son jugement est venue ; » Apocalypse 14 :7

Le texte d’aujourd’hui nous invite à tourner nos regards vers le tribunal céleste où a lieu le jugement et où notre avocat Jésus-Christ intercède en notre faveur.
Jésus-Christ, Celui qui a donné son nom à tous les chrétiens, nous a également donné « tout ce qui contribue à la vie et à la piété au moyen de la connaissance de Celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa vertu » 2 Pierre 1 :3.

Vigile matinale 27 février

27 février 2017

A bout de souffle !
« …la navigation devenait dangereuse …C’est pourquoi Paul avertit les autres, en disant: O hommes, je vois que la navigation ne se fera pas sans péril et sans beaucoup de dommage, non seulement pour la cargaison et pour le navire, mais encore pour nos personnes. Le centenier écouta le pilote et le patron du navire plutôt que les paroles de Paul. » Actes 27.9b-11

Tout semblait perdu pour Gilbert et Radjiv ! Mais il restait une issue : abandonner le canot et regagner le rivage à la nage. Seul hic ! Bien que sachant nager, aucun des deux garçonnets n’avait jamais nagé au-dessus de telles profondeurs ni sur une aussi longue distance !
Gilbert prit alors une décision grave. Il se « résigna » à abandonner son cousin et nagea en direction de la plage. Au bout d’un temps qui lui parut une éternité, après avoir manqué de boire la tasse, il parvint à nager jusqu’à sur la plage. Ce n’est qu’alors qu’il tourna la tête et aperçut son cousin continuant à dériver sur l’eau tandis qu’un de ses oncles courant sur une caye (NDLR : il s’agissait d’un récif accessible depuis l’extrémité ouest de la plage) parvint finalement à attraper le canot.
Lorsque toujours essoufflé et recroquevillé sur la plage, Gilbert redressa la tête, ce fut pour apercevoir, debout juste au-dessus de lui, la mère de Radjiv ! La tante de Gilbert ne lui reprocha même pas d’avoir laissé son fils seul sur le canot mais l’accusa d’avoir provoqué la dérive du canot en plongeant pour tenter vainement de « remorquer » l’esquif vers le rivage.
Gilbert se dit alors en lui-même qu’au lieu de parvenir à cette conclusion fort « pertinente », sa tante aurait mieux fait de leur venir en aide quand cela était encore possible.
Tout comme Gilbert qui n’écouta pas les recommandations de son père, nous avons parfois tendance à agir comme cet enfant vis-à-vis de notre Père à tous.
Il y a approximativement 1950 ans, un petit groupe de 276 hommes vécut une expérience similaire à celle des deux cousins : « Un léger vent du sud vint à souffler, et, se croyant maîtres de leur dessein, ils levèrent l’ancre et côtoyèrent de près l’île de Crète. Mais bientôt un vent impétueux, qu’on appelle Euraquilon, se déchaîna sur l’île. Le navire fut entraîné, sans pouvoir lutter contre le vent, et nous nous laissâmes aller à la dérive. » Actes 27.13-15
Paul réprimanda gentiment cette petite troupe puis les rassura sur leur sort, en dépit des circonstances défavorables. Même si tout semblait perdu, Dieu les délivrerait (Actes 27 :20-26).
Des marins expérimentés, des soldats aguerris et des prisonniers endurcis réalisèrent qu’ils étaient incapables de se sauver par eux-mêmes ! Mais quelqu’un leur rappela qu’il existe un Dieu suprême qui peut délivrer de tout danger. Et Il les délivra.
Ce même Dieu rappellera un jour à la vie ceux qui sont déjà descendus dans la tombe ou dans les abysses. Gardez courage ! Demeurez fidèles, par la grâce de Dieu. Maranatha !

Olivier REGIS

Vigile matinale 26 février

26 février 2017

Vogue la galère
« …afin que nous ne soyons plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction » Éphésiens 4.14

Il y a bien longtemps, un enfant prénommé Gilbert réclama un canot pneumatique à son père.
Ce dernier, connaissant bien les dangers de la mer, le lui refusa et lui déconseilla même de monter à bord de ceux-ci.
Sauf qu’un jour de vacances (où son père était au travail et où sa mère était restée s’occuper de sa grand-mère souffrante), Gilbert alla à la plage au Moule en Guadeloupe, sous la surveillance de son grand-père et d’oncles et tantes et en compagnie de plusieurs de ses cousins. Arrivé sur la plage, un des cousins, répondant au prénom de Radjiv* et âgé comme Gilbert d’environ 7 ans ½, mit à l’eau …un canot pneumatique !
Après avoir « tenté de résister à l’appel du grand large », Gilbert monta finalement à bord de l’embarcation de son cousin. Tous deux commencèrent alors à goûter pleinement aux joies de cette balade nautique. Ah, l’ivresse de voguer en toute liberté sur les flots, le visage fouetté par les alizés.
Mais au bout de quelques minutes, les deux cousins réalisèrent qu’ils s’éloignaient trop vite et ils pagayèrent de toutes leurs forces pour revenir à contre-courant. Peine perdue ! Le courant les entraînait loin de la plage et emportait leur esquif vers la passe, c’est-à-dire en direction du large, à l’extérieur de la barrière de corail, vers l’Atlantique !
Sur la plage, quand on réalisa que les deux garçons étaient en difficulté, le courant les emportait trop rapidement pour pouvoir les rattraper à la nage. Radjiv et Gilbert eux-mêmes étaient conscients du danger encouru. Voyant que leurs efforts pour pagayer étaient vains, Gilbert eut une idée. Il sauta à l’eau, saisit le cordage entourant le canot et tenta de nager tout en tirant le navire durant quelques dizaines de secondes. Mais Radjiv, paniqué, n’essayait même plus de pagayer et tous deux constatèrent avec effroi qu’inexorablement, le canot continuait sa route…vers le large.
Trop souvent, nous agissons comme ces deux enfants. Pour paraphraser Luc dans le livre des Actes des apôtres, « nous nous croyons maîtres de notre destin » et nous larguons les amarres qui nous retiennent à l’ancre solide et ferme qui nous maintient en sécurité au port.
Très vite la tempête nous malmène, les flots nous ballotent et les vagues nous submergent.
Pour éviter de nous retrouver dans une telle situation, Paul nous exhorte « à marcher d’une manière digne de la vocation qui vous a été adressée, en toute humilité et douceur, avec patience, vous supportant les uns les autres avec charité ». Éphésiens 4.1b, 2

Olivier REGIS

* Prénom modifié

Vigile matinale 25 février

25 février 2017

Vague scélérate
« Ceux qui étaient descendus sur la mer dans des navires, et qui travaillaient sur les grandes eaux, ceux-là virent les œuvres de l’Éternel et ses merveilles au milieu de l’abîme. Il dit, et il fit souffler la tempête, qui souleva les flots de la mer. Ils montaient vers les cieux, ils descendaient dans l’abîme; leur âme était éperdue en face du danger; saisis de vertige, ils chancelaient comme un homme ivre, et toute leur habileté était anéantie. » Psaume 107.23-27

Au milieu des années 1980, un petit Guadeloupéen découvrait, via un célèbre dessin animé, l’existence de vagues hautes de 30 mètres, au large du Cap Horn. Plus tard, il sut que ces vagues étaient appelées « vagues scélérates » (ou encore « vagues traîtresses »).
Dès le XVIesiècle, le Portugais Manuel de Mesquita Perestrelo raconta comment le navire São Bento, sur lequel il voyageait, fit naufrage près du Cap de Bonne Espérance, frappé par une vague gigantesque le 20 avril 1554. La plus haute vague scélérate, atteignant 34 m de haut, fut enregistrée par le navire USS Ramapo, le 07 février 1933, au large des Philippines.
Or, jusqu’à la fin du XXe siècle, certains scientifiques mirent en doute l’existence des vagues scélérates. En février 1995, une vague haute de 29 m frappa le paquebot Queen Elizabeth 2, dans l’Atlantique Nord. L’existence des vagues scélérates devint alors évidente.
A ce jour, on ne sait pas comment se forment les vagues scélérates mais on estime que sur une vingtaine d’année (fin XXe- début XXIe siècles), elles auraient coulé plus de 200 porte-conteneurs et supertankers (c’est-à-dire des navires de 100 à 300 m de long et hauts de plusieurs dizaines de m). Dans le monde, chaque semaine, deux navires de grande taille coulent et la cause est attribuée « au mauvais temps ».(1)
Dans nos vies, nous faisons face à diverses vagues scélérates, à des malheurs ou épreuves inimaginables qui semblent surgir de nulle part (comme nous aimons à le dire en créole, « ki ka soti la yo soti ! », c’est-à-dire « sortant de je ne sais où ?! ») et s’abattent sur nous sans crier gare.
Chacun de nous, au moins une fois dans sa vie, peut être malmené, retourné ou peut voir un de ses proches chavirer, à cause d’une vague traîtresse.
Nul ne peut prévoir toutes les vagues scélérates, réelles ou allégoriques, mais nous pouvons tous nous confier en Dieu et nous réfugier en Lui pour être délivrés et sauvés « quand les flots de la mer mugissent, écument, se soulèvent jusqu’à faire trembler les montagnes »
Psaume 46. 3

Olivier REGIS

(1)Sources scientifiques : « Vagues scélérates » in Thalassa magazine, N° 4, nov-déc 2006, pp. 84-86 /« Les vagues monstrueuses… » European Space Agency(ESA)

Vigile matinale 24 février

24 février 2017

Plongés dans un bourbier
« J’enfonce dans la boue, sans pouvoir me tenir; je suis tombé dans un gouffre, et les eaux m’inondent. [ ] …Retire-moi de la boue, et que je n’enfonce plus! Que je sois délivré de mes ennemis et du gouffre! Que les flots ne m’inondent plus, que l’abîme ne m’engloutisse pas, et que la fosse ne se ferme pas sur moi! » Psaume 69.3, 15-16

Le « Club des plus belles baies du monde » regroupe une trentaine de baies à travers le monde dont, depuis déjà de nombreuses années, la baie des Saintes en Guadeloupe ou encore la baie d’Ha-Long au Viêt-Nam. A la fin de l’année 2011, la baie de Fort-de-France, en Martinique, a été admise au sein de ce club. Cette baie, profonde d’une vingtaine de kms, comporte une grande diversité de rivages : plages de sable, mangroves avec palétuviers, marécages, côtes rocheuses.
C’est dans cette baie qu’en 1964, un jeune pêcheur martiniquais de 22 ans vécut une mésaventure. En s’approchant de la mangrove, dans des eaux peu profondes ne laissant pas paraître le fond, le canot s’enlisa sur un haut-fond (« sek » en créole) ; le jeune homme se jeta alors dans les 50 cm d’eau afin de le dégager.
Mal lui en prit ! Il s’enfonça presque automatiquement jusqu’aux cuisses. A chaque mouvement, le jeune homme était davantage aspiré dans une vase visqueuse semblable à des sables mouvants sous-marins ! Il eut alors l’inspiration de cesser de s’appuyer sur ses jambes mais de s’agripper au canot ; il se hissa à son bord à la force des bras, en prenant appui uniquement sur le petit bateau.
Dans nos vies, il est également vain de s’appuyer sur nos propres ressources, qui ne sont pas des fondements solides. Pour se sortir du bourbier des épreuves, de la vase de nos défauts et faiblesses, il nous faut prendre pleinement appui sur Dieu.
Comme le dit un vieux cantique très apprécié par un de mes défunts proches, et s’inspirant du psaume cité plus bas : « Plongé dans un bourbier de fange, je me débattais mais en vain, Quand Jésus vint, mystère étrange, me saisir par la main [ ]…Il me tira du sombre abîme, dressa mes pieds sur le rocher »
Cessez de vous débattre vainement dans les marécages et « sek » traîtres de l’existence.
Puissiez-vous faire vôtres ces paroles de David:
« J’avais mis en l’Éternel mon espérance; Et il s’est incliné vers moi, il a écouté mes cris. Il m’a retiré de la fosse de destruction, du fond de la boue; Et il a dressé mes pieds sur le roc, Il a affermi mes pas. » Psaume 40.2, 3

Olivier REGIS

Vigile matinale 23 février

23 février 2017

Et j’entends souffler le vent…
« Bien-aimés, ne soyez pas surpris, comme d’une chose étrange qui vous arrive, de la fournaise qui est au milieu de vous pour vous éprouver. » 1 Pierre 4.12

En Iran, dans la province de Yadz et la ville du même nom, les températures diurnes atteignent, en été, les 40°C. Dans cette ville, vieille de 4 000 à 5 000 ans, des tours à vents ou tours des vents (en persan, « badgir » ou « bââd-gir » signifiant littéralement « attrape-vents ») ont été bâties au-dessus des riches demeures afin de créer un système de ventilation naturelle, en fait un système de clim écolo avant la lettre et vieux de plusieurs siècles.
Les tours des vents, qui sont de grandes cheminées verticales hautes d’une quinzaine de mètres et larges de 3 à 5 m, captent les vents chauds du désert. Cet air descend à l’intérieur de la demeure où, au pied du conduit (ou de la cheminée d’aération), se trouve un bassin d’eau qui rafraîchit l’air et permet de ventiler toute la maison en faisant chuter la température de 15° ; soit une température de 40°C à l’extérieur et… 25°C à l’intérieur !
Et tout ça, sans électricité ou énergie fossile, uniquement avec une construction (la tour est triée verticalement à l’extérieur et séparée en deux à l’intérieur pour avoir un courant ascendant et un autre en sens contraire) permettant la circulation de l’air.(1)
Permettez-moi de prendre cette image pour vous rappeler que dans nos vies soufflent fréquemment, dans la solitude désertique de l’âme éprouvée, les vents chauds, brûlants, hurleurs et destructeurs des tracas, épreuves et agitations de toute sorte…
…avec souvent, comme résultat, « difé anlè nou !* ». C’est ce que rappelle l’apôtre Pierre dans sa première épitre, au chapitre 4 v. 12.
*[Traduction, selon le contexte : « être plongé au milieu du feu (ou d’une fournaise)», « être au cœur de l’épreuve», « marcher sur des braises », etc…]
Cependant, il est possible, à défaut de les faire disparaître, d’en atténuer les effets à condition de pouvoir les canaliser et de disposer d’une bonne source d’eau (vive, vivifiante, de grâce) pour, Dieu voulant, rafraîchir et apaiser notre vie et celles de notre entourage.
Je vous laisse avec cette pensée qui, je l’espère, rafraîchira votre journée et vous permettra de garder la tête sinon froide, du moins sereine ou apaisée, en dépit des soucis.
« …là où le péché a abondé, la grâce a surabondé ! » Romains 5.20

Que la grâce de Dieu et du Seigneur Jésus-Christ soit avec vous tous et repose sur vous !

Olivier REGIS

(1)Sources : Magazine Géo N° spécial Déserts / Site internet spécialisé sur énergies propres

Vigile matinale 22 février

22 février 2017

Au cœur de l’ouragan
Épisode II
« Dans leur détresse, ils crièrent à l’Éternel, Et il les délivra de leurs angoisses; Il arrêta la tempête, ramena le calme, Et les ondes se turent. Ils se réjouirent de ce qu’elles s’étaient apaisées, Et l’Éternel les conduisit au port désiré. » Psaume 107.28-30

Ce dimanche 17 septembre 1989, vers une heure du matin, une famille sort de son refuge (la salle de bain en béton armé) durant le passage de l’oeil2 du cyclone Hugo et constate les dégâts (la moitié de la toiture arrachée ; la ravine voisine, située à environ une centaine de mètres en contrebas et régulièrement asséchée, était en crue avec un grondement sourd) sous un clair de lune permettant de distinguer nettement les environs.
C’est alors qu’un des enfants (« fêtant » alors officiellement le 17 septembre son
anniversaire) est le premier à entendre un avion. Ah, ces Américains et leurs avions chasseurs de cyclones, prêts, à l’époque en tout cas (je ne sais ce qu’il en est exactement aujourd’hui à l’ère des drones), à prendre bien des risques pour des mesures (vitales, toutefois, pour la prévention des populations).
Finalement, après une nuit de vrombissements du vent, une toiture à l’arrivée complètement arrachée, et d’autres dégâts, nous étions avant tout sains et saufs. Les conséquences qui suivirent, dont environ une semaine sans eau, deux mois et demi sans électricité (avec les devoirs scolaires effectués à la lampe à pétrole ou la lampe à gaz !), l’entraide de certains compatriotes et le soutien d’inconnus d’autres contrées, le constat effarant des abus de certains de nos propres compatriotes, etc…, tout cela fut formateur pour ma famille (et bien d’autres avec elle) et moi-même.
Probablement certains doivent-ils eux aussi affronter des vents soutenus et des rafales destructrices, mais peut-être que cela est encore peu comparé aux ouragans et tornades (au sens figuré ou de façon bien réelle) de force 5 que d’autres connaissent et subissent régulièrement.
Je vous laisse donc, après ce récit, avec la pensée suivante :
« Si tu traverses les eaux, je serai avec toi; et les fleuves, ils ne te submergeront point; Si tu marches dans le feu, tu ne te brûleras pas, et la flamme ne t`embrasera pas. » Ésaïe 43 v.2
Bien évidemment, ne vous prenez pas pour un fakir ou un surhomme, et n’allez pas défier les éléments par orgueil !
Puisse la flamme des épreuves vous purifier en brûlant uniquement les scories et puissent les soucis de la vie ne pas vous submerger.
(2). L’œil d’un ouragan correspond à sa partie centrale et à une zone de basse pression où règne un calme absolu au milieu du cyclone déchaîné. Mais ce calme n’est que temporaire avant le passage de la seconde partie du phénomène.

Vigile matinale 21 février

21 février 2017

Au cœur de l’ouragan
Épisode I
« Dieu est pour nous un refuge et un appui,
Un secours qui ne manque jamais dans la détresse. » Psaume 46 : 1

Je m’en vais vous conter aujourd’hui le récit, partagé sur bien des points par près de 70 000 personnes (qui furent sinistrées) en Guadeloupe (essentiellement en Grande-Terre et dans le Nord Basse-Terre), d’une famille au cœur de l’ouragan Hugo, dans la nuit du samedi 16 au dimanche 17 septembre 1989.
Comme vous le savez, cet ouragan (devenu ultérieurement de classe 5) toucha la Guadeloupe alors qu’il avait atteint la classe 4 avec des vents soutenus mesurés à 230 km/h.
La plus forte rafale enregistrée à Pointe-à-Pitre, moins touchée cependant que le reste de la Grande-Terre, fut de 296 km/h(1). On sait ainsi que des rafales supérieures à 300 km/h ont frappé l’est et le nord Grande-Terre.
– A titre de comparaison, le cyclone Dean était de classe 2 lorsqu’il frappa la Martinique dans la nuit du jeudi 16 août 2007 avec des vents soutenus d’environ 160 km/h dans le sud de l’île ; la rafale la plus forte enregistrée sur la Martinique fut d’environ 210 km/h sur les hauteurs –
Revenons donc à notre famille guadeloupéenne (parents et enfants âgés de 3 à 14 ans) dans sa maison, essentiellement en bois, sur les plateaux de l’Est Grande-Terre.
Aux environs de 20h00, le vent introduisait les gouttes d’eau à l’intérieur de la maison en les faisant remonter de bas en haut à travers les interstices des planches.
Vers 23h00, la mère pressentant un danger se dirige vers la chambre où dort son dernier enfant âgé de 3 ans. Entendant un craquement, elle lève les yeux vers le faux-plafond et décide, in extremis, de prendre son enfant dans ses bras car l’instant d’après, -comme dans les films américains où les protagonistes quittent un site (ou une infrastructure) juste avant qu’il ne s’effondre ou explose- un morceau de poutre s’écrase avec une des planches du faux plafond, exactement sur le lit où dormait le petit garçon.
La famille se réfugie alors dans la salle de bain (une des rares pièces en béton armé de la maison) où là, le père de famille, calme mais le regard grave, bloque la porte, barricadée de planches, avec son propre corps en appuyant son dos contre ces dernières (ce qui lui permet de renforcer la porte tout en ressentant d’ailleurs la pression du vent contre celle-ci par moments).
« C’est pourquoi nous sommes sans crainte quand la terre est bouleversée,
Et que les montagnes chancellent au cœur des mers, quand les flots de la mer mugissent, écument, se soulèvent jusqu’à faire trembler les montagnes. » Psaume 46 : 2-3

Olivier REGIS

(1)En fait, les rafales ont détruit ou bloqué une partie des anémomètres, donc les vents les plus violents sur la Guadeloupe ont été enregistrés par les avions américains ainsi que par un navire à quai à PAP. (Source : Service  météorologique de la Guadeloupe / Citée par Françoise Pagney, Université Antilles-Guyane, « Genèse et dynamique de l’ouragan Hugo sur la Guadeloupe » in Annales de Géographie, n°558, 1991, pp. 152-165).

Vigile matinale 20 février

20 février 2017

Bulle de savon et noyau de mangue

Et le monde passe, et sa convoitise aussi ; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement. 1 Jean 2: 17

Les bulles de savons ont toujours été un sujet d’émerveillement pour les yeux des petits et des grands. Leurs parois transparentes ayant des teintes irisées, leurs multiples formes, leur légèreté en font un spectacle fascinant. On en suit une, du regard, on la regarde virevolter, jusqu’à ce qu’elle éclate…Et puis plus rien. A moins d’avoir encore un peu de liquide pour souffler et en faire d’autres, on retourne à ses occupations. A croire que les bulles de savon n’ont aucune utilité, si ce n’est de réjouir les regards, d’égayer les cœurs et de faire rêver le temps d’un instant.
Par ailleurs, vous connaissez certainement le noyau d’une mangue. Les graines ou noyaux de mangue ont des formes diverses, dont certaines peuvent être comparées aux bulles de savon. Il existe de nombreuses variétés de mangue sous nos latitudes. Leurs chairs plus ou moins fermes, plus ou moins fibreuses, ayant des arrière-goûts subtils évoquant d’autres saveurs, sont très appréciées. Et ce fruit possède des qualités exceptionnelles : c’est une très bonnes source de provitamine A et de vitamine C(1).
Mais pour avoir des mangues, il faut qu’il y ait un manguier. Et pour qu’il y ait un manguier, il faut qu’une graine de mangue soit plantée. La graine est indispensable pour le renouvellement des manguiers. De plus pour avoir des mangues, il faut être patient : le noyau planté en terre germera mais il faut parfois attendre plusieurs années avant d’avoir le moindre petit fruit.
S’il fallait choisir deux symboles pour représenter pour l’un le bien pour l’autre, le mal, que choisiriez-vous entre la mangue et la bulle de savon ?
La bulle de savon peut certainement symboliser le mal. Comme lui, il faut peu de chose et peu de temps pour la produire et elle est agréable à regarder ; en effet, contrairement à ce que certains affirment, le mal a quelque chose de beau, de séduisant : c’est bien pour cela qu’il nous attire. Mais une fois que la bulle a éclaté, il n’y a plus rien de bon, la seule solution est d’en produire une autre, puis une autre : il en est de même avec le mal. Le plaisir étant passé, il ne reste rien de bon et pour retrouver la sensation, il faut recommencer…
Le bien, lui est comme le noyau de mangue : rien de vraiment attirant…Et en plus il faut être patient, attendre très longtemps pour en récolter quelques fruits. Mais ces fruits sont d’une richesse et d’une saveur inégalées…
Alors aujourd’hui que choisis-tu : la bulle de savon ou le noyau de mangue ?
Sébastien REGIS

(1): voir CIRAD Antilles-Guyane, http://caribfruits.cirad.fr/fruits_des_antilles/mangue